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Des contre vérités qui ont un relent d’homophobie

Dans « La Nuit des petits couteaux – Qui gagnera la bataille de Paris ? », j’ai consacré trois pages - sur 208, désolé pour ceux qui prétendent que je ne parle que de cette question ! - à la question homo à Paris dans le chapitre « Des voies nouvelles pour un Paris, Autrement ».
J’ai décidé de livrer à ceux qui n’ont pas lu mon dernier livre ces pages qui sont une critique de la gestion de l’actuelle municipalité de gauche sur la question, mais aussi la dénonciation des fantasmes de certains élus de droite qui, sous couvert de combattre un pseudo communautarisme gay, trouvent là le moyen de lutter hypocritement contre l’homosexualité.
En effet, sans vouloir défendre l’actuelle municipalité, l’honnêteté veut qu’on dénonce la campagne actuelle, lancée par le livre « Le marchand de sable » qui veut faire croire que les associations homosexuelles à Paris crouleraient sous les subventions et bénéficieraient sous la direction d’un maire gay d’un régime de faveur...
Cette accusation est absurde mais laisse un goût amer.
1,4% de subventions - 240.000€/an - pour une population qui rassemble de 10 à 15% de la population parisienne ne me paraît pas exagéré, ni préférentiel.
A moins qu’on soit de mauvaise foi.
Ces contre vérités ont un relent d’homophobie…

« Enfin, un Grand Centre gay et lesbien à Paris !

Dès qu’on parle des gays, dans le milieu politique parisien, tout devient irrationnel dans cette ville. Un journal satirique sur Internet « Le perroquet libéré » dénonce les erreurs de gestion prêtées ou supposées à Bertrand Delanoë. Mais l’essentiel de ces indignations est consacré aux actions qui sont menées à direction des homosexuels.
Etonnant cette obsession des rédacteurs de cette lettre : ils voient des dérives communautaires permanentes et des homos partout. Il faudrait d’ailleurs demander à un psy ce qui justifie une telle obsession. Je dirai même un délire obsessionnel.
Rien n’échappe aux coups de bec du perroquet, qui pour être juste, découvre parfois quelques petites perles. Mais bon, de là à critiquer dès que le mot gay ou lesbienne est prononcé, il y a une marge qu’ils franchissent allègrement ! Ainsi le 21 octobre 2005, évoquant les souris qui prolifèrent dans le 3ème arrondissement, ils n’hésitèrent pas à conclure : « Qui aurait cru qu’on manquerait de tapettes dans le Marais ? » Pas fin le Perroquet !
Car ce bon François Devoucoux du Buysson, responsable de cette lettre satirique, sait parfaitement qu’à Paris, il y a de 10 à 15% d’homosexuels qui n’ont pas toujours été à la fête dans notre bonne ville. J’en ai même parlé avec lui en juillet 2005 dans un bistrot en face de la région : il a dû oublier !
Sous les précédents mandats, aucune association homosexuelle ne bénéficiait de subventions alors que certaines jouent incontestablement un rôle important et que notre capitale a la communauté gay la plus touchée par le sida de toute l’Union Européenne. N’oublions pas qu’un gay sur 5 à Paris est contaminé par le VIH/sida ! Sans compter le travail que font certaines associations pour limiter le suicide qui concerne les adolescents homosexuels ou la lutte contre les discriminations.
En 2004, 3.149 associations étaient subventionnées par la mairie de Paris à hauteur de près de 174 millions d’euros. Et parmi ces associations, seules dix-sept associations homosexuelles sur les centaines que compte notre ville bénéficiaient d’une aide publique ! On est donc très loin des abus dénoncés par Le Perroquet ou par certains élus de droite qui voient rouge dès que le mot homo se retrouve dans une délibération.
Certes, un terrible précédent qu’a dénoncé, là à juste titre, François Devoucoux du Buysson , a plombé beaucoup d’initiatives en faveur des associations gays ou lesbiennes. En septembre 2002, le Conseil de Paris a voté une subvention de 100.000€ pour la préfiguration d’un Centre d’archives homosexuelles. Ce CADHP a une utilité qui est évidente.
A l’époque j’ai donc pris ma plus belle plume pour demander aux conseillers de Paris de droite de voter pour cette subvention. Philippe Séguin, alors président du groupe RPR au conseil, m’assura du vote de son groupe. Effectivement, l’immense majorité du Conseil de Paris adopta cette subvention et, ce faisant, la création du CADHP. Quelle déconvenue de constater que quelques années plus tard personne ne sait réellement ce qu’est devenue cette initiative et que ces 100.000€ se sont presque envolés en fumée ???
Mais est-ce parce qu’un projet n’a pas abouti et que les deniers publics ont ainsi été mal engagés que les centaines d’associations homosexuelle de Paris doivent être punies ? Sanctionne-t-on un club sportif qui demande des subsides municipaux au motif qu’un autre club a dilapidé une précédente subvention ?
Il faudra, en 2008, que la droite reconnaisse enfin qu’une association homosexuelle a autant de droit à bénéficier de fonds public si elle a une utilité pour la ville, que les autres associations. Ce qui est le cas du CGL.
Justement, en ce début d’année 2006, Paris ne dispose toujours pas d’un grand Centre Gay et Lesbien comme les grandes capitales du monde. Un CGL digne de Paris va, nous promet-on, ouvrir dans un immeuble de 240 m² à proximité du centre Pompidou au cours de ce premier semestre, mais que de temps perdu depuis 2001 !
J’espère, chers amis de droite, que vous ne vous opposerez pas à ce projet que soutiennent d’ores et déjà les exécutifs de la mairie de Paris et de la région Ile-de-France ! Il en va de l’honneur d’une droite ouverte, tolérante. Bref, une droite qui vit enfin avec son temps ! »
[extrait de La nuit des petits coteaux – qui gagnera la bataille de Paris ? Editions Jean-Claude Gawsewitch pages 163 à 166]

Commentaires

  • Merci Jean-Luc pour l'extrait qui poignant de réalité.
    Amitiés,
    Christophe

  • Mais c'est de l'homophobie pure et simple... Rappelons-nous qu'il n'y a pas que ce livre qui tienne ces statistique pour vérité. Il y aura toujours quelqu'un, hélas, pour reprocher cela.

