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Mon édito dans le Journal 122 de l’ADMD

Le 6 mai 2012, un nouveau président dela Républiquea été élu. François Hollande a pris l’engagement – c’est sa proposition n°21 – de légaliser le droit de mourir dans la dignité. Ce que recouvre cette formulation, c’est à nous de le décider. Certes, il est le président dela Républiqueet les députés que nous avons élus les 10 et 17 juin prochains sont les législateurs. Mais nos adhérents ont voté massivement, le 18 juin 2011, une proposition de loi très complète visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté et à assurer un accès universel aux soins palliatifs. C’est le fruit de notre réflexion commune.
C’est à nous, militants de l’aide active à mourir, militants de l’euthanasie, militant de l’Ultime Liberté, d’agir encore et toujours pour que les justes revendications que nous portons depuis plus de 32 ans, et avant nous nos anciens qui nous ont montré le chemin, soient intégralement prises en compte et forment le texte de loi qui sera soumis au Parlement.
En juin 2012, vous avez été très nombreux à écrire à François Hollande pour réclamer qu’il tienne sa promesse de campagne. Selon mon comptage, plus de 65 000 lettres ont franchi les grilles de l’Elysée.
En juin toujours, beaucoup d’entre vous – mais pas assez, je le regrette – ont interpellé les différents candidats qui se présentaient aux élections législatives dans leur département.
Dans ce numéro 122 du Journal de l’ADMD, vous trouverez 4 cartes postales. Ces cartes postales, il faut les envoyer à VOTRE député et au sénateur de VOTRE département dont vous trouverez les noms dans l’encart détachable. L’adresse est indiquée (Sénat ou Assemblée nationale) et vous n’avez plus qu’à indiquer votre nom, à signer et à coller un timbre. Objectif : montrer aux parlementaires que nous sommes une majorité à souhaiter une loi.
De notre forte mobilisation aidera à l’écoute que nous recevrons. Bien sûr, comme vos délégués, j’irai à la rencontre des parlementaires pour les convaincre de la justesse de nos revendications. Bien sûr, nous leur expliquerons qu’il existe des pays (Pays-Bas, Belgique, Luxembourg et Suisse, entre autres) qui ont légiféré et dans lesquels la fin de vie se déroule de manière sereine et respectueuse des volontés de chacun. Sans dérives, évidemment, puisque la loi protège et encadre. Bien sûr, nous leur dirons qu’il ne faut pas multiplier le nombre de médecins qui doivent intervenir, au risque que le mourant soit décédé avant qu’une décision conforme ne soit prise par un collège de médecins.
Encore un effort, chers amis. Cette loi, nous la voulons pour nous, pour ceux que nous aimons. Et en souvenir de celles et ceux que nous avons aimés et qui sont morts, très souvent dans des souffrances insupportables et indignes de notre civilisation prétendument de progrès et quelque fois dans la clandestinité parce qu’un médecin, plus compatissant, plus humain, plus respectueux des volontés de ses patients, plus conscient que la mort est inévitable, a fait un geste qui demeure hors-la-loi aux yeux des voleurs de liberté.
L’été est là. Je vous souhaite d’en profiter tranquillement. Pour autant, il ne faut pas perdre de vue le combat qui nous anime depuis si longtemps. Je compte sur vous.

Jean-Luc Romero
Président de l'ADMD

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Commentaires

  • CDBT ( Comité de Défense du Bar Tabac ) du 09 juillet 2012
    Le CDBT de ce jour devrait être consacré au  droit de mourir dans la dignité :
    Je peux signaler que la plupart des participants y sont favorables !
    Mais je dois préciser aussi que l' immense majorité des participants
    au CDBT sont aussi très favorables à une meilleure prise en charge par la SECU :
    De toutes les Maladies .
    Du vieillissement de la Population.
    Ce qui implique logiquement : Une augmentation massive des budgets consacrés au secteur social .
    Ainsi , le CDBT exprime sa «  vive inquiétude « :
    Le Premier Ministre français qui parle allemand semble bien plus sensible aux discours d' austérité de BERLIN plutôt que d' entendre les souffrances de la population française !

