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  • Ma tribune dans l'Humanité : Vote du 12 février : un moment d’émotion !

    Vote du 12 février : un moment d’émotion :
    Nos amours valent vos amours !

     

    Enfin !
    Le projet de loi sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, a été voté ce mardi, à l’Assemblée Nationale cela, malgré la pathétique opposition parlementaire de certains élus UMP et FN, avec des amendements qui vont du ridicule à l’abject.
    C’est un vote historique dans le pays des droits de l’Homme qui retrouve enfin sa vocation de pays de l’égalité !
    Certes, ce n’est juste qu’un vote en première lecture…
    Dès avril, le Sénat reprendra l’ouvrage et des navettes entre Assemblée et le Palais du Luxembourg se succéderont peut-être.
    Mais quand même : pour beaucoup de militants, ce vote du 12 février résonne comme un grand moment. Mieux, comme une immense émotion !
    L’ouverture du mariage pour les couples homosexuels…
    Comment aurais-je pu imaginer, jeune gay, que nous en arriverions là, alors qu’arrivé à Paris, fin 1981, l’homosexualité n’était pas encore totalement dépénalisée et que les fichiers d’homosexuels venaient à peine d’être détruits sur ordre du ministre de l’Intérieur Gaston Deferre ?
    En 1981, alors que le journal Gai Pied titrait « 7 ans de bonheur » après l’élection de F. Mitterrand, les homosexuels se faisaient toujours copieusement insulter dans la rue, tabasser aussi.
    Mais nous revenions de loin : en 1960, les députés faisaient de l’homosexualité un fléau social et, en 1968, la classaient dans les maladies psychiatriques !  
    Jeune étudiant en 1982, je n’aurai jamais imaginé que nous aurions un jour les mêmes droits que les hétéros alors que nous luttions – je luttais – pour avoir déjà le droit d’exister. Le droit de ne pas être obligés de nous cacher ! Tels des coupables. Non parce que nous avions commis des délits. Mais parce que nous étions ce que nous étions. 
    Penser au mariage et imaginer une famille étaient alors impensable.
    Le sida est passé par là et nous a démontré que, au-delà de notre affirmation personnelle, nos couples avaient besoin de sécurité face aux drames de la vie. Mais cette terrible épreuve a eu ceci de positif qu’elle nous a aussi donné la force de lutter pour que nos amours valent les amours des hétéros.
    Le militant des libertés que je suis a mis du temps à s’en convaincre mais aujourd’hui, j’ai envie de me marier. Comme mes parents.
    Comme tant de gays, de lesbiennes, de transsexuels, j’ai envie d’être un citoyen à part entière. Pour qu’enfin, on puisse définitivement dire qu’un amour homosexuel est égal à 100% à un amour hétérosexuel et qu’il a droit au même cérémonial républicain. Que nos familles font aussi partie de la République et qu’elles doivent être considérées comme toutes les autres familles.
    J’ai refusé de contracter un PACS alors que je me suis battu pour qu’il existe. Même si cela fut une grande avancée en permettant enfin la reconnaissance du couple homosexuel dans notre droit, je n’arrive pas à me résoudre d’accepter un choix qui n’en est pas un. Car contrairement aux couples hétéros, nous n’avons pas le choix. Le PaCS ou rien !
    Je suis un élu. Je suis un militant. C'est ma vie publique.
    Je suis amoureux d'un autre homme. C'est ma vie privée. Mais ma vie privée est aussi importante dans ma vie d’homme et de militant que ma vie publique et m’aide à assumer la dureté de bien des combats que je mène dans la sphère publique.
    Et, je suis sûr que mon souhait, que le désir de tant d’homosexuels de se marier ne feront pas basculer la France dans la décadence, comme osent le dire, sans rire, certains opposants à cette avancée sociétale.
    Aujourd’hui, le texte est  voté mais continue sa route législative.
    Demain, dans un avenir que j’espère rapide - nous avons tant attendu ! -, le projet de loi sur le mariage pour tous permettra enfin aux couples homos d’avoir les mêmes droits que les couples hétéros et ce sera  l’égalité totale quand la PMA sera aussi ouverte aux couples de lesbiennes !
    L’amour sera alors plus fort que la haine !

     

     

    Jean-Luc ROMERO
    Conseiller régional d’Ile-de-France
    Auteur de HomoPoliticus (Editions La Cerisaie)

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