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rudolf brzda

  • Discours à l'occasion de la remise de Légion d'honneur à Rudolph Brazda

    Discours de Jean-Luc Romero
    Hôtel de ville de Puteaux - 28 avril 2011

     

    Madame le député, chère Joëlle,
    Madame la présidente,
    Chère Marie-José Chombart de Lauwe,
    Cher Raymond Aubrac,
    Cher Rudoph Brazda,

    C’est seulement quelques jours après le 66e anniversaire de la libération des camps nazis, après la Journée nationale du souvenir de la déportation, que vous avez choisi, madame le député, de distinguer Marie-José Chombart de Lauwe, Raymond Aubrac et Rudolf Brazda, ici présents, dans l’éclatant triomphe de la vie sur la barbarie, sur la nuit et sur le brouillard.

    Avant de parler de Marie-José, de Raymond et de Rudolf, quelques mots très simples, madame le député, très affectueux, pour vous dire combien je suis sensible à votre détermination exemplaire et admirable afin que la Nation française distingue aujourd’hui les survivants d’une époque effroyable, ceux dont la vie a été soumise à l’arbitraire et la sauvagerie. A vous madame le député, chère Joëlle, au-delà de l’amitié sincère et fidèle que je vous porte, je veux dire mes remerciements.

    Je me tourne vers vous trois, Marie-José Chombart de Lauwe, Raymond Aubrac, Rudolf Brazda. Comment ne pas être ému devant vous ?

    A côté de vous trois – et comment ne pas penser à Lucie Aubrac également – nous voyons s’élever les belles mémoires de Marie-Claude Vaillant-Couturier, de France Bloch-Sérazin, d’Henry Frénay, d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie, d’Yvon Morandat, de Raymond-Losserand, de Charles Delestraint. Nous voyons aussi se refermer les portes de la Santé, de Ravensbrück, de Mauthausen, de Buchenwald.

    Regardez bien, jeunes gens. L’histoire se projette aujourd’hui devant vous. Ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont souffert constitue votre héritage. Le plus ignoble des héritages, mais aussi le plus beau.

    Il n’y a pas si longtemps de cela, des femmes et des hommes, parce qu’ils étaient juifs, homosexuels, tziganes, différents ont franchi le styx vers un enfer insondable d’où ils ne devaient pas revenir.
    Il n’y a pas si longtemps de cela, des femmes et des hommes se sont dressés au risque de leur vie – mais leur vie leur semblait si peu de chose au regard des valeurs qu’ils défendaient – pour résister à l’envahisseur casqué et botté.
    Il n’y a pas si longtemps de cela, des femmes et des hommes ont pleuré. Le frère que l’on séparait de sa sœur. Les pères, des enfants. Les hommes, de leur amant.

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