Après 44 ans de soins et d’attentions permanentes, Léonie Crevel a euthanasié Florence, sa fille aveugle, épileptique, hémiplégique, incontinente et grabataire. C’était le 31 juillet 2004. Il y a déjà deux ans.
« J’ai abrégé les souffrances de ma fille, et les miennes aussi. C’est ce qu’on appelle une preuve d’amour, hélas » dira cette mère, qui comme Marie Humbert, a été contrainte de faire la pire des choses pour une maman. Retirer la vie à l’enfant auquel elle a donné la vie.
Une maman que tous les témoins et les proches ont qualifié d’exemplaire.
La justice est passée : 2 ans de prison avec sursis.
Une fois de plus, la justice a botté en touche : elle a donné une peine symbolique qui ne sera pas appliquée. Pas de prison pour la mère courage de 80 ans.
Preuve une nouvelle fois que la loi française n’est plus appliquée, ni applicable humainement.

Euthanasie : Léonie Crevel n’ira pas en prison [suite] 

Nous restons dans l’hypocrisie totale qui fait qu’aujourd’hui, en France, faute de loi, on euthanasie des gens qui ne le souhaitent pas et on refuse de donner une fin douce à celles et ceux qui le demandent.
Plus que jamais, en ma qualité de directeur du Board de la Fédération mondiale pour le droit de mourir et de vice-président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, il m’appartient, comme à tous les militants de nos associations, de convaincre enfin les responsables politiques de dépénaliser l’euthanasie.
Cela devient urgent pour que les Mireille Jospin, les Quilliot, les Vincent Humbert, les M. Jenssen, les Léonie Crevel n’aient pas transgressé les lois pour rien…