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Discours pour les 30 ans de l'ADMD

Madame la Première Adjointe au Maire de Paris, ma très chère Anne,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Chères Danièle, Henriette et Sandrine, chers Alain, Jean-Louis et Manuel,

Monsieur le président du Conseil régional, mon cher Jean-PaulPublic30ans.JPG

Monsieur le maire du Xème arrondissement, mon cher Rémi,

Mesdames et messieurs les élus,

Chers amis de l’ADMD,

Mesdames et Messieurs,

 

 

Tout d’abord, je me dois de remercier en votre nom à tous notre hôte de ce jour, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, représenté par sa première adjointe, mon amie Anne Hidalgo, dont les mots sont empreints d’humanisme, de Liberté et – ce qui nous importe le plus – de l’incertitude de ce que sera la fin de vie lorsque, comme le chante si joliment Jacques Brel, la pendule d’argent qui ronronne au salon nous attendra.

 

Cela fait 30 ans que notre association a été créée. 30 ans que, dans une tribune publiée par le journal Le Monde, le 19 novembre 1979, Michel Landa réclamait ce droit de tirer sa révérence sobrement et dignement lorsque, au bout du chemin, la vie n’est plus que de la survie. Hasard du calendrier, c’est également un 19 novembre, en 2009, que les députés du groupe socialiste, républicain, citoyen et divers gauche de l’Assemblée Nationale, sous la conduite de Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius et Manuel Valls, Danièle Hoffman-Rispa, Sandrine Mazetier présents parmi nous cet après-midi, ont initié le premier débat parlementaire de notre histoire sur la légalisation de l’euthanasie. Ce texte n’a pas emporté la majorité des voix des députés, certes, mais 203 d’entre eux, principalement de gauche mais aussi de droite, ont clairement indiqué qu’ils soutenaient cette revendication portée par les plus de 103 000 adhérents qui ont rejoint notre association au fil de ces 3 décennies – près de 13.000 ces  2 dernières années -, cette revendication légalisée aux Pays-Bas et en Belgique depuis 10 ans maintenant, cette revendication légalisée au Luxembourg depuis plus d’une année, cette revendication demandée également en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, cette revendication légalisée dans plusieurs états des Etats-Unis d’Amérique, cette revendication portée sur tous les continents du Globe, bref, cette revendication universelle qui permet à chacune et à chacun, pour lui-même et en pleine conscience, de choisir les conditions de sa propre fin de vie, qu’il s’agisse d’une aide active à mourir, mais également d’un recours universel aux soins palliatifs ou d’une simple gestion de sa souffrance.

 

Tout au long des très nombreuses réunions de l’ADMD auxquelles j’ai participées ces dernières années, j’ai défendu cette Ultime Liberté sous laquelle j’ai placé ma présidence depuis juin 2007. Cette Ultime Liberté, comme une réponse en 4 points aux Voleurs de Liberté et à nos éternels détracteurs présents régulièrement, en tout petit nombre, à chacune de nos manifestations :

-          La vie nous a été donnée par nos parents et n’appartient qu’à nous seul,

-          Toutes les fins de vie ne doivent pas être obligatoirement vécues,

-          La souffrance et la douleur ne nous apprennent pas forcément quelque chose sur nous-mêmes, et loin de là !

-          Notre corps nous appartient, comme le disaient aussi si justement et si bien les femmes qui revendiquaient l’avortement. Droit acquis mais qui lui aussi est mis en péril notamment en Ile-de-France où des services IVG vont être fermés dans l’AP-HP !

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Madame la Première Adjointe au Maire de Paris, ma très chère Anne,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Chères Danièle, Henriette et Sandrine, chers Alain, Jean-Louis et Manuel,

Monsieur le président du Conseil régional, mon cher Jean-Paul

Monsieur le maire du Xème arrondissement, mon cher Rémi,

Mesdames et messieurs les élus,

Chers amis de l’ADMD,

Mesdames et Messieurs,

 

 

Tout d’abord, je me dois de remercier en votre nom à tous notre hôte de ce jour, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, représenté par sa première adjointe, mon amie Anne Hidalgo, dont les mots sont empreints d’humanisme, de Liberté et – ce qui nous importe le plus – de l’incertitude de ce que sera la fin de vie lorsque, comme le chante si joliment Jacques Brel, la pendule d’argent qui ronronne au salon nous attendra.

