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Mon discours sur le "Sport et Vih"

Colloque « Sport et VIH »
Discours de Jean-Luc Romero
Conseiller régional d’Ile-de-France
Président du Crips Ile-de-France
CNOSF – 4 avril 2012

 

 

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Avant tout, je voudrais excuser l’absence de Jean-Paul Huchon, président de la RégionIle-de-France, qui comme vous le savez a toujours voulu que la région Ile-de-France soit très mobilisée dans la lutte contre le sida. Il ne peut être des nôtres pour l’ouverture de ce colloque et m’a demandé de le représenter ce que je fais bien sûr avec grand plaisir.
Aux côtés d'Alain Calmat et du professeur Sobel, j’ai le plaisir d’ouvrir cette journée d’études sur Sport et VIH/sida, sujet extrêmement intéressant, trop peu traité jusqu’à alors. C’est pour cela que l’étude de l’équipe de recherches SANTESIH est vraiment très intéressante.
Alors, je ne vais pas vous parler des bienfaits du sport en population générale. Ils sont bien connus. Qu’en est-il pour les personnes touchées par le VIH/sida ? La pratique régulière d’un sport a bien sûr des effets physiques évidents reconnus par tous ; si je ne dois citer qu’une source, ce serait bien sûr le rapport Yeni qui détaille les bienfaits du sport pour les personnes séropositives notamment en cas d’anomalies lipidiques ou glucidiques mais pas seulement. La pratique régulière d’un sport permet une prévention efficace du risque cardio-vasculaire, car, je cite ce rapport, « elle améliore les paramètres glycémiques et lipidiques, et est susceptible de réduire les signes de lipodystrophie ». De même, puisque le sport favorise la minéralisation osseuse, sa pratique permet également la prévention des complications osseuses.

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Colloque « Sport et VIH »

 

Discours de Jean-Luc Romero

Conseiller régional d’Ile-de-France

Président du Crips Ile-de-France

 

CNOSF – 4 avril 2012

 

 

Mesdames,

Messieurs,

Chers amis,

 

Avant tout, je voudrais excuser l’absence de Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France, qui comme vous le savez a toujours voulu que la région Ile-de-France soit très mobilisée dans la lutte contre le sida. Il ne peut être des nôtres pour l’ouverture de ce colloque et m’a demandé de le représenter ce que je fais bien sûr avec grand plaisir.

 

J’ai le plaisir d’ouvrir cette journée d’études sur Sport et VIH/sida, sujet extrêmement intéressant, trop peu traité jusqu’à alors. C’est pour cela que l’étude de l’équipe de recherchesSANTESIH est vraiment très intéressante.

 

Alors, je ne vais pas vous parler des bienfaits du sport en population générale. Ils sont bien connus. Qu’en est-il pour les personnes touchées par le VIH/sida ? La pratique régulière d’un sport a bien sûr des effets physiques évidents reconnus par tous ; si je ne dois citer qu’une source, ce serait bien sûr le rapport Yeni qui détaille les bienfaits du sport pour les personnes séropositives notamment en cas d’anomalies lipidiques ou glucidiques mais pas seulement. La pratique régulière d’un sport permet une prévention efficace du risque cardio-vasculaire, car, je cite ce rapport, « elle améliore les paramètres glycémiques et lipidiques, et est susceptible de réduire les signes de lipodystrophie ». De même, puisque le sport favorise la minéralisation osseuse, sa pratique permet également la prévention des complications osseuses.

 

Mais une pratique régulière d’une activité physique a également des bienfaits moraux, des bienfaits qu’on peut qualifier de mieux être : de mieux être parce que, nous le savons bien, la santé n’est pas seulement la santé physique mais aussi la santé psychique. Le sport peut permettre de briser le carcan de l’isolement qui enserre bien souvent les personnes touchées. Alors que la maladie engendre une forme de solitude, c’est au contraire la convivialité et les rencontres que promeut le sport. Le poids social de la maladie est important et faire du sport peut permettre de minimiser l’exclusion, conséquence du VIH/sida.

