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Vice-président de l’ADMD : un nouveau défi !

J’ai assisté ce samedi à l’assemblée générale, à l’Holiday Inn de la Porte de Pantin, de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité à laquelle j’appartiens depuis plusieurs années.
J’ai eu l’occasion d’écrire dans Lettre à une droite maladroite, mais aussi dans Je n’ai jamais connu Amsterdam au printemps, à quel point le combat pour la dépénalisation de l’euthanasie est mien.
Depuis plusieurs années, j’ai aussi participé à de nombreux débats en province sur la fin de vie et j’ai bien sûr redoublé d’efforts depuis l’affaire de Vincent Humbert qui a provoqué un réel électrochoc dans l’opinion publique. Marie Humbert est devenue une amie chère, avec laquelle je partage désormais ce combat collectif, mais aussi bien d’autres choses… qui nous appartiennent.
Je ne développerai pas longuement les raisons de mon combat pour cette dernière liberté qui consiste à choisir sa mort quand il ne reste plus d’espoirs de guérison et/ou que la souffrance devient insupportable.
Si ma situation personnelle m’a forcément obligé à côtoyer jeune - trop jeune - l’idée de ma propre mort, et à être certain que je veux mourir debout ou « les yeux ouverts » comme l’a si bien écrit Marguerite Yourcenar, c’est aussi parce que je suis un républicain que je mène ce combat.
Dépénaliser l’euthanasie c’est, en effet, œuvrer dans le sens de la liberté, la dernière liberté, je le répète, qui appartient à chacun d’entre nous : celle de mourir le plus tard possible si on le souhaite, ou au contraire celle d’abréger ses souffrances si on veut en finir. Notre dernière liberté !
C’est aussi favoriser l’égalité. Selon que vous êtes riches – vous avez la possibilité d’accéder au suicide assisté en Suisse – ou que vous bénéficiez d’un environnement médical, vous pouvez avoir une mort douce. Par contre, si vous ne faîtes pas partie de ces deux catégories privilégiées, vous êtes démunis face à cela. L’inégalité entre les Français règne donc face à la mort.
Dépénaliser l’euthanasie, c’est enfin respecter cette fraternité à laquelle nous sommes attachés. La fraternité, c’est accepter le refus d’un concitoyen de se voir dégradé ou qui refuse les souffrances physiques, mais aussi psychiques qu’entraîne sa dégradation.
Etre pour la dépénalisation de l’euthanasie, c’est donc respecter notre devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité.
De plus, de 84 à 88 % des Français sont favorables, depuis 20 ans, à la dépénalisation : il s’agit donc de répondre à cette attente des Français qui ne supportent plus qu’on euthanasie des gens qui n’ont rien demandé et qu’on refuse une délivrance active à ceux qui la demandent.
Pour ces raisons rappelées succinctement, j’ai accepté, à la demande d’Henri Caillavet, président d’honneur de l’ADMD, de me présenter au conseil d’administration de cette association qui avait, fin 2004, 38.466 adhérents – une des plus grandes associations de France !
J’ai eu l’immense bonheur d’apprendre que j’étais élu en troisième position sur 37 candidats et pour 14 sièges, juste derrière le charismatique Henri Caillavet et le nouveau président, le docteur Gérard Payen, avec 6411 voix.
Je suis désormais le plus jeune membre du CA de l’ADMD et j’en ai aussi été élu vice-président.
Un honneur et une responsabilité.
Un honneur, car je sais que beaucoup d’adhérents de cette association ne partagent pas toutes mes convictions, mais n’ont pourtant pas hésité à me faire confiance massivement.
Une responsabilité importante, car il me faudra aider cette gigantesque association -qui n’a pas l’audience médiatique et la notoriété qu’elle mérite - à mieux faire entendre son combat pour l’application de la récente loi Léonetti et la dépénalisation de l’euthanasie… sans oublier notre soutien à Marie Humbert qui ne sait toujours pas - après 3 expertises psychiatriques ! - quel destin judiciaire l’attend !
Un nouveau défi dont je prends, ce dimanche, d’autant plus la mesure que, contrairement à ce que pensent certains, la fin de vie n’est pas une affaire médicale mais bien un sujet éthique. Et notre dernière liberté….

Commentaires

  • Bravo aux adhérents de l'ADMD. Ils ont de la chance de vous avoir. Etes vous sûr que cette association a autant d'adhérents: n'est-ce pas plutôt 3846 adhérents?

