Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débat chez Jean-Marc Morandini sur Europe 1 à 10h00

A l'occasion du sondage ADMD-IFOP, qui confirme que 9 Français sur 10 sont favorables à l'euthanasie, je débattrai chez Jean-Marc Morandini sur Europe 1 à 10h00 avec Vincent Morel.

jean-marc morandini,jean-luc romero,europe 1,euthanasie,politique,santé,france

Commentaires

  • Je viens d'écouter votre intervention... Si je reconnais tout à fait (et je salue)votre courage de vous confronter aux réalités de ce sujet et d'oser en parler; en revanche je ne peux que ressentir un profond malaise face à l'utilisation permanente de l'émotionnel, la mise en scène de la souffrance de cas individuels pour s'opposer à la réflexion sans passion et détachée qui selon moi doit être de mise lorsqu'il s'agit de décider des cadres qui organisent la vie en société. Tout cela sans compter ma conviction (bien que ce principe soit quasi trahi en permanence dans notre société) que la Loi est là pour organiser l'esprit général de la société et ses valeurs et que les cas individuels puissent-t'être interprétés (éventuellement exceptionnellement différemment) par la jurisprudence des tribunaux. Pour moi également cette insidieuse insinuation que s'opposer à l'euthanasie serait une cruauté née de l'incapacité à ressentir de l'empathie avec les malades me semble intolérable et proche du terrorisme intellectuel; c'est un procédé malhonnête qui ne sert pas la cause qui veut l'employer et dont on voit d'ailleurs aujourd'hui dans d'autres débats son caractère de moins en moins opérant et de plus en plus exaspérant pour l'opinion publique. J'entends bien votre argument sur le libre arbitre mais je ne crois pas qu'une société se fonde sur l'idée unique que la volonté d'un individu atomique suffise à tout justifier. Tout d'abord; que savons nous de l'état de conscience et de volonté bien que vous affirmiez souvent que, même en fin de vie, beaucoup savent bien ce qu'ils désirent; certes peut-être mais il s'agit là juste d'une affirmation péremptoire de votre part; comment en être assuré de façon scientifique rigoureuse? Disposez-vous d'un protocole confirmé et robuste? Nous savons bien que les maladies physiques s'associent souvent à des affections de la psychée la plus courante étant la dépression or la dépression n'est-elle pas entre autre une altération de la volonté?
    Un autre point qui me semble flou dans votre argumentation c'est que vous affirmez que si une personne estime devoir mourir il n'y a donc rien à opposer à cette volonté, a ce sujet vos exemples de détresses physiques sont certes perturbants mais, si je suis moi dans une détresse morale que je juge tout aussi insupportable, je ne vois pas en quoi alors vous seriez fondé à refuser un suicide à ceux qui veulent se tuer car il estiment souffrir moralement alors que vous l'accepter pour des gens qui souffrent physiquement; il faudra donc autoriser l'euthanasie dans des cas où il n'y a pas de souffrance physique, d'atteinte corporelle mais une souffrance morale ou psychologique... Comment allons nous alors discriminer l'intensité de souffrances psychiques à partir de laquelle on doit tuer ou laisser se tuer un être? Parlons à ce sujet des cas (certes encore rares mais croissants) des suicides d'enfants et d’adolescents, ces êtres jugent à un moment en leur "âme et conscience" que la vie leur est insupportable sur quelles bases logiques et philosophiques pouvez vous alors leur refuser donc l'accès au suicide? L'âge? De quel droit pourriez-vous juger de leur souffrance ou de leur maturité à estimer si la vie ne leur semble plus intéressante? Comment allons-nous de plus accorder ceci avec l'autorité et la responsabilité parentale? Sur un autre point; mettons que mon grand père trouve que la vie avec des douleurs, seul sans sa femme, soit devenue intolérable, bien puisqu'il est un être de volonté autonome et doué de libre arbitre il peut selon votre argumentation décider de mourir, bien, il se suicide en s'injectant un de ces "cocktails", il est en train de mourir et je passe devant sa chambre : que dois-je faire? Si j'appelle les pompiers et qu'ils le raniment, quel est notre situation? Sommes-nous des délinquants? Et si (tout doit-être envisageable même le moins probable) après avoir été ranimé il décide de nous attaquer juridiquement? Je suppose que nous devrions être condamnés, puisque nous avons entravé l'exercice de la volonté libre d'un citoyen libre? Si par contre je respecte sa volonté, mais que ma mère apprends que j'ai assisté à ce suicide sans rien faire et m'attaque pour non-assistance? Viendrez-vous nous réconcilier? Derrière cette dernière boutade je souhaiterais attirer votre attention sur l'aspect humain des choses, je vous crois homme sensible aux réalités humaines, certes actuellement il y a beaucoup de détresse mais croyez vous que cette loi ne générera pas a son tour beaucoup de souffrance dans les familles? Qu'adviendra-t'il d'un père par exemple qui aura été confronté à l'organisation par sa femme du suicide assisté de leur enfant s'il n'est pas d'accord? Comment réagiront des petits enfants quand leur parents auront assisté leur grands parents à se suicider? Peut-être sans les prévenir... Le fait même de savoir que peut-être mon frère ait demandé à mes parents de le tuer peut-il réellement faire que cet acte qu'ils auront posé ou laissé accomplir n'affecte pas ma relation à eux après? Je crois qu'il faut se bercer d'illusions pour croire cela. La loi jusqu'ici protégeait les gens d'une responsabilité écrasante que vous voulez leur rendre pour leur "bien" en croyant que leur volonté est suffisamment forte mais les êtres humains ne sont pas purs esprit et volonté je crains que vous ne donniez un fardeau que seule une minorité sera apte à supporter et qui broiera beaucoup d'autres...
    Je m'interroge aussi, en quoi votre loi donnant un "droit à se tuer" pourrait-être "à respecter" dans un milieu médicalisé mais ne s'étendrait pas finalement inéluctablement en tout lieu en toute heure et pour tous et finalement imposera que chacun laisse mourir toute personne sans tenter quoique ce soit? Quels dispositifs réglementaires peuvent prémunir la société de cette évolution?
    Pour en finir avec cet argument du "c'est mon droit parce que je suis majeur et je le veux", vous trouverez sans doute ce dernier argument spécieux, de mauvais goût et extrême; sans doute il l'est, mais si on s'extrait du fait divers atroce et qu'on réfléchit sur un plan éthique il n'est pas sans intérêt: j'ai été frappé il y a quelques années par un cas effroyable de cannibalisme s'étant passé en Allemagne où deux hommes s'étaient contactés et rencontrés afin que l'un tue et dévore l'autre d'ailleurs pas d'un seul coup... C'est bien évidemment abominable, pathologique mais c'était la volonté de deux hommes adultes doués de libre arbitre et consentants sur le destin de leur corps... dès lors sur quelle base rationnelle voulez vous vous y opposer si pour vous la seule volonté peut me permettre de faire ce que je désire de mon corps? Cela peut avoir l'air grotesque mais c'est un réel problème d'éthique sur le rapport au corps à la propriété de soi et à l’intégrité. Par exemple de façon moins choquante si je vous suis dans votre affirmation du primat de la volonté de l'individu sur son corps et son intégrité, sans droit de regard de la société ou des proches, il m'est donc tout à fait possible de prélever de mon sang régulièrement et de le commercialiser sur internet pour, mettons l'"alimentation" des gothiques fans de vampirisme, par exemple (je suis persuadé que je trouverais bien des gens pour vouloir acheter ça...) trouvez-vous une telle pratique légitime socialement simplement parce que j'en ai la volonté? Personnellement j'en suis à un point dans mon existence où je pense qu'on ne s'appartient pas totalement sauf à vivre seul dans un désert ce qui fonde mon refus entre autre de l'euthanasie, s'il n'était l'angoisse à l'idée d'une société où l'on élaborerait par "amour" des procédures administratives pour "suicider" les gens.

