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Don du sang : je demande au ministre de la santé d’intervenir

Comme je l’ai encore évoqué encore tout récemment sur ce blog, j’avais saisi la HALDE le 3 mai 2005 d’une situation discriminatoire : l’interdiction systématique faite aux homosexuels de donner leur sang sachant qu’un hétérosexuel qui a des conduites à risques est écarté provisoirement… et non pas définitivement comme un homosexuel !
C’est pour cela que je demande, depuis plus d’un an, que le concept de « populations à risques » porté par la circulaire de 1983 fondant l’exclusion des homosexuels de la collecte soit remplacé par celui de « conduites à risques ». Plusieurs raisons justifient ce changement : d’une part la majorité des personnes touchées par le sida en France sont hétérosexuelles, d’autre part, rien - à part les préjugés - ne permet d'affirmer que les homosexuels sont moins fidèles que les hétérosexuels, ce qu'exprime cette interdiction. Ensuite, ce changement se justifierait aussi parce que les homosexuels ne peuvent être soupçonnés de mentir plus que les hétérosexuels lors des questionnaires faits avant les prises de sang. Enfin parce que l’apparition de nouvelles techniques de dépistages beaucoup plus sûrs - le test d’amplification des acides nucléiques - donnent une fiabilité supérieure aux précédents tests.
Dans sa délibération en date du 6 février 2006, la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité, que j’ai saisie au nom d’Aujourd’hui, Autrement, considère que « la décision d’exclusion définitive du don du sang d’une personne paraît devoir être prise sur la base des risques liés à son comportement ».
Alors que le Premier ministre en Suède s’est prononcé pour l’autorisation du don du sang pour les gays, que le ministre de la santé italien a ordonné à certains hôpitaux en Italie de mettre un terme à leur politique discriminatoire, que le Portugal a décidé très récemment d’autoriser le don du sang pour les homosexuels, il est essentiel et urgent que la réglementation en France évolue !
Dans cette optique, j’appelle officiellement, au nom d'ELCS, Monsieur Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités, à demander à Monsieur Patrick Hervé, Président de l’Etablissement Français du Sang, de tirer au plus vite, les conséquences de la délibération de la HALDE et de substituer au concept de « groupes à risques » celui de « comportements à risques ».
Cela permettrait aux homosexuels de pouvoir donner leur sang tout en garantissant bien évidemment une sécurité maximale puisque les mêmes conditions seraient exigées pour les hétérosexuels et les homosexuels.
A quelques jours du Sidaction, une telle décision m’apparaît symbolique.

Commentaires

  • J'espère qu'au travers de ton courrier, le ministre de la santé va réagir positivement à ton combat...

    En tout cas, c'est aussi le notre à nous les gay's...

    Pour cela, je te remercie Jean-Luc de nous montrer la voie... Et de te battre pour nous tous !

    Bises,
    Christophe BG.

  • Vous avez raison d'insister car cette discrimination n'a plus aucun sens aujourd'hui...

  • Je pense qu'on est parti du principe que les homos pratiquent davantage le mutipartenariat. Ayant fait du bénévolat pour la lutte contre le sida, je puis dire que les hétérosexuels sont de plus en plus touchés. N'oulions pas la frange non négligeable de bisexuels mariés (certains ont d'alleurs contaminé leur épouse) mais ils sont moins suspects. Il s'avère donc contestable de refuser du sang qui peut sauver la vie.

  • Bonjour,

    Je profite de votre note pour lancer quelques questions. Il y a quelques mois, j'ai voulu faire un don du sang. J'ai été très suprise sur la taille et le contenu du questionnaire à remplir, ainsi que par le contrôle d'identité, qui m'a paru choquant. Du coup, j'y ai renoncé.

    On spécifie clairement que des tests sont pratiqués sur le sang prélevé, ce qui bien normal pour éviter les donneurs contaminés. Quelle est l'utilité du questionnaire alors ?

    Bureaucratisation poussée à l'extrême ? Volonté de sélectionner les donneurs ? je pensais que le don du sang était un acte généreux, gratuit et... anonyme.

    C'est bien dommage car si la chose avait été moins contraignante, j'étais résolue à prendre l'habitude d'aller faire des dons de sang de façon régulière. Je trouve donc votre démarche vis à vis de la Halde très pertinente et j'espère qu'elle aboutira.

  • Discrimination totalement ridicule.
    Encore des a priori qui régissent notre société...

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