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Communiqué de l'ADMD sur l'avis du CCNE

Communiqué du 2 juillet 2013
On meurt mal en France ; les Français sont favorables à 94% à l’euthanasie ;
les médecins français sont favorables à 60% à l’euthanasie.
Le numéro 21 portait l’espoir des Français. Le numéro 121 renvoie les citoyens au rang d’objets entre les mains d’une médecine sourde et autoritaire.
Leonetti, Sicard, Ameisen, même combat corporatiste, élitiste et liberticide

Après la mission d’évaluation de la loi du 22 avril 2005, en 2008, qui avait « accouché d’une souris avortée », après le rapport Sicard de décembre 2012 – « un rapport pour rien » – le Comité consultatif national d’éthique produit un avis qui se signale par son immobilisme : ne pas répondre à la promesse de campagne de François Hollande, ne pas entendre les Français qui sont favorables à l’euthanasie (86% selon le sondage Ifop/Pèlerin Magazine de septembre 2012), ne pas entendre les médecins qui sont favorables à l’euthanasie (60% selon le sondage Ipsos /Conseil national de l’Ordre des médecins de janvier 2013). Comme toujours, le nouveau rapport conclut sur la qualité du dispositif législatif français qui serait un modèle et reporte tantôt sur les praticiens, tantôt sur les politiques sa méconnaissance par les professionnels et les Français. Il n’y aurait aucune défaillance dans la loi. Comme toujours, l’ADMD, forte de ses 50.600 membres et seule association importante dans ce champ, n’a même pas été auditionnée. Comme toujours, quelques conseils sont distillés sur les directives anticipées qui n’existent qu’en théorie depuis leur mise en œuvre par la loi de 2005, alors que l’ADMD – qui gère un fichier national des directives anticipées pour ses adhérents mais aussi pour tous ceux qui le souhaitent – demande à la ministre de la santé de disposer d’une délégation de service publique, forte de son expérience et de son maillage territorial qui lui assure une compétence certaine. La vérité est que le CCNE, composé majoritairement de médecins ou de cadres de santé, lutte pour maintenir un pouvoir absolu aux grands mandarins hospitaliers qui refusent de se faire imposer par qui que ce soit, et surtout pas par le patient lui-même, une thérapie, un accompagnement ou une aide active à mourir lorsque sa vie n’est plus que de la survie et qu’il demande à mettre un terme à ses souffrances. Combien faudra-t-il encore de missions, de commissions sur la fin de vie ? En quelques années, la Cour des Comptes, Marie de Hennezel, Jean Leonetti à deux reprises, l’IGAS, l’Observatoire sur la fin de vie à deux occasions, la mission Sicard, et la réflexion du CCNE, soit 9 rapports en moins de 10 ans ! Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, a assuré que les 50.600 adhérents de l’ADMD sont en colère et il a annoncé un calendrier exceptionnel de mobilisation pour le 4ème trimestre 2013, avec la publication d’une Lettre ouverte au président de la République (aux éditions Jean-Claude Gawsewitch), une grande réunion publique à Bordeaux le samedi 21 septembre 2013, une conférence de presse au mois d’octobre autour de médecins belges pour expliquer les pratiques et le cadre belges, les événements liés à la 6ème Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, le samedi 2 novembre 2013, avec un grand rassemblement populaire à la Bastille où seront invités les responsables européens du droit de mourir dans la dignité et plus de 100 manifestations en province. Bien sûr, l’ADMD et ses 130 délégations participeront aux consultations « populaires » qui seront mises en œuvre – si toutefois le comité d’organisation l’y autorise, ce qui n’a pas été le cas lors des derniers états généraux de la bioéthique en 2009 ou lors des auditions de la mission Sicard à l’automne 2012.

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