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Mon Interview "spécial 1er décembre" dans Mec’s

medium_logo_Mec_s_mag.JPGLe magazine gratuit « Mec’s » fait un numéro spécial à l’occasion de la journée mondialemedium_livre_2.10.jpg de lutte contre le sida.
Il m’a donc soumis à un interrogatoire spécial VIH/sida fort complet. Cette interview que vous pourrez aussi retrouver dans quelques jours sur la toile en cliquant ici aborde bien des questions : des raisons de mon implication si forte, à ELCS en passant par le Conseil national du sida, de la prévention, des traitements, des discriminations et se termine par quelques questions liées à l’homophobie…
Comme cet entretien n’est pas encore disponible sur Internet, je vous reproduis ci-dessous l’intégralité de l’interview que j’ai donnée même si quelques questions n’ont pu être reprises.
Je vous précise que la vente aux enchères des tableaux organisées par le Banana et ELCS au profit de « Dessine moi un mouton » ne commencera que ce soir à 18h00 sur e-bay et non hier comme je l’annonçais dans un précédent post. Mais au lieu de s’achever le 1er décembre, ce sera le 2 décembre.
Alors rendez-vous en fin d’après-midi sur e-bay !


 

Mon Interview "spécial 1er décembre" dans Mec’s [suite]

Jean-Luc Romero est conseiller régional d’Ile-de-France depuis 1998, élu à Paris. Premier élu au monde à avoir révélé sa séropositivité, il est président d’Elus Locaux Contre le Sida, membre du conseil national du sida et vice-président du CRIPS Ile-de-France. Président du parti Aujourd’hui, Autrement, il est aussi un des responsables mondial de la Fédération pour le droit de mourir dans la dignité. Ecrivain, il est l’auteur de plusieurs livres, notamment Virus de vie où il évoque sa séropositivité, Je n’ai jamais connu Amsterdam au printemps, véritable déclaration d’amour à son compagnon Hubert mort du sida en 1994 et son dernier livre La nuit des petits couteaux – Qui gagnera la bataille de Paris paru cette année.
Il est l’un des rares élus à rédiger un blog quotidiennement : www.romero-bog.fr
C’est le spécialiste des questions sociales que je souhaite interviewer.

1)     Pourquoi cette implication dans la lutte contre le sida ?
A la mort d’Hubert, mon grand amour mort du sida en 1994, j’ai promis de faire de ce combat pour la vie non plus seulement un combat simplement individuel – je vis aussi avec le sida depuis 21 ans – mais désormais un combat collectif. J’ai décidé de parler et de militer pour celles et ceux qui ne peuvent dire leur virus et qui vivent trop souvent dans la solitude et la peur.

2)     Tu es membre du Conseil national du sida, nomme par le 1er ministre le 28 décembre 2005 – il y aura déjà un an – quelles sont les missions du CNS ?
Le CNS est une institution créée en 1989 par décret présidentiel pour permettre de donner un avis sur toutes les questions concernant le VIH/sida. Nous avons beaucoup travaillé ces derniers mois sur la politique de dépistage et sur l’accès aux traitements dans les pays pauvres.

3)     Tu as créé Elus Locaux Contre le Sida en 1995, quels sont les missions et les apports de cette association ?
J’ai créé ELCS à un moment où les militants de la lutte contre le sida étaient épuisés. Les trithérapies n’étaient pas encore arrivées. Les gens mouraient souvent dans la solitude. Les associations avaient besoin des politiques à leurs côtés. N’oublions pas que les 550.000 élus sont partout et peuvent jouer un rôle dans la prévention, l’aide aux malades, la lutte contre les discriminations que subissent les malades. Le sida se soigne aussi par la politique…
ElCS a obtenu que le sida soit grande cause nationale en 2005, a joué un rôle essentiel dans la suppression de l’interdiction du don du sang pour les gays, a relancé le débat sur l’assurance pour les personnes séropositives en alertant le président de la République le 30 novembre 2005. Aujourd’hui, ELCS s’est particulièrement engagé dans la lutte cotre les interdictions de circulation des séropos mises en œuvre par la moitié des pays de l’ONU. Notre combat pour 2006 et 2007…

