Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jean-kluc romero

  • Mon discours de clôture de la 34ème Assemblée Générale de l'ADMD à Strasbourg

    Chers amis,
    Même si j’ai déjà eu l’occasion d’en parler en début de nos travaux du matin et au début de cette après-midi, il est inenvisageable pour moi de débuter mon intervention de clôture sans une nouvelle pensée pour notre amie Nicole Boucheton.
    Tout d’abord parce que Nicole était la vice-présidente de notre association. Elue pour la première fois administratrice en 2007, elle a accompagné chaque année de ma présidence. Successivement trésorière adjointe puis vice-présidente, Nicole n’était pas, loin sans faux, une femme sans influence. Travailleuse, attentive, avec un haut sens de la morale et une grande exigence du respect des principes et des règles, Nicole était une administratrice respectée et écoutée. Ne se mêlant jamais aux polémiques stériles qui traversent, parfois, notre association, sa voix était douce et chantante, mais ses paroles étaient fermes et déterminées.
    Nicole était aussi, comme beaucoup des administrateurs, une femme de terrain puisque, de 1998 à 2011, elle fut notre déléguée pour la Manche. Je la revois encore portant un masque de chien, dans les rues de Cherbourg, pour rappeler que nos animaux de compagnie, eux, ont le droit à la bonne mort.
    Une autre raison pour laquelle je ne peux pas oublier Nicole en cet instant, c’est qu’elle fut aussi une amie. Là encore, une amie exigeante. Nicole ne donnait pas sa confiance à l’aveuglette. Tout d’abord réservée, elle ne se livrait qu’après un long moment d’apprentissage d’une histoire à deux. On prête faussement à Voltaire la fameuse maxime : "Je ne partage pas vos idées, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer." C’est plutôt Nicole qui aurait pu prononcer cette phrase, tant ce qui comptait pour elle était la sincérité des opinions et des sentiments.
    On livre son cœur souvent trop tard. J’ai eu la chance de pouvoir dire à Nicole, quelques instants avant sa mort, combien je l’aimais et combien j’avais été grandi de la connaître.
    Permettez-moi d’associer à mon hommage l’ensemble des salariés de l’ADMD qui avaient tous pour Nicole une grande affection et une grande estime.
    Dans sa lettre posthume, Nicole Boucheton concluait par ces mots : « Mais je sais que mes amis militants et les 92% de Français favorables à une loi de liberté qui permet à chacun de choisir sa fin de vie ne baisseront pas les bras et que la victoire est proche. »
    Aussi, pour honorer sa mémoire et celle de toutes celles et de tous ceux que nous aimons et qui sont partis dans des conditions contraires à leur volonté, nous devons – si c’est encore possible – redoubler d’efforts.
    Les données de notre combat – puisqu’il s’agit bien d’un combat contre des forces obscures – vous sont connues. Un président de la République, alors candidat, qui s’engage fermement en  2012 sur sa proposition 21 en faveur d’une aide médicalisée à mourir. Deux premiers ministres successifs – Jean-Marc Ayrault puis Manuel Valls – fortement engagés, avant d’être au pouvoir, en faveur de l’euthanasie. Des ministres partisans déclarés – Laurent Fabius, Marylise Lebranchu… - une majorité de députés favorables, une majorité de sénateurs favorables et, surtout, une adhésion quasi unanime des Français – près de 94% de la population et 98% des personnes de plus de 65 ans.

    Lire la suite