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Mon message sur la RDR à la 82ème rencontre du CRIPS

 Message de Jean-Luc Romero
Président du Crips Ile-de-France
82ème rencontre du Crips Ile-de-France
Paris - 12 décembre 2011

 

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Je ne peux malheureusement être des vôtres pour cette 82ème rencontre du Crips et je vous prie de bien vouloir m’en excuser. Cette édition sera centrée sur les nouveautés en matière de réduction des risques liés à l’injection. Un thème évidemment très riche avec notamment des intervenants qui vont nous livrer des résultats d’enquêtes sûrement très intéressants et qui vont nourrir les réflexions et les débats.
Je voudrais déjà faire une remarque liée au titre que nous avons choisi pour cette rencontre notamment l’emploi du terme « nouveautés ». Certains ont pu dire que l’institutionnalisation de la RDR via sa légalisation en 2004 aura ou aurait pu avoir un effet pervers, celui de freiner l’innovation et l’expérimentation qui sont des principes centraux et fondateurs de la politique de RDR. Peut-être que certains dans l’assistance le pensent encore.
Aujourd’hui, un des défis majeurs dans la RDR est clairement le VHC, virus dont on connait très bien la forte transmissibilité. Nous le savons tous : alors que, concernant le VIH, les choses se sont améliorées de façon très importante au point que les usagers ne représentent plus que 1 à 2% des nouvelles contaminations au VIH, la situation concernant le VHC est beaucoup plus problématique: 60% des usagers contaminés au VHC, 27% qui pensent être négatifs mais qui sont en fait positifs au virus de l’hépatite C, plus de 40% qui ne connaissent pas tous les risques de transmission du VHC notamment quant au petit matériel … Ces seuls chiffres suffisent à démontrer l’urgence à agir et à innover !

 

Message de Jean-Luc Romero

Président du Crips Ile-de-France

 

82ème rencontre du Crips Ile-de-France

Paris - 12 décembre 2011

 

Mesdames,

Messieurs,

Chers amis,

 

Je ne peux malheureusement être des vôtres pour cette 82ème rencontre du Crips et je vous prie de bien vouloir m’en excuser. Cette édition sera centrée sur les nouveautés en matière de réduction des risques liés à l’injection. Un thème évidemment très riche avec notamment des intervenants qui vont nous livrer des résultats d’enquêtes sûrement très intéressants et qui vont nourrir les réflexions et les débats.

 

Je voudrais déjà faire une remarque liée au titre que nous avons choisi pour cette rencontre notamment l’emploi du terme « nouveautés ». Certains ont pu dire que l’institutionnalisation de la RDR via sa légalisation en 2004 aura ou aurait pu avoir un effet pervers, celui de freiner l’innovation et l’expérimentation qui sont des principes centraux et fondateurs de la politique de RDR. Peut-être que certains dans l’assistance le pensent encore.

 

Aujourd’hui, un des défis majeurs dans la RDR est clairement le VHC, virus dont on connait très bien la forte transmissibilité. Nous le savons tous : alors que, concernant le VIH, les choses se sont améliorées de façon très importante au point que les usagers ne représentent plus que 1 à 2% des nouvelles contaminations au VIH, la situation concernant le VHC est beaucoup plus problématique: 60% des usagers contaminés au VHC, 27% qui pensent être négatifs mais qui sont en fait positifs au virus de l’hépatite C, plus de 40% qui ne connaissent pas tous les risques de transmission du VHC notamment quant au petit matériel … Ces seuls chiffres suffisent à démontrer l’urgence à agir et à innover !

 

Aujourd’hui, pour avancer dans la politique de RDR, il nous faut tenir compte, dans un souci permanent d’efficacité, des changements de pratique, des profils des usagers et du contexte de consommation. Il nous faut croire en la capacité d’apprentissage des usagers, c’est la base, et faire en sorte d’accroître cette connaissance dont on sait bien qu’elle se fait de manière empirique.

 

Il nous faut aussi nous interroger sur les lieux où s’exerce la RDR, je pense bien sûr au monde carcéral. Dans la droite ligne du Conseil national du sida qui déclarait en 2009 qu’il « existe des disparités très fortes dans l’accès aux soins et à la prévention entre le milieu ouvert et le milieu carcéral, on peut clairement affirmer que les prisonniers font partie des exclus de la RDR. Quoi qu’en disent les autorités, l’utilisation de drogues injectables existe en prison avec des modes de consommations particulièrement risqués, ce qui fait que la RDR en prison est un enjeu majeur de santé et évidement une priorité : la prévalence du VIH en prison est de 2% quand elle est de 0,4% en population générale, celle du VHC de 4,8% en prison quand elle est de 0,84% en population générale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes !

 

Je voudrais dire un mot plus global sur la RDR et la nécessaire information sur cette politique. En France, en ce qui concerne les toxicomanies, la décision ne se fait pas via un processus rationnel à la recherche de l’intérêt général : elle est intimement liée à l’opinion publique. C’est sans doute dommage mais c’est la réalité : il faut donc gagner la bataille de l’opinion publique. Je prends l’exemple des salles de consommation; le travail de vulgarisation qui a été fait a permis de faire considérablement évoluer l’opinion sur ces structures mais aussi, plus globalement, de dédiaboliser un secteur qui, soyons francs, fait peur à nombre de nos concitoyens avec à la clé  nombre de préjugés et d’idées reçues.

 

Pour améliorer la politique de réduction des risques, il faut donc informer le grand public sur ses résultats et ainsi convaincre nos concitoyens de sa pertinence. C’est, je crois, un vrai défi totalement indispensable à relever. Ce n’est que comme cela que les innovations pourront voir le jour, seront soutenues par les pouvoirs publics et acceptés par la population.

 

Je vous souhaite une après-midi très studieuse, constructive et surtout riche en débats.

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