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Ma réponse à Psychologies Mag suite à ses conseils à une jeune gay de 15 ans

Une réponse de Claude Calmos dans "Psychologies Magazine" à un jeune lecteur gay m'a un peu surpris. Je me suis permis d'envoyer un e-mail à cette psy pour lui faire part de mes réserves.Psychologiesmagazine couv.jpg
Je regrette qu'elle n'ait pas cru bon de me répondre. En l'absence de réponse, je publie mon courriel sur ce blog...

"Chère Claude Halmos,
D'emblée, je voudrai vous dire à quel point vos réponses aux problèmes des lecteurs sont toujours pleines d'empahie, de "psychologie" et de bon sens.
Je n'écris jamais au courrier des lecteurs mais votre réponse au jeune homosexuel de 15 ans m'a mis très mal à l'aise.
Non pas que votre réponse manque de mesure. Mais je la trouve trop réductrice.
La fin de votre réponse m'étonne en effet.
Réduire l'homosexualité à une simple sexualité est faux et m'apparaît problèmatique d'autant que vous vous adressez à un jeune qui se découvre et qui se rend compte de la difficulté réelle ou supposée d'être différent.
Je crains qu'en réduisant ce qui est une identité à une simple sexualité ne puisse pas vraiment aidé votre jeune lecteur.
Il y a bien longtemps que j'ai dépassé cet âge de 15 ans mais je me rappelle à quel point, dans un contexte familial peu ouvert, vivre ma différence - que la société ramenait à une simple sexualité - m'empêchait d'assumer ce que j'étais.
Si vous avez raison de lui conseiller d'attendre pour révéler ce qu'il est, lui dire que cela ne concerne que son intimité est inexact.
Face à ses parents, il aura besoin un jour de dire qui il est. Ne serait-ce que pour cesser de mentir! Vivre sa vie en se cachant, en mentant à ses proches, en leur inventant de faussses vies, est un enfer. Un enfer bien pire que celui de la révélation.
Quand on a tout dit à ses proches, on est en paix et capable de vivre sa vie, de s'assumer. Ceux qui ne peuvent le faire - j'en connais beaucoup, ne serait-ce que des hommes politiques ! - vivent souvent très mal leur vie qui se résume au mensonge et à la honte de soi.
Je vous écris tout cela spontanément. Vous me pardonnerez car ce n'est pas construit mais votre réponse m'a ramené à ma propre situation et à celle de tant d'amis. Votre réponse, je le crains, risque de rendre encore plus mal dans sa peau un jeune qui se sent méprisé par ses proches et qui a besoin de savoir qu'il est, comme vous le dîtes très justement "normal", et que son homosexualité est une façon d'aimer différente. Mais pas seulement sexuelle.[...]
Jean-Luc ROMERO

 

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