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Auschwitz-Birkenau à jamais dans ma mémoire

Départ à 5h30 et retour chez moi à 23h30. A l'initiative du Conseil régional d'Ile-de-France qui organise ce déplacments pour les lycéens franciliens depuis 2000.
7 heures passées dans le froid et la neige avec les lycéens, sept élus d’Ile-de-France, les responsables du Mémorial de la Shoah et surtout 4 déportés dans ce camp d’Auschwitz.
L’émotion et la fatigue m’empêchent de m’étendre longuement sur cette journée forte. Trop forte.
C’est le 27 septembre 1940 que le chef des SS Heinrich Himmler ordonne la construction d’un vaste camp de concentration et d’extermination. Il fonctionne dès juin 1940. Le premier gazage de 850 personnes se déroule en décembre 1941.
Ce camp - qui comporte 20 bâtiments en dur et des baraquements - accueillait 10.000 personnes et fut étendu pour en accueillir jusqu’à 30.000. L’été 1944, 150.000 personnes furent détenues !
A partir de juillet 1942 et l’arrivée massive des juifs, les installations modernisées permettront de gazer 3000 personnes par jour et de brûler 4800 cadavres.
Entre 1 million et 1.300.000 déportés seront exterminés dans ce camp.
De cette journée, je n’oublierai jamais ces baraquements où s’entassaient les femmes déportées, les photos de tant de déportés, les cheveux entassés, le monument en mémoire des prisonniers politique et des homosexuels. Et ce froid impossible à supporter pour quelqu’un de couvert. Ce froid m’a permis d’imaginer l’enfer que vivaient ces femmes et ces hommes nourris d’un bout de pain et d’une soupe et qui ont résisté. Seuls 3% des déportés de ce camp survivront de cet enfer.
La voix d’Ida, juive déportée à 14 ans, nous narrant sans haine les 16 mois qu’elle a passés dans l’enfer, résonnera toujours dans ma tête.
J’ai vraiment l’impression que je ne vivrai plus comme avant depuis que j’ai pu constater de mes yeux que l’ENFER a existé pour tant de juifs.

Commentaires

  • Beau texte émouvant. J'imagine encore pour en avoir parler avec toi hier, l'émotion qui a du t'envahir en rentrant dans les camps. Et comme tu le dis si bien, on ne doit plus vivre de la même manière après avoir visité ses camps. Il ne faudra jamais oublier.

  • Bravo Jean-Luc,
    D'avoir fait travaillé le mémoire des jeunes et moins jeunes.

  • Dans mon département, j'ai été à la rencontre des collégiens qui ont fait ce voyage de la mémoire à l'initiative du Conseil Général des Alpes-Maritimes.

    Je peux vous confirmer la puissance d'un voyage plus que pédagogique, humaniste. Voir son passé pour mieux construire l'avenir: voilà un des enjeux. A l'heure des extremismes et des populismes en tout genre, un tel voyage ne peut être que bénéfique.

    Je suis sur que ce voyage resteras à jamais dans ta mémoire Jean-Luc.

    Avec toute mon amitié, à bientôt, Romain

  • As-tu vu ce petit lac derrière les barraquements où j'ai entendu une femme, petite fille à l'époque, me raconter que là il y avait des cendres... C'était en avril au coeur des années 90.

  • Qu'est-ce que c'est beau ! On sent l'émotion largement palpable s'extirpant de cette note. J'ai visité moi aussi ce camps il y a plusieurs années avec l'école, il est clair que personne ne peut oublier cet endroit. Le froid, les odeurs aussi qui sont toujours là...
    Repose-toi bien et à très bientôt cher Jean-Luc.

  • Je n'arrive toujours pas à imaginer comment les hommes sont devenus fous à ce point. Et dire que certains osent contester cet holocauste ! Cela m'horrifie.

  • Il faut visiter les lieux de massacre, la mémoire n'est pas seulement dans les mots, les murs transpirent, il faut le vivre pour en sentir l'impact. Il faut y amener les sceptiques et les ignorants. Malheureusement jamais assez. A Marseille, il y a une Natacha qui sans beaucoup d'aide a amené des jeunes de cité dits "musulmans" à Auschwitz, on lui avait prédit que des embrouilles. Elle n'a eu que compréhension et compassion de leur part.
    Je suis allée à Sabra et Chatila au Liban, là où Sharon a fermé les yeux, là aussi il y a des survivants...je suis allée dans d'anciens camps khmer rouge, là où les os recouvrent la terre et j'ai vu des gens me dire: vous venez donc j'existe. Les morts n'ont plus la parole. Certains vivants non plus. A nous de témoigner contre l'oubli.

  • Je constate que tous ceux qui ont visité ces lieux ont été impressionné. Il est vraiment important qu'on emmène les jeunes sur ces lieux de mémoire. Pour qu'on n'oublie jamais ! Même quand les derniers déportés auront diisparu.
    Emery, j'ai vu ce lac...

  • Florence, non seulement il y a des "survivants" à Sabra et Chatila mais surtout ce sont devenus des "quartiers de banlieue" de Beyrouth ! Une nouvelle génération d'enfants y est née et y vit ! Du temps où je vivais là-bas, j'accompagnais régulièrement un ami médecin qui lui s'y rendait hebdomadairement de façon bénévole depuis presque toujours. Je peux vous dire que ça fait froid dans le dos.

  • C’est triste. Mais pour le devoir de mémoire, il faut dire que les Tsiganes et des Slaves trouvaient la mort au même titre que les Juifs. Il ne faut pas oublier. Quand les Occidentaux comprendront cela, ils arriveront alors à comprendre les changements dans l’Europe de l’Est et en Russie. Ce choc, ce deuil abyssal qui les habitent et qui les hantent, même les plus jeunes générations, celles qui n’ont jamais connu leur grands parents, emportés par la guerre, ce fut mon cas également. Sinon, vous, les Occidentaux, vous serez toujours à côté de la plaque.

  • C'est un peu un pelerinage, quoi.

  • Je souscris totalement aux propos d'Eliots.
    Slave de culture PAR CHOIX, je comprends son désarroi de voir que les Occidentaux n'ont rien compris à ce qui se passait à l'Est depuis 100 ans. Et, assis sur leurs certitudes, continuent à ne rien comprendre.
    Au moins Jean-Luc, lui cherche à comprendre. C'est l'une de ses multiples qualités.

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