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Ma lettre à Peter Piot, directeur d’ONUSIDA

Alors que je dois me rendre vendredi à Genève pour évoluer l’évolution de la politique ambitieuse et efficace menée en direction des toxicomanes dans cette ville, je viens d’adresser, comme pour de nombreuses autorités nationales et internationales, un courrier au docteur Peter Piot, secrétaire général adjoint des Nations Unies et directeur exécutif de l’ONUSIDA. Le siège d’ONUSIDA se trouve, en effet, à Genève.
Dans ce courrier, que vous trouverez ci-dessous, je lui demande d’agir pour que les personnes séropositives puissent enfin retrouver le droit de circuler et cela dans le strict respect des valeurs défendues par l’Organisation des Nations Unies.
Je m’étonne dans ce courrier qu’en raison de l’interdiction américaine, il ne puisse - dans les textes - plus y avoir de fonctionnaires internationaux à New-York séropositifs - hormis les ressortissants américains. Cette aberration fait qu’aujourd’hui, il ne peut y avoir de secrétaire général de l’ONU séropositif…
Et l’ONU prétend pourtant que la lutte contre les discriminations et les préjugés à l’encontre des personnes vivant avec le sida est une de ses priorités…



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Ma lettre à Peter Piot, directeur d’ONUSIDA [suite]

Docteur Peter Piot
Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Secrétaire général adjoint des Nations Unies
UNAIDS
20, avenue Appia
CH-1211 Genève 27
SUISSE

Paris, le 24 août 2006

         Monsieur le directeur,

Alors que le XVIème Congrès International sur le Sida s’est achevé il y a quelques jours, je me permets d’attirer votre attention sur un thème qui ne fait malheureusement plus l’objet de réflexions depuis un certain temps, mais qui est pourtant d’une grande importance dans la politique globale de lutte contre le sida : la libre circulation des personnes séropositives.

Dans près de la moitié des états membres de l’ONU, des mesures discriminatoires sont appliquées. Ainsi, dans 11 pays dont les Etats-Unis et la Russie, les séropositifs sont soumis à une interdiction d’entrée sur le territoire national. Dans plus de 40 pays comme l’Australie, le Canada, la Chine… un test VIH négatif est obligatoire pour séjourner dans le pays au-delà d’un certain temps.

Cette situation est insupportable : comment accepter que plus de 40 millions de personnes soient privées de leur droit élémentaire de libre circulation du seul fait de leur état de santé? L’existence de ces barrières liées au statut sérologique VIH des voyageurs est totalement intolérable: être séropositif ne peut être considéré comme une menace et il n’y a aucune raison pour apporter ce type de restriction à la libre circulation d’une personne séropositive. Il est insupportable de devoir mentir et de risquer d’être refoulé aux frontières de ces pays au seul motif que l’on est porteur d’une maladie, certes transmissible, mais non contagieuse. Le séropositif n’est ni un criminel ni une menace à l’ordre public, il ne faudrait pas l’oublier !

Comment accepter que les militants de la lutte contre le sida ne puissent légalement se rendre au siège des Nations-Unis, situées à New-York, donc dans un pays qui refuse l’entrée aux personnes séropositives, alors que l’ONU a pour mission de promouvoir le respect des droits de l’homme au niveau mondial et qu’UNITAID doit officiellement y être présenté début septembre? Comment accepter qu’en principe une personne séropositive ne puisse travailler au siège de l’ONU alors que cette institution promeut avec force le principe de non-discrimination ?

En considérant que les mesures restrictives à la libre circulation des personnes séropositives sont en opposition flagrante avec les valeurs défendues par l’Organisation des Nations-Unies, il me semblerait essentiel que vous imposiez cette question de la libre circulation des personnes séropositives lors des conférences onusiennes.

Connaissant la force de votre engagement dans ce combat pour la vie, je suis convaincu que cette proposition saura retenir votre attention.

Vous remerciant par avance pour l’intérêt que vous voudrez bien porter à ma démarche et dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le directeur, en l’expression de ma très haute considération et de mon profond respect.

Jean-Luc ROMERO
Conseiller régional d’Ile-de-France
Président d’Elus Locaux Contre le Sida
Vice-président du CRIPS Ile-de-France
Membre du Conseil National du Sida

Commentaires

  • Bonjour. Que j'ai hâte de lire la réponse.

  • Dès que j'ai cette réponse, cher Olivier, je la publierai sur ce blog.
    Amitiés.

  • Comment se fait-il que m. Piot qui est SGA de l'ONU soit si peu actif?
    Comment se fait-il qu'après toutes ces interventions que vous faîtes, les medias n'ont rien repris..
    Et dire qu'on ose dire que vous en faîtes trop avec le sida.
    Les 40 millions de séropos n'interessent pas grand monde. c'est un triste constat.
    mais continuez: vous nous avez habitué par votre persévérance à gagner des combats sur l'homophobie, l'année grande cause que vous avez demandé pendant des années avant de l'obtenir ou encore récemment sur le don du sang par les homos.
    Bonne chance à vous et à tous les séropos...

  • L'immobilisme autour de cette question est étonnant. Il y a donc qu'un seul homme politique dans le monde à se préoccuper de cette question?
    Nous sommes plus que jamais fiers d'être à tes côtés à Aujourd'hui, Autrement pour défendre ce sujet.
    A bientôt pour la rentrée d'Aujourd'hui, Autrement!
    Manuel

  • On peut se demander pourquoi les médias n'en parlent pas. J'espère qu'il y aura des réactions positives à vos nombreuses lettres.
    Je vous embrasse.

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