  • 38.466, c'est bien le nombre des adhérents de l'ADMD fin 2004 soit 10.000 de plus qu'il y a quatre ans lors de la dernière AG. Et je l'ai vérifié en province car leurs réunions sont suivies par des centaines de personnes. Je ne me suis donc pas trompé... ce qui aurait pu arriver ! Merci pour vos mots gentils.

  • Bravo Jean-Luc pour ces nouvelles fonctions. C'est un combat important et courageux.
    amitiés
    Manuel

  • Bravo pour cette nouvelle responsabilité qui t'honore. Mais ménage toi un peu..

  • Vous êtes de tous les combats. Y a même pas un mec de gauche qui ose tout cela. BRAVO

  • Merci, mon cher Manu, chers Franz et Franck. Rassure-toi Franz, c'est l'action qui me fait avancer... me ménager trop me tuerait ! Bon dimanche à tous.

  • BRAVO JEAN-LUC!
    Je te remercie à l'avance pour cette nouvelle Action!
    affectueusement.

  • ce droit de choisir sa mort, il est dommage que vous ne l'étendiez pas au droit de choisir sa vie, vous êtes en contradiction patente avec l'autocensure que vous m'avez demandé sur le bareback.

  • Félicitations pour cette responsabilité. Adhérent de l'ADMD, je compte sur vous pour faire comprendre à la classe polittique qu'elle doit nou donner cette liberté.

  • Bravo encore mon cher Jean-Luc. J'ai fais une petite note sur mon Blog pour te féliciter de cette nouvelle responsabilité qui t'a été confiée hier après-midi.

  • Félicitations pour cette nouvelle fonction à l'ADMD... Je suis sûre que tu sauras faire avancer le débat sur ce sujet ô combien difficile : mourir dignement....
    C'est un combat courageux et noble, pas facile de parler de la mort dans une société où on cultive le jeunisme parfois, et où certains veulent à tout prix oublier la souffrance, comme si celà ne pouvait jamais les toucher....
    Bon courage donc...

  • Après la drogue et l'homosexualité, l'euthanasie. Bravo Jean-Luc! Vous faites beaucoup pour le développement de la culture de mort dans la société française. A quand le clonage?

  • Merci Jean-Luc Roméro de m'avoir permis, via votre site de rencontrer Gaëlle.

  • Longue vie à votre blog!Grâce à lui, j'ai fait une jolie rencontre. Merci.

  • Merci chers Anne-Marie, Fred, Guillaume, Aline et heureux pour vous Ph. remy et Xquise... Plein de bonheur !

  • Félicitations Jean-Luc !

    Voici un combat important et crucial pour une société qui se veut ouverte et civilisée.

    Bon courage.
    Amitiés

  • Jean-Luc,

    Vous empruntez une nouvelle voie bien triste. Par cette lutte pour le droit de mourrir vous vous adressez une nouvelle fois à un public bien restreint. Je comprends que des malades atteints d'un très lourd handicap souhaitent se donner la mort parce qu'ils ont l'impression d'être un poid insupportable pour leur entourage ... Je préfère que la France investisse dans les soins palliatifs, car vue le vieillissement de nos sociétés occidentales, ce combat doit être une priorité. Aller plus loin pour soulager la douleur, aller plus loin pour accompagner un mourrant ou les malades atteints de lourd handicap, aller plus loin pour entourer le mourrant et sa famille. C'est notre devoir le plus impérieux.
    Très impliqué dans des communautés de personnes avec un handicap, j'ai pu constater le changement de regard et le changement de vie de personnes qui arrivant dans nos structures demandaient la mort.
    Ne cherchons pas à éliminer ceux qui nous dérangent ... sans quoi nous risquons de nous retrouver bien seuls !

  • Il ne s'agit absolument pas d'éliminer ceux qui dérangent, cher Antoine, mais de laisser la liberté à ceux qui souhaitent partir de le faire selon, bien sûr, certaines conditions ! A chaque écrit de ma part, notamment dans lettre à une droite maladroite, je rappelle à quel point je suis attaché à ce que le voeu de ceux qui souhaitent mourir le plus tard possible soit respecté.
    quant aux soins palliatifs, h j'y suis attaché mais ils ne sont parfos pas suffisants !
    Merci mon cher Aurélien pour tes encouragements.

  • Débile cet Antoine DB et ce Francaisdenbas, n'en parlons pas. Quant à ce JCM,ne lui répondez plus: ça le met en valeur.
    Merci pour vos combats.