 

Cela fait 30 ans que notre association a été créée. 30 ans que, dans une tribune publiée par le journal Le Monde, le 19 novembre 1979, Michel Landa réclamait ce droit de tirer sa révérence sobrement et dignement lorsque, au bout du chemin, la vie n’est plus que de la survie. Hasard du calendrier, c’est également un 19 novembre, en 2009, que les députés du groupe socialiste, républicain, citoyen et divers gauche de l’Assemblée Nationale, sous la conduite de Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius et Manuel Valls, Danièle Hoffman-Rispa, Sandrine Mazetier présents parmi nous cet après-midi, ont initié le premier débat parlementaire de notre histoire sur la légalisation de l’euthanasie. Ce texte n’a pas emporté la majorité des voix des députés, certes, mais 203 d’entre eux, principalement de gauche mais aussi de droite, ont clairement indiqué qu’ils soutenaient cette revendication portée par les plus de 103 000 adhérents qui ont rejoint notre association au fil de ces 3 décennies – près de 13.000 ces  2 dernières années -, cette revendication légalisée aux Pays-Bas et en Belgique depuis 10 ans maintenant, cette revendication légalisée au Luxembourg depuis plus d’une année, cette revendication demandée également en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne, cette revendication légalisée dans plusieurs états des Etats-Unis d’Amérique, cette revendication portée sur tous les continents du Globe, bref, cette revendication universelle qui permet à chacune et à chacun, pour lui-même et en pleine conscience, de choisir les conditions de sa propre fin de vie, qu’il s’agisse d’une aide active à mourir, mais également d’un recours universel aux soins palliatifs ou d’une simple gestion de sa souffrance.

 

Tout au long des très nombreuses réunions de l’ADMD auxquelles j’ai participées ces dernières années, j’ai défendu cette Ultime Liberté sous laquelle j’ai placé ma présidence depuis juin 2007. Cette Ultime Liberté, comme une réponse en 4 points aux Voleurs de Liberté et à nos éternels détracteurs présents régulièrement, en tout petit nombre, à chacune de nos manifestations :

-          La vie nous a été donnée par nos parents et n’appartient qu’à nous seul,

-          Toutes les fins de vie ne doivent pas être obligatoirement vécues,

-          La souffrance et la douleur ne nous apprennent pas forcément quelque chose sur nous-mêmes, et loin de là !

-          Notre corps nous appartient, comme le disaient aussi si justement et si bien les femmes qui revendiquaient l’avortement. Droit acquis mais qui lui aussi est mis en péril notamment en Ile-de-France où des services IVG vont être fermés dans l’AP-HP !

 

Disant cela, je conserve la posture laïque qui doit motiver chaque action des représentants des pouvoirs publics. Car notre République doit tendre vers l’intérêt général et non vers l’intérêt d’un groupe de pression, même s’il se place lui-même sous une protection divine.

 

Je serai volontairement bref dans mon expression. Beaucoup d’entre vous me connaissent et m’ont déjà entendu. Et la qualité des intervenants qui vont se succéder, cet après-midi, sous les ors de cette salle des fêtes généreusement prêtée par le maire de Paris suffira, j’en suis sûr, à emporter la conviction de ceux qui seraient arrivés hésitants. Tous nous feront part d’une seule certitude, celle que la liberté, l’Ultime Liberté, l’emporte sur toute autre considération. Pour le reste, le mot doute reviendra sûrement et c’est ce doute qui oblige le législateur à légiférer pour ne pas imposer une voie unique pour accompagner les fins de vie.

 

Mes chers amis, ce trentième anniversaire n’est pas une fin. Trente ans, c’est l’âge de la maturité. L’âge auquel on ne craint plus rien ni personne. L’âge aussi auquel on est jalousé par les médiocres, par ceux qui n’ont jamais réussi et ne réussiront jamais. Trente ans, c’est l’âge où notre force de persuasion est à son maximum et cette décennie qui s’ouvre devant chacun des 47 500 adhérents actifs de notre association doit être aussi celle de notre victoire.

 

Cette victoire ne sera pas celle de la mort sur la vie, celle de ceux qui croient en l’homme sur ceux qui croient au ciel. Elle sera celle du choix, du doute, du respect des consciences et des volontés. Elle sera celle de l’Ultime Liberté. Elle sera celle de nos morts qui, lorsqu’ils ne le souhaitaient pas, alors qu’ils criaient pour réclamer leur délivrance ont été prolongés au-delà de la raison, au-delà de leur volonté, au-delà de leur dignité. Cette forme de vie qui leur a été imposée était pire que la mort car elle portait en elle le cauchemar.