  • "un geste qui demeure hors-la-loi aux yeux des voleurs de liberté" : l'euthanasie active n'est pas "hors-la-loi aux yeux des voleurs de liberté", elle est hors-la-loi tout court. Quant à l'expression "voleurs de liberté", digne d'un collégien, elle montre bien la hauteur que vous voulez donner au débat pour avoir une chance de l'emporter.

  • @ Isaac
    Celui qui ne peut pas faire ce qu'il veut de son corps sans nuire à la liberté des autres est traité en esclave.
    " Voleur de liberté", oui dans la description de l'acte, non en ce que l'expression peut donner l'impression d'un acte délibéré alors que les gens ne font généralement que suivre des tradictions dont ils ne connaissent pas le sens.
    L'expression est frappante, c'est de la politique. Comment le reprocher à quelqu'un qui en fait ?
    Le débat est certes pauvre. Pourquoi ?
    Je pense qu'il s'agit d'éviter la polémique. Sinon, il y aurait beaucoup à dire :
    - Sur les monothéismes qui ont condamné non l'esclavage mais le suicide.
    - Sur ceux qui vont rendre les gens luttant pour mourrir librement responsables des moyens insuffisants alloués aux hôpitaux.
    Comme les hommes politiques ne doivent pas seulement frapper mais rassembler, il faut que le chef de l'association luttant pour le droit à mourir dans la dignité se taise sur ces sujets.

  • "Celui qui ne peut pas faire ce qu'il veut de son corps sans nuire à la liberté des autres est traité en esclave" : tout le monde est tout à fait libre de se suicider. De là à en faire un droit-créance sur la société, il y a un pas que je ne franchirai pas, celui qui sépare encore la civilisation de la barbarie.

    "oui dans la description de l'acte, non en ce que l'expression peut donner l'impression d'un acte délibéré alors que les gens ne font généralement que suivre des tradictions dont ils ne connaissent pas le sens" : je ne suis pas assez intelligent pour comprendre le sens de ce charabia.

    "L'expression est frappante, c'est de la politique. Comment le reprocher à quelqu'un qui en fait ? " Je préfère, pour ma part, la raison aux slogans. Cela dit, vous avez raison, comment reprocher d'appauvrir le débat et de refuser la discussion rationnelle à quelqu'un qui fait effectivement profession d'appauvrir le débat et de refuser la discussion rationnelle ? Si ça l'amuse... On n'en a pas moins le droit de préférer d'autres approches.

    "Le débat est certes pauvre. Pourquoi ?
    Je pense qu'il s'agit d'éviter la polémique." Il s'agit aussi d'éviter de répondre aux objections de fond, en s'appuyant sur un sondage simpliste, encore et toujours le même, et des slogans forcément réducteurs. Si les termes du débat sont ainsi définis (par l'ADMD elle-même), il est beaucoup plus facile (pour l'ADMD) de l'emporter.

    "il y aurait beaucoup à dire : sur les monothéismes qui ont condamné non l'esclavage mais le suicide." Et alors ?

    "Sur ceux qui vont rendre les gens luttant pour mourrir librement responsables des moyens insuffisants alloués aux hôpitaux. " Je ne sais pas de qui vous parlez, mais je dois effectivement reconnaître qu'une ampoule de chlorure de potassium coûte infiniment moins cher qu'une journée en soins palliatifs.