  • Merci à Arnaud pour son commentaire !!! Je comprends votre approche Jean-Luc mais je crois que cette réaction première trop lié à l'affectif ou au sensible. En effet, je suis convaincu que dans l'extrême majorité des cas, c'est le regard des gens sur le patient ou les non dits qui causent cette volonté de mourrir. Comme vous le dites, les soins palliatifs aujourd'hui ne sont pas suffisant. Mais des progrés doivent absolument être faits dans ce sens. Un exemple, aujourd'hui encore, les professeurs spécialisés dans les soins palliatifs (peu nombreux, ne sont jamais publiés dans les grandes revues médicales, le sujet n'est pas "noble".
    J'ai lu le livre de Vincent HUMBERT et j'ai été frappé par le désespoir qui ressort de ces lignes. Toute espérance est morte. C'est tellement loin de ce que je vis dans les associations dans lesquelles je travaille auprès des personnes atteintes par de lourds handicap.
    Merci de bien vouloir échanger avec moi.

  • Un combat honorable. Je ne comprendrai jamais cette inaction politique à refuser à faire une loi permettant d'encadrer précisément le droit à mourir dignement.
    C'est la dernière marque de respect qu'on peut donner à un homme une femme qui arrive en fin de vie et qui ne peut plus supporter son état.

  • Insupportable ce Francaisdenbas. Ce doit être un frustré et en plus un lâche qui se réfugie derrière un pseudo débile.
    Pour venir aussi souvent provoquer, ce doit être un homo qui n'assume pas !

  • Bravo pour votre élection, comptant sur vous pour rajeunir et redynamiser une association un peu sclérosée et trop centralisée. Combien de membres sont-ils adhérents depuis longtemps avec une cotisation assez élevée? En accord avec votre souci républicain de défense de la liberté individuelle mais en allant jusqu'à l'acceptation du suicide pour les rares personnes âgées qui ne voient pas d'autre moyen d'éviter le naufrage de la vieillesse (déchéance physique et psychique) : pourquoi les obliger à prolonger une vie devenue sans intérêt? N'est-il pas choquant que personne dans cette assoc. n'ait pu aider Claire Quillot sans autre solution finale que la noyade? FC

  • Merci, chère Françoise.
    Je vais essayer de militer, à vos côtés, je l'espère, pour qu'il n'y ait plus d'affaire Quillot. C'est vrai qu'il est fou que cette femme - qui avait tenté de se suicider avec son mari - n'ait jamais été entendue dans sa demande de finir dignement. Que de souffrances pour elle et sa famille auraient pu être évitées ?
    Pour la cotisation à l'ADMD, je vous promets d'en parler au prochain CA.

  • Bonjour Jean Luc.
    je fus agréablement impressionné par la clarté de tes propos lors de la conférence de presse à Angers .
    oui ne lachons pas car aprés l'acquittement du procés du jeune Danois nous pouvons davantage espérer que les choses évoluent plus vites que nous l'espérions.
    Ils n'y a pas de hierarchie dans la souffrance et la fin de vie.
    C'est pourquoi nous ne devons pas avoir peur d'en parler à voix haute de maniere à éduquer les consciences et à devenir complétement acteur de ses propres choix.
    Ne soyons pas esclaves de tous ces dogmes qui nous pourrissent la vie et qui n'engendrent que de la culpabilité.
    Ayons le courage de faire valoir notre libre arbitre.
    Encourageons nos proches et tous ceux et celles qui ne veulent pas être qu'un vulgaire numéro de chambre, de laisser un écrit et de dire oralement devant témoins ses souhaits car c'est trés précieux lors d'un procès.
    bon courage et compte sur moi pour étre actif sur le Maine et loire.
    joseph adhérent à l'ADMD

  • je recherche une asso A.D.M.D sur les départements,40 et, 64 ou 65, pour adhérer, car je suis atteinte d'un cancer dusein, avec atteinte osseuse je voudrais avoir la possibilité de partir paisiblement surtout pour mes enfants qui sont encore jeunes (22, 17 ans),j'ai essayer dans parler avec les différents médecins qui me suivent mais j'ai l'impression qu'ils ont beaucoup de mal à aborder le sujet

  • Chère madame,
    Merci, chère Jeanine Pochelu, pour votre message et votre confiance.
    Pour avoir les numéros de téléphone des ADMD de votre région, pouvez-vous adresser un e-mail au secrétariat national de l'association: infos@admd.net ou téléphoner de ma part au 01.48.00.04.16.
    N'hésitez pas à me joindre sur mon mail: jl@jeanluc-romero.com si vous n'obtenez pas les réponses que vous cherchez.
    Je suis à votre disposition.
    Fidélement et solidairement.
    Jean-Luc

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