Sagan, un biopic à l’image de son héroïne, un émouvant « bonjour tristesse » !
Françoise Sagan, de son vrai nom Quoirez, naît en 1935 dans le Lot dans une famille très bourgeoise. La mort d’un frère en bas âge fait que sa naissance apparaît comme un don du ciel. Elle vit une enfance ultra gâtée dans une famille aimante. Celle que ses proches appellent Kiki à une scolarité agitée et est renvoyée de nombre d’établissements scolaires.
Être une mauvaise élève dissipée ne l’empêche absolument pas de publier à 18 ans son premier livre « Bonjour Tristesse » le 15 mars 1954. Un immense succès couronné du Prix des critiques qui déclenche un vrai enthousiasme pour cette jeune auteure. Mais le parfum de scandale est là aussi en cette époque coincée et petit bourgeoise. Mais le succès est là. Incontestable. Comme l’argent.
Sorti, il y a 10ans, en 2007, l’émouvant biopic « Sagan » de Diane Kurys avec Sylvie Testut, Pierre Palmade et Arielle Dombasle se situe quelques années avant les 30 ans de l’écrivaine.
En 1957, elle se sort d’un terrible accident mais après avoir pris beaucoup de morphine contre la douleur devient accro à la drogue notamment à la cocaïne.
Le 8 août 1958, Françoise Sagan mise ses derniers jetons sur le 8 au casino de Deauville et gagne ... 8 millions. Quelques heures plus tard, elle achète sans réfléchir la maison louée pour l’été près de Honfleur.
Sa vie n’est alors qu’un tourbillon de fêtes et d’excès d’alcool et de drogues en tous genres.
Mais, elle écrit beaucoup aussi, se mobilise parfois pour des causes notamment en signant le manifeste des 343 salopes, se lie aussi d’amitié avec François Mitterand.
Si sa vie personnelle est ponctuée par bien des drames et de problèmes fiscaux, elle est marquée aussi par l’éloignement de son fils unique.
Mais, son grand amour reste Peggy Roche avec qui elle vivra jusqu’à la mort de cette dernière. La suite, comme le montre si douloureusement ce beau film, ne sera que descente aux enfers qui s’accélère avec la mort de son frère et de son fidèle ami Jacques Chazot.
Le film nous montre cette très longue fin de vie. Elle meurt sans le sou et isolée par sa dernière compagne qui a racheté sa maison normande pour mieux la contrôler.
« Écrire c’est une façon intelligente de tromper son ennui » écrivait la grande Sagan. Si ses ultimes années auront été bien tristes, elle ne manquera pas d’humour et d’élégance en rédigeant elle-même son épitaphe : « Sagan, Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, Bonjour Tristesse, qui fut un succès mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même. »
Un film à voir...