Ma 7ème chronique vient de paraître dans le dernier numéro d’Equivok, magazine télé auquel je collabore, comme vous le savez, depuis sa création.
Eu égard aux différents articles parus notamment dans le Canard Enchaîné sur le patrimoine des candidats, j’ai trouvé intéressant de vous rappeler ce que gagnent les élus nationaux qui vont se présenter devant vos suffrages : président, ministres et parlementaires. La vérité, pour ne plus - et parfois à tort - fantasmer sur l’argent des élus.
Bonne lecture et n’hésitez pas à réagir.

« L’argent des élus » dans ma nouvelle chronique dans Equivok [suite] 

La vérité… Pour ne plus fantasmer sur l’argent de nos élus…

L’argent des politiques a toujours fait fantasmer les medias. Et cette nouvelle campagne électorale nous remet ce sujet au cœur des débats.
Le célèbre quotidien satirique du mercredi a lancé ses bombes - bombinettes ? - sur les conditions de l’achat de l’appartement de Nicolas Sarkozy à Neuilly-sur-Seine et sur l’ISF du couple Royal/Hollande. Et on attend les prochaines vrais/fausses révélations qui ne réconcilieront pas forcément les Français avec la politique.
Alors, plutôt que de succomber à de pseudos révélations, j’ai plutôt envie de vous rappeler simplement, à la veille des élections présidentielles, ce que gagnent aujourd’hui les politiques au sommet de l’Etat. En quelques chiffres incontestables, ceux du rapport du député PS, René Dosière, fait en 2005.
Surprise, c’est le Premier ministre et non le président de la République qui empoche la plus forte indemnité de tous les édiles politiques : 20.206€/ mois contre 6.594€ pour le locataire de l’Elysée. Pour corriger cela, et pour ne pas que vous vous inquiétiez pour les successeurs du couple Chirac, il faut savoir que tout le train de vie du chef de l’Etat est logiquement pris en charge par l’Etat et qu’on est loin de l’époque où le général de Gaulle payait ses factures d’électricité !
De son côté, le Premier ministre dispose aussi d’un logement de fonction à Matignon et de la prise en charge de bien des frais, comme ceux liés à ses déplacements, des résidences secondaires, etc…
Les ministres se contentent, oserai-je dire, de 13.471€ et les secrétaires d’Etat de 12.124€, sans compter les avantages en nature qu’exigent de telles fonctions, notamment, s’ils le souhaitent, d’un logement de fonction de 80 m², plus 20 m² par enfant à charge.
Les sénateurs et les députés ont droit à 6.857€/ mois, sans oublier 6192€ de frais de mandat non imposables – 6.037,30€ pour les sénateurs – et 8.734€ pour la rémunération de collaborateurs à l’Assemblée, sachant que si cette somme n’est pas totalement utilisée, le député peut la récupérer… Les sénateurs sont un peu moins bien lotis avec 2.328,14€/mois pour payer leurs collaborateurs. Enfin, les députés européens touchent 6.735€/mois.
La République rémunère donc convenablement ses élus. Et si certaines étrangetés perdurent, notamment dans l’utilisation opaque des crédits collaborateurs des députés - dont personne n’a jamais pu avoir la liste officielle ! - il faut admettre que la démocratie doit avoir un coût.
Mais si à la tête de l’Etat, chacun est traité correctement, il faut regretter la situation faite aux maires et aux conseillers municipaux qui constituent l’immense majorité des 550.000 élus français et dont la plupart servent bénévolement – la plupart des conseillers municipaux ne touchent pas un euro par an ! - et avec passion leurs concitoyens.
Et pourtant de ceux-là, on ne parle presque pas ! Même dans les campagnes électorales alors qu’ils mériteraient de bénéficier - enfin ! - d’un vrai statut…