  • Bonjour, Vous êtes courageux dans votre combat. Continuez ! Cordialement.

  • CHER JEAN -LUC

    Je trouve tes deux bouquins bien écrits et que j'ai lu assez vite, c'est dommage que tu as décidé de ne plus être maire de la ville de Paris qui une belle ville, tu aurais fait un bon maire.
    Je regarde souvent ton blog et tes discours sont criants de vérité. j'ai un blog aussi je peux te le donner
    blogs pirit.

  • Mon cher Jean-Luc,

    J'admire avec beaucoup de sincérité tout tes combats...

    Bises,
    Christophe BG.

  • Voici le petit message de la semaine !

    "Dans la vie courante, dans ses relations avec ses pareils,
    l'homme doit se servir de sa raison, mais il commettra
    moins d'erreurs s'il écoute son coeur."

    Amitiés,
    Christophe BG.

  • Je ne suis pas homosexuel mais je lutte quand même contre l'homophobie au même titre que le racisme et autre discrimination sociale, sexiste et xénophobe. Je ne connais pas beaucoup d'homosexuels, et je trouve encore dommage que certains subissent une oppression communautariste d'une frange minoritaire de la communauté gay (Chez Act-UP par exemple).

    N'habitant pas à Paris, je ne peux pas juger. Mais d'après ce que vous dîtes aussi il y a certains endroits où la communauté gay est discriminée.


    Sinon aujourd'hui autrement représente une orginalité idéologique dans le monde actuel. Je ne me vois pas trop dans ce mouvement, mais j'en soutiens la l'essentiel des idées proposées pour une 6ème république.

  • 12 1 2007 > magazine illico n° 164 : Rétrospective par Didier Roth-Bettoni

    => ( page 4 ) BEST OF 2006 : Politique, culture, etc.

    Les gens et les événements de l'année

    Un député condamné pour homophobie. Un salon gay qui disparaît. Une gay pride qui dégénère. Un film d’amour homo qui triomphe aux Oscars. Un grand parti qui dépose un projet de loi en faveur du mariage gay. Une actrice outée par un magazine. Une polémique autour d’un centre d’archives. Une multiplication d’agressions anti-gays…
    Ça c’est passé en 2006.


    => ( page 9 ) BEST OF 2006 : Communauté

    Une série d’échecs

    C’est certainement le ratage le plus dramatique de ces dernières années : au-delà des polémiques ou des accusations de toutes natures qui ont émaillé l’année, on ne peut que constater que le beau projet de Centre d’Archives LGBT de Paris [ nouveau nom du projet de Centre d'Archives et de Documentation Homosexuelles de Paris de l'Association de Préfiguration du CADHP ] est toujours au point mort.
    Après des années d’études, de rapports, de réunions, après l’épuisement de 100.000 euros de subvention accordés par la Ville de Paris, après la succession de plusieurs équipes et employés, après la validation du projet par diverses instances, on est bien en peine de dire si ce Centre verra le jour.
    Car la situation aujourd’hui est calamiteuse et l’image donnée d’un gâchis d’énergie et de fonds publics est absolument catastrophique.

    Autre faillite, celle du Salon Rainbow Attitude qui ferme ses portes après trois éditions déficitaires (malgré plusieurs dizaines de milliers de visiteurs chaque année) et en laissant plusieurs fournisseurs et partenaires sur le carreau.

    Enfin, avec la fermeture par Patrick Cardon de Gay Kitsch Camp à Lille faute de moyens ( les subventions municipales et régionales n’ont jamais été suffisantes ), c’est à la fois une maison d’édition, un festival de cinéma et un centre de mémoire LGBT qui disparaissent.

    .

    12 1 2007 > magazine illico n° 164 ( page 34 ) Agendas : par Jean-François Laforgerie - Julien Pierre

    Du neuf à l’Académie Gay et Lesbienne

    L’Académie Gay & Lesbienne n’en finit pas d’étoffer ses services aux internautes.

    Parmi les nouveautés, on trouvera un tout nouveau service " Livres " qui recense, domaine par domaine ( queer, lesbianisme, sida, histoire, mariage, PaCS, homoparentalité, prostitution, etc. ), de très nombreux ouvrages sur l’homosexualité. Si un sujet vous intéresse, vous cliquez et apparaît la liste des ouvrages les plus pointus sur le sujet.

    Parmi les nouvelles rubriques, l’une est consacrée aux festivals de culture gay en France et à l’étranger.

    Mais la plus attrayante des nouveautés est sans conteste l’archivage et la mise en ligne des revues non LGBT qui, de 1936 à 2006, ont consacré leur une à l’homosexualité. Cela donne un bon aperçu des collections de l’Académie Gay et Lesbienne comme de l’évolution de traitement des homos dans la presse généraliste. Certaines unes vous rappelleront sans doute des souvenirs.

    Accès à ces nouveaux services sur www.archiveshomo.info
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