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Suicide assisté : l’hypocrisie du ministère de la justice !

Selon une circulaire émanant du ministère de la justice, concernant la mise en œuvre de la loi du 22 avril 2005 (Loi Leonetti) - qui vient de fêter ses 7 ans -, le suicide assisté ne serait pas réellement pénalisé car comme le reconnaît le ministère, s’il n’y a pas un droit au suicide, ce dernier n’est cependant plus illégal en France depuis la révolution.
Pour mémoire, le suicide assisté est autorisé en Suisse, dans plusieurs Etats américains mais aussi, avec l’euthanasie, en Belgique, Hollande et au Luxembourg.
Il permet, dans ces pays, à une personne en fin de vie, qui entre dans les conditions de la loi sur l’euthanasie, de pouvoir, après la prescription d’un produit létal par un médecin, de prendre elle-même le produit qui lui permettra d’abréger ses souffrances.
En France, alors qu’aucune disposition légale n’empêche d’aider une personne en fin de vie qui souhaite en finir, le ministère de la justice donne aux magistrats toutes les qualifications pour permettre quand même de mettre en examen une personne qui aurait aidé à mourir une autre à sa demande expresse. Bel exemple l‘hypocrisie des institutions.
Pour vous monter jusqu’où va le ministère je vous énumère les six qualifications qui peuvent être utilisées contre une personne qui aide un mourant par compassion :

1.La Provocationau suicide (article 223.13 du Code pénal) : 3 ans de prison et 45 000€ d’amende.
Mais donner une arme n’est pas punissable (Tribunal correctionnel de Lille, 5 avril 1990 ; Cour d’appel d’Orléans, 5 avril 1990)
Pour démonter la provocation, il faut prouver qu’il y a eu « volonté de faire surgir chez autrui la résolution de se donner la mort » (CA Paris – 11 janvier 2005)
2. L’exercice illégal de la pharmacie (article L 4223-1 du code de la santé publique) : 2 ans de prison et 30 000€ d’amende. Donner des produits que seuls les pharmaciens délivrent est une qualification pénale.
3. Le non respect de la réglementation sur les substances vénéneuses (article L 5732-1 du code de la santé publique : 2 ans de prison et 3750€ d’amende. (L’article L 5132-1 classe les substances psychotropes parmi les substances vénéneuses).
4. L’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse (article 223-15-2 du Code pénal) : 3 ans de prison et 375 000€
5. La non-assistance à personne en danger ou en péril (article 223-6 al.2 du Code pénal) : 5 ans de prison et 75 000€ d’amende
6. L’homicide involontaire (article 221-6 du code pénal) : 3 ans de prison et 45 000€d’amende (donner une arme à une personne dont on connaît la fragilité – Cour d’appel de Paris – 26 avril 2007 – 18 mois de prison).

Sans commentaires !
Remarquez simplement qu’une personne qui donne une arme à feu ne sera pas poursuivie tandis qu’une autre qui donne des médicaments le sera !
Il est vraiment temps qu’une loi d’Ultime liberté nous permette de sortir de l’hypocrisie dans laquelle nous sommes en France !

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Commentaires

  • Tout à fait d'accord avec votre analyse. Il est urgent qu'on reconnaisse enfin le droit à toute personne qui estime qu'il ne peut plus supporter une souffrance irréversible (physique ou morale), de décider lui même de mettre fin à ses jours. Ce n'est pas aux médecins, ni aux juges,ni même aux membres de sa famille, de décider si une vie a encore un sens ou pas, mais uniquement à l'intéressé. Personne ne pourra empêcher quelqu'un de se suicider s'il le désire vraiment. Autant qu'il puisse le faire dans des conditions dignes, pour lui et pour sa famille, et pas en se jetant en désespoir de cause par une fenetre ou en se pendant. Tout ce qui est demandé, c'est, après avoir exprimé clairement devant sa famille et un médecin sa volonté définitive de partir, la possibilité de pouvoir demander à une organisation officielle (ou à un médecin) une boisson létale et de la prendre soi même. Refuser ce droit, c'est imposer de manière totalement inhumaine une longue période supplémentaire de souffrances dégradantes, intolérables et inacceptables.
    Tout le monde accepte, d'un point de vue moral,éthique et légal, qu'un vétérinaire fasse une injection à un chien paralysé de l'arrière train pour lui épargner une longue souffrance. Et pourtant la vocation du vétérinaire est bien (comme les médecins) de soigner les animaux, pas de les tuer. L'objectif de soigner a donc bien des limites, et cette limite, c'est la souffrance du chien, exprimée par son maitre.
    Comment donc peut on refuser d'aider à abréger les souffrances d'un homme qui le demande instamment, alors qu'on l'accepte parfaitement pour un animal. L'homme aurait il moins de droits et de dignité que l'animal ?

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