Ma Question orale à Valérie Pécresse sur la lutte contre l'homophobie en Ile-de-france
Question Orale
Séance plénière du Conseil régional des 18 et 19 février 2016
Paris, le jeudi 18 février 2016
prononcée par Jean-Luc Romero-Michel
Conseiller régional d’Ile-de-France
Madame, la présidente,
Mes chers collègues
Perte d’estime de soi, peur, harcèlement, isolement, démotivation, dépression et parfois même suicides, voilà à quoi mène l’homophobie. Car oui, le risque d’effectuer une tentative de suicide est deux à dix fois plus élevé chez les jeunes lesbienne, gaie, bi sexuel ou transsexuel que chez un ou une jeune hétérosexuel.
A l’heure où l’homophobie est devenue monnaie courante sur les réseaux sociaux comme le démontre SOS Homophobie dans son rapport annuel, le quotidien le Parisien y consacrait d’ailleurs une double page mardi 9 février, relatant comment la haine raciste, antisémite, sexiste, homophobe se propage sur internet, une violence verbale intolérable qui n’a de cesse d’augmenter. Deux insultes par seconde, c’est le chiffre mis en lumière par 24heures d’observation des principaux réseaux sociaux et forums de sites de journaux nationaux.
Se croyant protégés par leurs écrans, ils déversent leur haine notamment à l’encontre de ceux qui ne sont pas comme eux, mais ce lynchage virtuel a des conséquences réelles, il fait des ravages chez les personnes les plus fragiles. Bien qu’il soit du devoir de chacun de faire preuve de la plus grande vigilance pour dénoncer ces attaques, certains se retrouvent bien démunis face à tant de haine et au manque de réaction de société comme Twitter.
C’est alors qu’intervient le travail de nombreuses associations franciliennes, notamment celles de l’Inter-LGBT, SOS Homophobie, Le Refuge, les associations trans, dont il faut saluer l’action. Des associations qui mènent un combat sans relâche depuis plus de 30 ans pour lutter contre les discriminations fondées sur l’orientation ou l’identité de genre, dans le cadre de la promotion des droits humains et des libertés fondamentales.
Au cours de la campagne pour les élections régionales Madame la Présidente, vous avez annoncé que vous continuerez à subventionner les associations portant des projets d’intérêt régional comme la lutte contre l’homophobie, mais pas les associations réalisant du lobbying politique. Or faire du lobbying politique est inhérent à la nature de l’engagement de certaines associations, comme celles luttant pour l’égalité des droits.
Aujourd’hui, certaines de ces associations inquiètent pour l'avenir, notamment l'Inter LGBT et son président Jérôme Beaugé, qui attendent d'être reçues à la région. Pour mémoire, l'Inter LGBT réunit la plupart des associations LGBT.
Soutenue par notre région les années précédentes, la Marche des fiertés a d’ores et déjà déposé son dossier de subvention, pour son édition 2016, qui devrait avoir lieu fin juin comme chaque année. Un rassemblement important dans la lutte contre les discriminations, revendiquant une société inclusive solidaire et tolérante. C'est devenue la plus importante manifestation récurrente en Ile-de-France.
Nous souhaitons donc savoir, Madame la Présidente, quelle sera votre politique concernant le subventionnement des associations franciliennes de lutte contre l’homophobie et de toutes les discriminations liées à l’orientation ou l’identité de genre, et notamment où en est la demande de soutien de celui de la Marche des fiertés LGBT, car cet événement approche et l'absence de réponse bloque l'organisation de cette grand manifestation.
Je vous remercie.