Venir en mission en Guyane dans le cadre du Conseil national du sida est un choix délibéré. Dans le département le plus touché de France, les discriminations sont aussi extrêmement violentes contre les personnes qui vivent avec le sida. C’est la raison pour laquelle, j’ai estimé qu’en ma qualité de personne séropositive, il était important que je sois dans la délégation. Pour participer aux auditions et plus tard aux préconisations que le CNS adressera aux pouvoirs publics. Mais aussi pour témoigner. Montrer que le sida n’est pas une maladie honteuse et qu’un élu français en parle. D’où d’ailleurs mes interviews avec tous les medias qui comptent en Guyane comme encore demain matin dans l’émission la plus écoutée sur RFO Guyanne ou hier encore avec le quotidien France Guyane.
Lundi, les différentes rencontres avec la direction de la santé, le conseil général de Guyane, le conseil de l’ordre des médecins ou encore un après-midi entier avec des médecins hospitaliers ont permis de bien prendre la mesure du problème de santé public majeur qu’est le VIH/sida en Guyane.
Car la réalité est là. Terrible !

La Guyane, département français le plus touché par le sida [suite]

Premier département français et de loin par le taux de découverte des séropositivités soit 891 par million d’habitants alors que Paris, deuxième département, est à 336. D’ailleurs dans les départements français d’Amérique, on retrouve 10% des nouvelles découvertes de séropositivité alors que seul 2% de la population y vit. En Guyane, 80% de la file active de la population séropositive fréquentant les structures médicales est constituée d’étrangers.
La prise de conscience évolue mais la parole publique manque encore cruellement. Ce sera d’ailleurs l’objet d’une réunion d'ELCS avec les élus mercredi.