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Notre tribune sur Le Huffington Post avec Vincent Boileau-Autin : Journée mondiale contre l’homophobie et le réveil républicain

Journée mondiale contre l’homophobie et le réveil républicain

 

Par Vincent Boileau-Autin, président de la Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon et

Jean-Luc Romero-Michel

 

78% d’augmentation des actes homophobes en 2013, selon le dernier rapport de SOS Homophobie. Une agression physique tous les deux jours … Voilà ce à quoi, le « débat » sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe a abouti. Nous mettons les guillemets au mot débat car après tout, de quoi a-t-il été question ? D’un débat, A.D.N. de notre démocratie, c’est-à-dire un échange d’arguments ? Nullement, en lieu et place d’un débat, parlons plutôt d’un déferlement d’insultes et de violences où toutes les pires horreurs ont été dites ! Sous le vernis démocratique du « débat », derrière les masques des bienveillants qui se disent œuvrer pour la France en se drapant dans l’ample manteau de la liberté d’expression, il y a la haine. Pas le rejet, pas la peur, pas l’ignorance. La haine.

 

Quant à tous ces courageux homophobes, que connaissant-ils finalement de la France ? Pétain ou Maurras, leur cœur balance … Ont-ils seulement lu la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen ? L’ont-ils comprise ? Arrivent-ils à distinguer, dans leurs yeux remplis de détestation, les mots inscrits au fronton de leur mairie : « Liberté, Egalité, Fraternité » ? La Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen et notre devise républicaine, c’est la France. La France forte, la vraie, celle qui mérite d’être qualifiée de tel.

 

Alors ils sont où toutes celles et tous ceux qui ont dégueulé les pires abominations durant ce « débat » ? Ne se sentent-ils pas un peu coupables ou tout au moins responsables ? Apparemment pas quand on écoute Christine Boutin. A la limite du « c’est pas nous, on était même pas là » ! Quel courage ! On aimerait en rire si ce n’était pas dramatique. Soyons francs, nous étions déjà persuadés du courage exemplaire des homophobes de tous bords, si prompts à dénoncer le dévoiement de notre démocratie et la fin de notre civilisation mais bien moins à condamner les violences homophobes. En même temps, qui ne dit mot consent ? Jamais autant un dicton populaire n’aura été autant de circonstance …

 

Après tout, quand on est homophobe, on défend les vraies valeurs contre les dégénérés que nous sommes alors on assume ! Ce n’est pas comme si le triplement (oui, le triplement) des actes homophobes sur internet cachait la lâcheté intrinsèque de ces personnes qui œuvrent dans la plus grande impunité puisque la société Twitter, pour ne citer qu’elle, traite avec le plus grand dédain nos requêtes pour faire cesser le déferlement homophobe sans précédent sur son réseau. Depuis quelques mois, on a vraiment l’impression que chacun a son manuel du parfait petit homophobe : « moi, homophobe, j’insulterai toutes les personnes LGBT ; moi, homophobe, je ferai un concours des hashtags les plus orduriers ; moi, homophobe, j’appellerai au meurtre » etc.

 

Certains parlaient de fin de civilisation, si belle formule médiatique auxquelles même les plus fanatiques ne croyaient pas, de notre côté, nous parlons de la vraie vie, de ses vies brisées, des personnes détruites par l’homophobie, par la violence, par les insultes.

 

Face à la gravité de la situation, nous appelons à un sursaut républicain, un réveil républicain. Aujourd’hui, face à l’installation durable et à la légitimisation d’une parole de haine, il nous faut opposer notre détermination sans failles à défendre les valeurs qui font de nous un pays phare dans le monde.

 

Les plus hautes autorités de l’Etat doivent prendre la parole ! Nous avons besoin d’espoir, un peu comme celui créé par la victoire de Conchita Wurst à l’Eurovision, candidate chantre de la tolérance. Nous avons besoin de paroles fortes et de réaffirmation des valeurs républicaines, des valeurs qui, elles, ne souffriraient pas d’une clause de conscience.

 

Nous avons besoin d’une traduction politique de ses valeurs, via l’égalité des droits, via la répression étatique de l’homophobie, via l’information et l’éducation.

 

Nous avons besoin de croire. Nous attendons des actes.
A lire sur Le Huffington Post.

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