  • @ Isaac
    Je voulais bien sûr dire TRADITIONS.
    Personnellement, je ne m'abaisse jamais à relever les inévitables fautes des autres, je n'ai pas besoin de triomphes aussi mesquins...
    C'est donc par tradition que le suicide, donc l'aide au suicide est condamné. Cette tradition est religieuse, on prétend que la vie appartient à un dieu éventuel. Mais combien de gens se souviennent de cette origine ? Ils condamnent le suicide en disant qu'on "n'a pas le droit' mais sans mentionner et souvent sans savoir que cela vient du judaisme et a été repris par les deux autres monothéismes.
    Avec le monothéisme, on appartient à Dieu, à la société... Jamais à soi, le suicide est si mal vu qu'il passe pour quelque chose de maladif quand les Anciens se tuaient pour ne pas devenir esclaves, parce qu'ils avaient commis des fautes... Ils voulaient rester dignes, notre civilisation n'a plus la moindre idée de dignité. Mais revenons à notre sujet.( D'autant que je pourrais bien perdre des points pour hors-sujet avec vous!)
    Que reste-il de la tradition de condamnation du suicide dans notre société ?
    Sur le plan des conséquences.
    Toute personne qui a eu le grand malheur de rater son suicide doit absolument dire combien elle est malade, repentante et heureuse de vivre. Sous peine de rester à l'hôpital "pour son bien" et d'être, si elle en a, harcellé par famille et amis. Perdre la face et être harcelé, tout un programmme ! Il est sûr qu'on n'aide pas les suicidaires, qu'on diminue la liberté d'expression en interdisant le livre Suicide mode d'emploi... Combien de gens restent avec des séquelles parce que toute information étant interdite sur le sujet, ils se ratent ? Ce n'est pas ainsi que j'envisage la civilisation.
    Sur le plan des principes.
    Tout droit pris au sérieux est, dans notre société, un droit-créance. Les homosexuels ne demandent pas que le droit de vivre leur sexualité mais la reconnaissence sociale par le biais du mariage et de l'adoption. La liberté sexuelle et sa reconnaissance sociale progressent.
    Le droit à la libre mort aussi. Barbarie que de permettre au malade ce qu'on autorise à tout autre ? Je croyais que la compassion amenait à aider ceux qui ne peuvent pas accomplir ce qu'ils veulent à agir selon leur voeu. Un malade redevient-il un enfant pour qu'on le mette sous tutelle ? Le malade apppartient-il au médecin ?
    Je sais, cette manière de penser est, aussi, une tradition. Celle de dire l'autre barbare ou qu'il parle en charabia quand on n'est pas d'accord avec lui aussi, incidemment.
    Vous vous plaignez de l'absence de débat et agressez qui s'y essaie ! Quel débateur vous êtes, commençant à discréditer l'adversaire, comme le dernier des politiciens... A douter que le débat d'idées, que vous prétendez appeler de vos voeux, vous intéresse vraiment.
    Néanmoins, pour faire avancer le débat, justement... On a accusé le droit de mourir dans la dignité à l'hôpital de pousser à ne pas développer les soins paliatifs. Je ne doute pas qu'on puisse s'en servir comme prétexte mais on n'a, pour l'instant rien constaté de tel dans les pays ayant adpopté ce droit.
    Pourquoi l'ai-je dis ? Parce qu'il me semble loyal d'informer, même contre les intérêts que l'on défend. Et parce que je ne nie pas que tout droit puisse mener à des abus.
    L'esclavage, par exemple, était un abus du droit de propriété... Faut-il abolir tous les droits à cause de leurs abus, et pour le droit à mourir dans la dignité, un abus seulement éventuel ?
    Faut-il attendre que l'homme soit un ange pour lui octroyer la plénitude de ses droits ?
    Je conclus en présentant mes excuses pour les inévitables fautes d'orthographes et autres crimes capitaux...

  • A Monsieur Roméro et aux autres :
    "Voleur de liberté" est vrai dans le sens que si quelqu'un m'empêche d'exercer mes droits, il vole ma liberté. Faux dans le sens qu'on ne peut pas dire qu'un homme s'estime voleur s'il dénie la propriété. Les "voleurs de liberté" ne savent pas ce qu'ils font. Je m'exprime de mon mieux, peut-être pas assez clairement... Enfin, tout ce débat sur le vocabulaire pour dire qu'il faut "condamner le péché, non le pécheur".

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