4)     En 2006, tu finis ton 11ème tour de France pour mobiliser les élus locaux : se sentent-ils mobilisés ?
Ils sont à l’image des français : démobilisés. Mais, notre travail permet je crois un bruit de fond permanent auprès des élus pour qu’ils n’oublient pas ce combat. Je suis par contre inquiet pour les départements français d’Amérique où les élus sont trop frileux alors que la Guyane est 4 fois plus touchée que la métropole.

5)     Tu as obtenu que le sida soit grande cause nationale en 2005, cela doit être une grande victoire.
Cela l’était, car il m’a fallu 3 ans pour convaincre le gouvernement. Malheureusement, le résultat n’a pas été à la hauteur de mes espoirs car après le départ de Jean-Pierre Raffarin qui avait mis toute son énergie dans ce combat, son successeur ne s’est pas mobilisé du tout !!!

6)     Où en est la prévention en France ?
On a parfois l’impression de revenir en arrière quand on voit la baisse des connaissances autour du VIH : 21% des Français croient qu’on attrape le sida par une piqûre de moustique… La situation est mauvaise chez les migrants et chez les gays où le relâchement des comportements est inquiétant. Un chiffre : 15% des gays sont séropositifs !!! Aujourd’hui, 150.000 personnes vivent avec le sida en France : un chiffre jamais atteint. Il faut refaire de la prévention une vraie priorité et mettre enfin l’enseignement face à ses responsabilités. Tous les textes existent pour une vraie politique de prévention à l’école, mais cela n’est pas mis en œuvre partout. Loin de là !

7)     Les traitements actuels sont-ils efficaces ?
Oui, ils sont efficaces et j’en suis l’exemple : 21 ans de vie avec ce salop de virus ! Mais ils ne guérissent pas : le sida reste une maladie mortelle… De plus ces traitements ont des effets secondaires très forts ; ils changent votre physique aussi, ce qui est difficile à vivre.
Et malheureusement, ils ne sont pas encore accessibles à tous les malades du Sud qui meurent dans une indifférence glacée…

8)     Qu’est-ce que le traitement d’urgence ?
Merci de m’en parler, car peu de gens le savent.
Si vous prenez des risques, si votre capote explose, il faut aller dans les 48 heures maximun aux urgences des hôpitaux. Là un médecin vous dira si le risque semble avéré et, si tel est le cas, il vous donnera une trithérapie. N’hésitez pas à aller aux urgences. Même si vous avez un doute. Il en va de votre avenir…

9)     L’INPES lance une campagne sir les discriminations. Penses-tu qu’elles augmentent ?
Oui !!! Lors du sida grande cause nationale, nous avions été les premiers à lancer une campagne sur ce thème. Le sida est devenu une maladie invisible, tant les malades ont peur de dire leur virus. 50% ne le disent même pas à leur famille ou à leurs proches. La peur des discriminations est forte. C’est pourquoi, il faut insister sur cette question et rappeler, en étant un peu provocateur, que note premier traitement c’est votre solidarité !!!

10) Tu as été l’un des premiers à te battre contre l’exclusion des gays du don du sang : tu as même saisi la Halde. Où en est-on ?
Après avoir saisi plusieurs ministres de la santé sur cette question – en vain – et les responsables de l’Etablissement Français du Sang, j’ai saisi en mai 2005 la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité. Celle-ci m’a donné raison, estimant - comme je le proposais - qu’on ne peut assimiler l’homosexualité à un comportement à risques ! Xavier Bertrand, à ma demande, a mis en place des réunions de travail qui ont fini par le persuader qu’il fallait revenir sur cette interdiction. Malgré la position sans équivoque et courageuse du ministre, cette interdiction n’est toujours pas levée. Mais je crois qu’on arrive au dénouement. En tous cas, je reste vigilant…

