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Ma 6ème chronique dans Equivok

medium_Equivok_6.JPGDoucement mais sûrement, le magazine Equivok s’installe dans le paysage des magazines télé puisqu’il fête aujourd’hui son sixième numéro. Une prouesse quand on constate que nombre de marchands de journaux ne l’ont pas ou ne le mettent pas facilement à disposition de leurs clients.
Dans ce sixième numéro d’Equivok, vous retrouverez notamment un entretien avec Jacques Nolot qui signe avec « La chatte à deux têtes » son second long métrage.
En ce qui me concerne, j’ai consacré ma chronique aux derniers rebondissements de l’interdiction à vie faite aux gays de donner leur sang. Vous pouvez retrouver cet article ci-dessous.
Bonne quinzaine télé avec Equivok !

Les Gays, interdits à vie de don du sang et fichés ! [suite]

Ces derniers jours, l’Etablissement Français du Sang (EFS) a lancé un appel solennel aux Français pour qu’ils donnent leur sang car les stocks actuels, en ce début d’année 2007, sont bien trop faibles.medium_logo_don_sang.6.png
Appel citoyen incontestable auquel chacun se devrait de répondre favorablement. Sauver une vie par un don du sang, un beau geste. Et pas trop contraignant.
Oui, chacun peut donc être généreux et citoyen, sauf … les gays qui sont interdits à vie de don du sang. Et en plus fichés.
Pourquoi ? Parce que l’EFS considère toujours, en 2007, l’homosexualité comme un comportement à risques ! Rien que ça… Même un gay qui n’aurait jamais eu de relations sexuelles ne peut donner son sang - comme me l’a confirmé, au printemps 2006, dans une réunion au ministère de la santé, l’un des responsables de l’EFS… De quoi légitimer des discours d’exclusion, que certains continuent à tenir contre les homosexuels.
Et pourtant, en juillet 2006, Xavier Bertrand , ministre de la santé, a demandé instamment et courageusement à l’Etablissement Français du Sang de transformer l’interdiction faite à un groupe entier de la population de donner son sang en une interdiction faite à des personnes ayant eu des comportements à risques.
Cette demande faisait suite à une décision, que j’avais obtenue le 2006 de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), après l’avoir saisie en 2005 car j’estimais que cette interdiction faite aux gays s’apparentait incontestablement à une discrimination.
Bien sûr, loin de moi l’idée de remettre en cause la sécurité sanitaire – les personnes séropositives et les personnes ayant eu des relations à risques ne peuvent et ne doivent donner leur sang – mais cette interdiction ne peut, comme actuellement, ne frapper aveuglément que les gays.
En effet comment comprendre qu’un hétérosexuel qui a des comportements sexuels à risques est légitimement interdit de don du sang durant cette période de risques alors qu’un gay l’est à vie et même s’il n’a jamais eu de comportements à risques ?medium_newsletterequi6.jpg
L’EFS semble cependant jouer la montre : il agit comme s’il anticipait le départ annoncé de l’actuel ministre de la santé, espérant convaincre son successeur de revenir sur cette position de bon sens. Cette attitude doit être formellement et triplement dénoncée. Médiatiquement, politiquement et judiciairement.
C’est pourquoi, après avoir moi même par le passé intenté un recours devant la Halde, le ministre de la Santé et le conseil national du sida, et avoir été solidaire d’autres associations comme SOS Homophobie et Act Up Paris qui ont eu des démarches parallèles, je soutiens sans réserves le recours pénal que Laurent, un jeune gay originaire de Toulouse interdit à plusieurs reprises de don du sang,  vient de porter devant la justice pénale pour faire cesser cette intolérable discrimination.
Si le pouvoir politique n’arrive pas rapidement à se faire respecter de l’EFS, mesdames, messieurs les juges, faîtes enfin cesser cette discrimination injustifiable et injustifiée !

 

Commentaires

  • Cher Jean-Luc,

    Comme tu le rappelles à juste titre dans ma ville de Béziers je ne trouve nulle part le magazine.

    Je suis obligé de demander à mon frère de l'acheter à Montpellier.

    Par contre, je suis ravi que tu sois en couverture de N°6.

    Bises,
    Christophe

  • Le problème est le même en Australie, mais la semaine dernière il y a eu une discussion sur ce sujet dans une émission de télévision du matin. Il semblerait que les Australiens réfléchissent à permettre aux homosexuels de faire des dons de sang... du moins, c'est ce que j'ai compris.

    Serait-ce l'effet Mardi-Gras ?! En tout cas ce soir c'est la grande parade sur Oxford Street avec Ruppert Everett en guest-star... ça promet d'être un bel événement !

    A très bientôt.
    Arno

  • Oui, c'est proprement hallucinant. La discrimination est évidente. Bravo, Jean-Luc, de défendre ainsi la justice.

  • Je confirme cette interdiction, même pour un homosexuel n'ayant jamais eu de rapports non protégés.

    Les gens là-haut ont décidé que le risque était tellement grand que, sans vérification, on partait du principe qu'un homosexuel était infecté par le SIDA... "par défaut."
    Une sorte de présomption de culpabilité, en somme. (je précise que je ne cautionne pas cette notion de culpabilité ; il s'agit juste d'une comparaison.)

    Dans le paroxysme de cet état de fait, un homosexuel n'aurait même plus besoin de se présenter au Centre de Dépistage du SIDA ; on lui annoncerait d'emblée qu'il est HIV-positif !

    La discrimination, une fois de plus, est inscrite dans la loi...

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