 

En citant Michel de Montaigne, je dirai : « Si nous avons besoing de sage femme à nous mettre au monde, nous avons bien besoing d’un homme encore plus sage à nous en sortir. »

 

Et c’est à nos sénateurs que je m’adresse à présent. En 2010, nous attendons de vous ce que vos collègues de l’Assemblée Nationale ont fait en 2009. Un texte relatif au droit de finir sa vie dans la dignité existe. Il peut être amendé. Mesdames et Messieurs les Sénateurs, les 47 500 adhérents de l’ADMD vous demandent de déposer ce texte et de porter, au Palais du Luxembourg, ce débat qui sera, en ce début du 21ème siècle, ce que le débat sur l’interruption volontaire de grossesse a été à la fin du 20ème siècle. Les Françaises et les Français vous soutiennent à plus de 86%, quel que soit leur engagement politique ou religieux. Un consensus peut être trouvé au sein du Parlement sur un tel texte de société. Celui ou celle qui portera ce combat, le fera aboutir, entrera dans l’histoire et, à l’image de la courageuse Simone Veil, sera inscrit au tableau d’honneur de notre démocratie.

 

En concluant mon intervention, j’ai aujourd’hui une pensée pour Vincent Humbert, Maïa Simon, Chantal Sébire, Hervé Pierra, Rémy Salvat, mais aussi pour l’écrivain Hervé Guibert, atteint du sida qui, en 1991, avait décidé d’en finir quand ses souffrances deviendraient insupportables comme il l’avait écrit dans son beau livre « A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie ». Comme lui, comme beaucoup d’entre vous, j’ai écrit sur un carnet noir la limite au-delà de laquelle, je ne souhaite pas aller. J’ai écrit les outrages de la maladie que je ne tolérerai pas.

Comme vous, je ne tolérerai pas qu’on me vole mon Ultime Liberté comme on le fit pour Hervé Guibert en le réanimant, tout cela pour le laisser agoniser 14 jours durant à l’hôpital et dans de terribles souffrances.

 

Mes chers amis, pour être respectés dans notre Ultime Liberté, il nous faut, plus que jamais, nous mobiliser et mobiliser tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté. Et soyez sûrs que nous sommes de plus en plus nombreux.

Vous allez encore le constater tout au long de cet après-midi !

 

Soyez-en vraiment persuadés, les Voleurs de liberté ne gagneront pas !

Grâce à notre mobilisation, grâce à votre mobilisation, on ne pourra plus longtemps continuer à vous voler, à nous voler notre ultime liberté.

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Commentaires

  • Ce discours et ces photos en disent long: notre combat est juste et nous devons continuer à militer comme nous le faisons. La qualité des intervenants , l'enthousiasme des personnes présentes, la force de notre président , qui ne l' oublions pas, souffre d' une maladie chronique. IL ne marche pas du pas léger et insouciant de ceux que la vie n' a pas encore blessé et cependant, il l' aime cette vie, il la vit pleinement tout en donnant aux autres la force de sa pensée et de son expérience, ainsi que son bien le plus précieux: son temps.

    Aidons-le et appuyons- le tous car , vraiment, il le mérite.

  • une ovation pour cette exceptionnelle après midi à l'Hotel de ville de Paris
    merci à tous ceux qui nous ont permis un tel rassemblement, à notre Président, Jean Luc Romero, d'abord. C'est grâce à sa ténacité, à ses ouvertures vers les élus, que certains ont pû changer d'avis et nous rejoindre, et que cela continuera, car tous doivent comprendre que nous voulons seulement rester maîtres de nos vies, que nous ne voulons pas que notre vie soit confisquée par quiconque, y compris des médecins. Nous voulons décider de notre vie, jusqu'à son terme, et pouvoir recevoir une aide compassionelle en fin de vie, ou en début d'agonie, pour respecter notre choix, même si celui-ci est difficile pour les autres, euthanasie ou aide à l'autodélivrance.
    Nous refusons que notre fin de vie soit gouvernée par d'autres que nous-mêmes, alors que nos volontés ont été exprimées, écrites, réitérées, qu'elles soient de prolonger notre vie ou de la raccourcir un peu, lorsque la mort s'annonce (avec son cortège de souffrances).

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