11) On assiste à une augmentation des actes homophobes : qu’en penses-tu ?
Effectivement, si les Français sont de plus en plus homophiles, une frange marginale de la population se radicalise allant jusqu’à des actes extrêmes de violence comme on y a encore assisté cet été avec un terrible fait divers qui a touché le jeune gay Bruno Viel…. Face à cela, toujours l’information, la prévention et le combat contre les propos homophobes…

12) Tu as été témoin contre le député Vanneste qui estime que les homosexuels sont inférieurs aux hétéros et qui est pourtant un élu de ton camp ?
Je ne pouvais accepter les propos scandaleux que tient toujours cet élu condamné par les tribunaux de la République. S’il est condamné en appel, je prendrai des initiatives fortes, car je ne peux résoudre à qu’un tel élu, qui bafoue les lois de la République, redevienne député….

13) As-tu déjà été victime de propos homophobes ?
Bien sûr. J’ai publié sur mon site Internet – www.jeanluc-romero.com – un florilège de propos homophobes reçus. Je vous conseille sa lecture ; vous serez édifiés… En plus, des homophobes viennent régulièrement faire des commentaires sur mon blog…J’ai décidé de ne plus tous les valider. Il ne faut pas faire de la pub aux cons : ça les valorise !

14) Tu as créé un parti Aujourd’hui, Autrement en 2004, peux-tu nous en dire quelques mots ?
Aujourd’hui, Autrement est un jeune parti, créé en 2004, libéral, social, humaniste et européen. Il revendique une 6ème république à travers un manifeste que vous pouvez retrouver sur notre site www.aujourdhui-autrement.fr  et met les questions de société au cœur de notre projet. Nous défendons la majorité à 16 ans, la légalisation de l’euthanasie, une politique forte de développement durable, une autre politique sur les drogues, l’extension du mariage aux conjoints de même sexe, l’homoparentalité, etc…

15) Vous êtes très présent sur la toile : blog www.romero-blog.fr mis à jour quotidiennement,  site Internet www.jeanluc-romero.com complet avec vos discours en ligne. Gérez vous vous-même votre blog ?
Oui, je gère totalement mon blog : mes posts ne sont écrits que par moi et j’essaie régulièrement de répondre aux commentaires. C’est un travail énorme. Mais indispensable pour mieux comprendre les attentes de nos concitoyens.

16) Ton dernier mot ?
Te remercier et Mec’s magazine qui est toujours là pour parler de lutte contre le sida et les discriminations. Et aussi, je compte sur vous pour faire monter les enchères de la vente de tableaux de personnalités peintes sous les traits de personnages historiques, que nous organisons avec mes amis Michel Michel et Stéphane Turland du Banana Café , au profit de Dessine-moi un mouton sur e-bay du 23 novembre au 1er décembre. J’y ai aussi participé et je suis représenté dans le symbole de la tolérance : Henri IV !!!

 

Commentaires

  • Belle interview...sincère et détaillée.... Je trouve qu'elle reflète bien l'étendue de tes combats, ta détermination et ton humanité...
    Merci de la reproduire intégralement pour nous...
    Bonne fin de semaine et belle journée samedi pour les Etats Généraux d'ELCS

  • Le premier baromêtre des discriminations, fondé sur du testing (envoi d'un même CV pour le même emploi ; seuls l'âge, le sexe et le nom et la mention d'un handicap sont changés), vient d'être publié.
    En le lisant précisément, il semble que seule la discrimination positive a permis des améliorations sur le front des discriminations...

    J'argumente ici :http://touvabien.typepad.com/touvabien/2006/11/la_banlieue_act.html

  • Oui mon cher Jean Luc Très belle interview, tu es un homme très généreux qui ne parle pas la langue de bois et qui d'autre que toi pour représenter les seros qui se battent seuls contre cette saloperie...
    Je t'embrasse
    sylvie

  • Bon week-end à vous tous.Et profiter de vos marchés de noel que vs avez chez vous.
    Bisous

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