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Mon Edito au Crips Infos de juin 2014

J’aime à redire cette donnée : 75% des répondants de l’enquête KABP de 2010 jugent que, pour qu’une personne séropositive ne subisse pas de discrimination, la meilleure solution est de ne pas le dire. J’aime à la redire non pas parce que cette donnée est encourageante et pleine d’espoir (sic) mais parce que je la trouve immensément violente. Violente parce qu’au fond, elle part d’un bon sentiment. Qui ne voudrait pas que l’autre ne soit pas discriminé ? Alors voilà la solution miracle, elle est simple : ne dit rien, ne révèle rien, ne te montre pas, fais vœu de silence, deviens invisible. J’exagère ? Aujourd’hui, 40 % des personnes séropositives vivent seules (55 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes)…
Au quotidien, le Crips lutte contre ce phénomène et œuvre largement contre la sérophobie et pour le respect de chacun, quel que soit son statut sérologique, ses différences, ses singularités. Et c’est dans le cadre de cette action globale sur cette thématique, si mise à mal ces derniers temps, du « vivre-ensemble » que ce badge, dont vous voyez l’image en couverture, a été créé. Il l’a été en réaction, entre autre, à ce chiffre pour que vous, chère lectrice, cher lecteur, vous puissiez afficher votre  acceptation pleine et entière des personnes séropositives dans tous les pans de la vie, sociale comme privée : oui, je ne vois aucun problème, ni aucun obstacle à avoir une relation affective et sexuelle avec une personne séropositive et, plus encore, je sais qu’accepter une personne séropositive, c’est aussi et déjà me protéger. Car c’est bien de cela dont il s’agit derrière ce badge : l’appropriation individuelle, pleine et entière, des stratégies de prévention. En somme un badge à porter au quotidien !
Cette volonté de promouvoir le « vivre-ensemble », l’humain, on la retrouve également quand nous parlons des drogues et des usagers. Dire qu’un monde sans drogues n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera jamais, fait-il de nous des dangereux promoteurs de l’usage ? Voir l’usager comme un citoyen est-il si néfaste que cela ? Penser que la politique de réduction des risques en direction des usagers doit être approfondie nous engage-t-il dans la voie du laxisme face aux drogues ? En lieu et place d’une idéologie caricaturale et culpabilisatrice, nous souhaitons une information grand public, non pas orientée mais simplement pragmatique et qui renvoie à la réalité. Oui, la politique de réduction des risques mérite d’être approfondie tant dans ses lieux d’exercice que ses outils. Oui, les usagers sont des citoyens à part entière. Oui, le regard de la société, notre regard, doit changer. Cela a été affirmé lors de la rencontre organisée par le Crips le 16 juin dernier et cela sera réaffirmé via le lancement d’une campagne de communication interassociative à la rentrée prochaine.
Le changement de regard et sa concrétisation via des actes et un changement sociétal : assurément une des priorités du Crips Île-de-France.

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