Tchao Piergiorgio !
Depuis mon départ, je n’ai pas lu de journaux ni regardé les informations. C’est pourquoi, je réagis aussi tardivement au décès de Piergiorgio Welby, cet Italien victime de dystrophie musculaire, qui ne pouvait plus communiquer qu’avec les paupières depuis l’âge de 33 ans, ne pouvait plus parler depuis 20 ans et se nourrir seul depuis 10 ans.
En septembre 2006, il avait adressé une magnifique lettre au président italien pour lui dire à quel point cet amoureux de la vie n’en pouvait plus de cette survie. Ce qui avait fait dire au chef de l’Etat italien qu’un débat sur la fin de vie s’imposait en Italie. Mais rien de plus.
Début décembre 2006, à bout mais soutenu par 130 parlementaires, Piergiorgio réclame d’être débranché à la justice mais la Cour refuse sa requête. Finalement un médecin l’aidera à partir comme il le souhaitait.
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Son enterrement a eu lieu dimanche dernier en présence de 1500 personnes.
Vincent Humbert avait eu droit à une cérémonie à l’église. Le Vatican, cette fois-ci s’est opposé à cette cérémonie voulue par la mère de Piergiorgio. Drôle de charité chrétienne. Le Christ qui avait demandé aux
personnes qui s’offusquaient de voir Marie-Madeleine : « que le premier qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre. » Piergiorgio qui n’a simplement pas voulu continuer à subir un acharnement thérapeutique inhumain – cela durait depuis 1997 ! – aura été traité comme le pire des pêcheurs. Moi qui suis catholique, je n’en suis pas fier. Que d’hypocrisie de la société et de l’église face à la fin de vie.
Mais comme Vincent Humbert, le combat de Piergiorgio fait réfléchir. Même l’Italie catholique…
Merci et tchao Piergiorgio !
Commentaires
Dans cette histoire, l'hypocrisie la plus patente et la plus révoltante n'est pas tant celle de la société (qui a dans l'ensemble compris le calvaire que vivait Piergiorgio), que celle du vicaire du Vatican Camillo Ruini et de Benoît XVI !
Ainsi que je le rapportais dans mon blog, "Que penser de celui qui choisit la mort en croyant chanter un hymne à la vie ?" déclarait le pape. Et bien qu'il a eu beaucoup de courage et que la vie, ce n'est pas de rester cloué au lit pendant des années ?
Il a payé son combat pour la dignité par une interdiction de funérailles religieuses.
Une nouvelle honte pour l'Eglise qui sombre dans le dogmatisme le plus aveugle !
Que les catholiques, les juifs, les musulmans refusent l’interruption volontaire de vie, cela ne devrait regarder que les adeptes de ces religions qui à mes yeux ne sont que des superstitions des temps anciens.
Mais ceux qui sont athées ou comme moi agnostiques et libres penseurs et qui estiment que la vie est un simple processus biologique qui de toutes les manières doit se terminer par la mort, et que la mort ici et maintenant, doit être douce, qu’elle doit se dérouler sans nous faire perdre notre dignité et que nous avons le droit de la programmer à l’avance en rédigeant un « Testament de Fin de Vie », et le moment venu, de demander une aide médicale afin de la « vivre » notre mort, très paisiblement !
Ce que je ne comprends pas, c’est que dans un état profondément laïque, dit-on, comme la France, il est impossible, jusqu’à maintenant, d’obtenir des élus et des gouvernements successifs de gauche comme de droite, une légalisation de l’euthanasie active (IVV).
Moi je suis adhérent de l’association suisse DIGNITAS, qui m’accompagnera légalement dans me fin de vie et qui m’aidera à bénévolement et légalement, à interrompre ma vie avec un produit létal doux, indolore, qu’une bénévole de l’association me donnera à boire.
Mais pour tous ceux et toutes celles qui ne peuvent pas se payer un tel déplacement, comment se fait-il que nous n’obtenions pas ce droit à l’interruption volontaire de vie (IVV), comme nous avons obtenu la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ?
Jean Luc Romero, je vous en conjure, aidez-nous de toute la force de votre volonté, et accélérez le mouvement.
Je parle au nom des personnes âgées : j’ai moi-même 77 ans.
J’approche de ma propre fin de vie !
J’aimerais pouvoir mourir volontairement chez moi, au Pays Basque, dans la dignité, la paix de l’esprit, avec à mes côtés, tous ceux et toutes celles que j’aime pour m’accompagner fraternellement dans ces derniers instants avant mon retour au néant quand la mort viendra me chercher.