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L’Europe impuissante face aux oukases de Moscou

Moscou multiplie les coups de force depuis sa violation de l’intégrité territoriale de la Géorgie. Ainsi, le Parlement russe a reconnu l’indépendance des Républiques séparatistes géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du sud en contradiction avec le principe fondamental du droit international des peuples comme l’a rappelé la chancelière allemande.Blason Géorgie.png

Face à ce nouveau coup de force inacceptable et contraire aux accords signés par la Fédération russe, l’Union Européenne semble une nouvelle fois bien impuissante et peu prompte à réagir collectivement.

Certes, lundi un sommet extraordinaire des chefs d’Etat européens sera enfin convoqué, mais n’aurait-il pas dû l’être dès la violation de l’intégrité territoriale de la Géorgie pour parler d’une seule voix ?

Commentaires

  • Si l'Union européenne manque d'unité, c'est tant en raison de notre dépendance énergétique que par légitimité sur le fond...l'Occident a bel et bien eu une politique irresponsable en ouvrant la porte ce genre de crises qui devront se multiplier à l'avenir. L'OTAN et l'UE reviendront ils sur la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo ? Peuvent ils demander à la Russie de revenir sur sa reconnaissance de l'indépendance des régions séparatistes de la Géorgie ?

    Un article intéressant qui prend tout son poids à la lumière des évènements récents...

    http://www.stratfor.com/weekly/russia_kosovo_and_asymmetry_perceptions

  • Essayons de nous mettre à la place des Russes. Ce qui ne veut pas dire légitimer leur action, mais tenter de la comprendre. Extension de l'OTAN, suppression du traité anti-missiles, mise en place du bouclier. En Géorgie même, des provinces séparatistes où la majorité des habitants ne veut pas vivre avec les Géorgiens. Ajoutons à cela le précédent du Kosovo, où la modification des frontières n'est pas consacrée par le droit international.

    C'est souvent le ressentiment qui provoque les crises ("Le ressentiment dans l'histoire" de Marc Ferro, "Temps et colère" de Sloterdijk). Encore plus que les intérêts économiques, ce sont les élans de la colère qui provoquent l'escalade.

    Ne pas excuser, mais comprendre, c'est déjà un pas dans la résolution des crises. Enfin, peut-on forcer des gens qui ne veulent pas vivre ensemble à le faire ? Ne vaut-il pas mieux modifier les cartes que de maintenir des conflits "gelés" ?

  • Mon cher Jean-Luc,
    Comme tu t'en doutes, je ne partage pas cette présentation des choses. les questions relatives aux territoires et aux peuples de l'Ex-URSS ne peuvent pas être traitées de manière manichéenne.

    Pour rappel : L'Ossétie est un territoire peuplé par une population de langue faisant partie du groupe iranien, de religion musulmane, établie de part et d'autre du Caucase.
    A l'époque des tsars (1784) elle est administrée dans sa totalité depuis la ville de Vladikavkaz (aujourd'hui capitale de l'Ossétie du Nord)

    En 1918, l'Ossétie est aglomérée dans un vaste ensemble appelé "République de la Montagne"
    Après la guerre de 1921 qui voit les bolcheviks triompher, le Commissaire du Peuple chargé des Nationalités (Staline) découpe les frontières des Républiques Soviétiques Socialistes (RSS) et attribue l'Ossétie du Nord à la RSS de Russie et la Sud la RSS de Géorgie, sa patrie. Il attribue aussi à la Géorgie l'Abkhazie et l'Adjarie qui sont elles aussi péuplées de nations n'ayant pas plus de rapport avec les Géorgiens que les Portugais avec les Finlandais.

    Pendant la période soviétique, tout se décide à Moscou, alors Géorgie, Russie, Azerbaïjan, cela n'a aucune importance. Toutefois les deux Osséties et les autres territoires obtiennent le statut de République Soviétique Socialiste Autonome (RSSA) au sein de la RSS de Russie et de la RSS de Géorgie. Ceci garanti une survivance de la langue, de l'expression et de la culture traditionnelle dans les deux cas.

    En 1991, la Géorgie quitte l'URSS et devient un état. Entre les deux parties s'érige une frontère internationale. Mais les Ossètes du sud ne veulent pas être séparés de la majeure partie de leur peuple qui demeure du coté russe (Fédération de Russie) où l'autonomie est confirmée par Boris ELTSINE lui-même.

    Edouard CHEVARNADZE devenu président de la Géorgie ne touche pas au statut de l'Ossétie, de l'Abkhazie et de l'Adjarie. Mais quand Mikhaîl SAAKATCHVILI arrive au pouvoir (avec ses amis américains + Salomé ZOURABITCHVILI) il raye d'un trait de plume ces statuts d'autonomie des régions et prétexte de "l'intégralité du territoire géorgien" . Encourageant les Géorgiens à s'installer dans les régions autonomes.

    Les Ossètes et les Abkhazes, voyant leur autonomie niée jusqu'au niveau de l'école des enfants appellent la Russie au secours, et une force de paix est installée, composée de Géorgiens, de Russes et d'Ossetes.

    Le 7 août 2008, en fin d'après midi, le Président SAAKATCHVILI fait une déclaration demandant le cessez le feu en Ossétie. Personne ne comprend, attendu qu'aucune hostiité n'est engagée.
    Dans la nuit du 7 au 8 août, alors que l'opinion internationale a les yeux tournés vers Pekin à l'occasion de l'ouverture des jeux olympiques, l'armée géorgienne plonge la capitale de l'Ossétie du Sud, TSKHINVALI sous une pluie de roquettes. Prenant au dépourvu la poulation endormie.

    Le 8 Aout 2008, une armée russe, composée de Russes, de Cosaques, d'Ossètes ... et de Tchétchènes, entre en territoire ossète afin de protéger la poulation des tirs géorgiens.

    La suite est plus connue

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