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Mon rapport moral 2009 pour l’ADMD

Durant cet exercice, notre association a poursuivi sa croissance, sa visibilité et sa notoriété.

Plus que jamais, nous sommes les interlocuteurs incontournables des pouvoirs publics et des médias sur la question de la fin de vie et l’ADMD rythme la vie publique de ses interventions sur un sujet qui mobilise toujours autant les Françaises et les Français.

Mon rapport moral 2009 pour l’ADMD

 

Durant cet exercice, notre association a poursuivi sa croissance, sa visibilité et sa notoriété.

Plus que jamais, nous sommes les interlocuteurs incontournables des pouvoirs publics et des médias sur la question de la fin de vie et l’ADMD rythme la vie publique de ses interventions sur un sujet qui mobilise toujours autant les Françaises et les Français.

 

Une association au cœur des préoccupations des Français

 

A un rythme toujours soutenu, l’ADMD a augmenté le nombre de ses adhérents. Notre association a terminé son exercice avec 47 127 personnes à jour de cotisation, soit une augmentation de près de 10% (rapport entre le nombre de nouveaux adhérents et le nombre d’adhérents actifs au 31 décembre 2008), et cela malgré malheureusement de nombreux décès enregistrés en 2009. Au 31 décembre 2009, 102 794 personnes s’étaient alors inscrites à l’ADMD depuis sa création en 1980.

Un sondage, commandé par l’ADMD à l’institut BVA et réalisé auprès d’un échantillon de 1012 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, révèle que 86,3% des Français sont favorables à une loi de légalisation de l’euthanasie. Cela, que les personnes soient catholiques pratiquants réguliers (62,6%) ou se déclarent sans religion (91,5%) ; qu’elles habitent l’ouest de la France (93,2%), l’Alsace ou la Lorraine (88,2%) ou la région parisienne (78,4%) ; qu’elles se déclarent de gauche (90,6% et 89,4% au PS) ou de droite (83,8% et 86,1% à l’UMP).

 

Une association présente et visible

 

Au cours de cet exercice, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité a organisé 4 temps forts de mobilisation et de visibilité.

Le premier, à l’occasion des élections européennes. Profitant de la présence du personnel politique sur les marchés, dans les rues de nos villes, les militants de l’ADMD ont, du 11 au 17 mai, distribué plusieurs dizaines de milliers de documents pour faire comprendre aux Français les enjeux de la question de la fin de vie. Ces actions ont permis de recruter de nouveaux militants, de nouveaux adhérents, mais également ont suscité de nombreux articles de presse assurant une large diffusion de nos idées à travers la presse régionale. Bien sûr, certains conflits avec des responsables de collectivités locales ont émergé durant cette période, mais une bonne gestion de ceux-ci par nos délégués, comme à Fleury-les-Aubrais dans le Loiret, a permis de profiter d’une encore meilleure couverture médiatique.

Le deuxième, à l’occasion des réunions de préparation des états-généraux de la bioéthique et des états généraux eux-mêmes desquels la question de la fin de vie avait été exclue alors même qu’un sondage du mois de juin indiquait encore que 87,5% des Français souhaitaient que cette question soit débattue à cette occasion. Car comment imaginer une révision des lois bioéthiques, parlant de la vie, sans parler de la fin de la vie ? A Paris, le mardi 23 juin 2009, plusieurs centaines de militants de l’ADMD ont manifesté leur colère devant la Maison de la Chimie dont l’entrée leur était refusée et où se tenaient ces états-généraux.

Le troisième, lors d’une réunion publique à Lyon à l’issue de la 29ème assemblée générale de l’ADMD, le samedi 26 septembre. Près de 800 personnes ont pu entendre les sénateurs Guy Fischer et Alain Fouché et le député Jean-Louis Touraine, affichant clairement leur soutien à nos revendications et leur volonté de porter cette question au Parlement.

Le quatrième, à l’occasion de la deuxième Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, le 2 novembre. Dans toute la France, des dizaines de manifestations ont été organisées. Des arbres ont été plantés. Des colombes ont été lâchées. Des rassemblements silencieux ont été organisés. A Paris, sur l’esplanade du Trocadéro, sur le parvis des Droits de l’Homme, quelques centaines de militants et de sympathisants sont venus réclamer cette Ultime Liberté, ce droit à un choix individuel. A Strasbourg, une conférence de presse tenue conjointement avec la présidente de l’association sœur allemande, la Deutsche Gesellschaft für Humanes Sterben, a permis de faire un point sur la législation dans nos deux pays, puis, sur le Pont de l’Europe, une manifestation franco-allemande a ancré définitivement cette journée dans l’international.

 

Une association qui remplit ses missions

 

La première mission de l’ADMD est de militer pour une modification de la loi actuelle. Car si la loi de 2005 permet de résoudre certains drames de la fin de vie, elle reste largement imparfaite. Vincent Humbert, Chantal Sébire, Rémy Salvat ne pourraient toujours pas trouver une fin sereine dans ce cadre. Aussi, une importante action de lobbying auprès des députés a permis le dépôt d’une proposition de loi inspirée par Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius et Manuel Valls et co-signée par une très large majorité des députés du groupe Socialiste, Radical, Citoyen et Divers Gauche. Cette proposition de loi relative au droit de finir sa vie dans la dignité a été débattue en séance publique le 19 novembre, ce qui représente une première dans l’histoire de notre République. Malheureusement, grâce à un artifice de procédure, le Gouvernement a rejeté toute discussion sur les amendements et la discussion a été largement réduite. Le 24 novembre, à la suite de la demande de la ministre de la santé d’un scrutin solennel, le texte a été voté par 203 députés (de gauche, mais aussi quelques députés de droite dont notre amie et marraine Henriette Martinez) et rejeté par 327 voix. Résultat insuffisant, certes, mais la « parlementarisation » de notre revendication est engagée – puisque ce débat était le premier jamais organisé sur une proposition de loi légalisant l’euthanasie – et devra se poursuivre en 2010 devant le Sénat.

Mais l’ADMD ayant conscience de sa responsabilité envers des adhérents parfois eux-mêmes en grande difficulté, notre service ADMD-Ecoute a été renforcé avec une permanence juridique du lundi au vendredi de 17 heures à 19 heures, élargissant d’autant les horaires auxquels une écoute ou un accueil peuvent être proposés. La collecte et la numérisation des directives anticipées se poursuivent, avec l’ouverture de ce service aux non adhérents.

 

Conclusion

 

L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité se porte bien. Sa croissance, maîtrisée, s’inscrit dans une rationalisation de son organisation. J’ai conscience de l’effort demandé, sur le terrain, à nos délégués. Mais la satisfaction de nos revendications, la sécurisation des parcours de fin de vie de nos adhérents et la visibilité médiatique se font à ce prix. Rester les bras croisés, inactifs, devant la somme de douleurs que nous avons connue et que nous connaîtrons encore tant qu’une loi humaine d’Ultime Liberté n’aura pas été votée, serait une insulte à nos Morts. Une insulte à notre combat.

 

 

Jean-Luc Romero

Président de l’ADMD

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