 

La pratique sportive a également des effets bénéfiques sur l’image que l’on a de soi, et aussi sur l’image que l’on renvoie, aussi bien sur le plan physique que mental. La valorisation de soi, pour soi-même et dans le regard de l’autre, c’est très important ! Avec le sport, on se sent plus fort alors que l’on vit, au quotidien, avec un compagnon qui nous affaiblit. Le sport a clairement un impact important sur la santé psychique et moral et donc sur la qualité de vie des personnes touchées par le VIH/sida.

 

Si l’on pouvait s’arrêter là, tout serait donc parfait, le monde sportif serait parfaitement adapté aux personnes touchées et le sport un monde idyllique de convivialité. Le débat en serait donc vite épuisé et les conclusions rapides à apporter. Mais la situation est évidemment beaucoup moins simple et comme toujours, il est essentiel de dépasser les premières impressions afin de creuser au mieux les choses et cela, afin de proposer des axes d’actions les plus adaptés et opérationnels.

 

Prenons cette question des rapports Sport et VIH sous l’angle particulier des discriminations. Le monde sportif, même avec ses très belles valeurs de tolérance, de dépassement de soi, de respect des autres, reste ancré dans notre société. Les sportifs sont avant tout des membres de notre société avec ce qu’elle a de bon et de moins bon. Ce qui fait que le monde du sport n’échappe pas, malheureusement pas, aux phénomènes de stigmatisation et de discriminations touchant les personnes séropositives. Je ne vais pas vous imposer une litanie de chiffres que vous pouvez retrouver dans différentes enquêtes mais, globalement, ce sont plus de la moitié des personnes touchées qui sont discriminées dans leur vie privée, sociale ou professionnelle. C’est énorme ! Permettez-moi une généralisation que certains pourraient penser exagérer mais j’ai vraiment l’impression qu’aujourd’hui, en France, le malade fait plus peut que la maladie !

 

Alors qu’en est-il concrètement ? Le sport est il réellement un facteur d’insertion ? Quel est le niveau de stigmatisation à l’encontre des personnes touchées ? Comment lutter contre ces discriminations ? Quels sont les outils mis en place ? Ce thème de l’acceptation des personnes touchées dans le domaine du sport sera un thème important de réflexion de cette journée mais bien d’autres questions se posent comme, par exemple, la question de la gestion de l’effort pour les séropositifs. Est-ce un aspect pris en compte dans les formations pour les encadrants ?

 

Je vais m’arrêter là car de très nombreuses questions, au-delà de celles-ci, vont être abordées tout au long de cette journée et feront l’objet de débats riches et constructifs, j’en suis sûr.

 

Avant de conclure, permettez-moi juste une dernière remarque, remarque que vous pourrez peut-être trouver quelque peu décalée par rapport au colloque mais que je crois important de dire. Cette remarque est liée à l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2022 au Qatar. On a beaucoup parlé du climat, de la façon dont on pourrait rafraichir les stades etc etc. C’est formidable tout cela mais a-t-on évoqué les droits humains ? Je voudrais quand même vous rappeler que ce pays exige un test de séropositivité pour toute personne souhaitant résider plus d’un mois sur son territoire. Si la séropositivité est découverte, la personne est tout simplement expulsée ! Sachez aussi que le Qatar punit l’homosexualité de 5 ans de prison et de 90 coups de fouet ! Ces discriminations sont tout simplement inacceptables, intolérables et en complète contradiction avec les valeurs universelles portées par le sport, des valeurs de solidarité, d’entraide et de tolérance. Concrètement tout cela n’a pas l’air d’émouvoir grandement le monde du sport si j’en crois l’absence totale de réponse de la part des autorités françaises et internationales auxquelles j’ai pu manifester mon indignation. Aucune réponse ! Aucune pression pour que le Qatar revienne sur ces lois discriminatoires. Peut-être que cela pourra être corrigé bientôt … Je l’espère vivement et je compte sur vous !

 

Je vous remercie de votre aimable attention.

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