  • Et moi je suis indignée par le commentaire précédent...! oui, moi je souffre d'une maladie atrocement douloureuse, avec syndrome de fatigue chronique ..c'est la FIBROMYALGIE ; comme dit David Lassalle dans son excellent livre : la fibromyalgie, autopsie d'une douleur au zénith.....On souhaite avoir un cancer, cela je l'avais déjà dit avant de lire ce livre...Par malchance je suis une grande allergique et ne prends que du paracétamol, alors que la SATIVEX excellent anti douleur et antidécontracturant n'est pas encore dans nos pharmacies, il existe dans presque toute l'UE..cette maladie amène 35% de suicides...- car les médocs ne font plus d'effets au bout de 2 à 3 ans....ALORS OUI JE SUIS POUR L'EUTHANASIE ACTIVE avec bien sur la possibilité de se rétracter...Et de plus j'ai vu mon père mourir dans un état terrible, et déjà je souhaitais qu'il parte le plus vite possible.....JA

  • MERCI MONSIEUR ROMERO..!

  • Jesouffre depuis 5 ans d'une maladie atrocement douloureuse, la FIBROMYALGIE+SFC..je suis pour l'euthanasie active, merci monsieur Romero...Cela éviterait les 35% de fibromyalgiques de se suicider....J'ai vu mon père mourir dans un état effrayant- dans un autre pays, je souhaitais sa mort et pourtant je l'aimais tant...nous sommes en France très en retard....JA

  • Jesouffre depuis 5 ans d'une maladie atrocement douloureuse, la FIBROMYALGIE+SFC..je suis pour l'euthanasie active, merci monsieur Romero...Cela éviterait les 35% de fibromyalgiques de se suicider....J'ai vu mon père mourir dans un état effrayant- dans un autre pays, je souhaitais sa mort et pourtant je l'aimais tant...nous sommes en France très en retard....JA

Les commentaires sont fermés.