Euthanasie : j’appelle le garde des sceaux à une clarification
Durant la semaine écoulée, de nombreux élus, après la réquisition de non lieu par le procureur de Boulogne pour Marie Humbert et le docteur Chaussoy, ont cru en conclure que la loi Léonetti réglait désormais et définitivement le débat sur l’euthanasie.
La décision du juge d’instruction de Périgueux qui renvoie la courageuse infirmière, Chantal Chanel, aux assises pour des faits quasi similaires montre l’absurdité, l’inégalité et l’hypocrisie du système français. Cette décision inique relance incontestablement le débat sur la nécessité d’une loi mieux protectrice pour le personnel soignant qui assume de terribles responsabilités en soulageant un patient mourrant. Mais aussi une loi de liberté pour ceux qui n’acceptent pas de ne plus maîtriser leur fin de vie.
Il faut aujourd’hui une loi de liberté : liberté de mourir à la dernière seconde pour ceux qui le souhaitent, liberté d’en finir, selon certaines conditions, pour celles et ceux qui veulent mourir « les yeux ouverts ».
De 84 à 88% des Français souhaitent une dépénalisation de l’euthanasie depuis presque vingt ans. C’est pourquoi, le gouvernement s’honorerait à lancer un grand débat citoyen sur la fin de vie.
Pour l’affaire Chanel, j’appelle le garde des sceaux à une clarification. Il ne peut y avoir deux poids deux mesures pour des affaires similaires. On ne peut légitimement s’inquiéter des dysfonctionnements dans le procès d’Outreau et accepter la justice à deux vitesses qui semble s’être enclenchée à Périgueux.
Commentaires
Vous avez raison depuis le début. la législation actuelle est injuste. Cette affaire en est une nouvelle illustration ! Il faut une loi comme vous le réclamez depuis si longtemps et avec constance.
Il est inacceptable d'avoir une justice à deux vitesses !
Cette hypocrisie est insupportable !
La nécessité d'un grand débat national sur l'euthanasie s'impose le plus rapidement possible afin de clarifier définitivement les choses.
Protéger les personnels soignants qui prennent la lourde responsabilité d'aider à mourir et dépénaliser l'euthanasie sous certaines conditions parce que mourir dignement doit pouvoir être un choix pour tous .
c'est un probléme majeur de notre société qu'il convient de régler rapidement avec humanisme car il y aura de plus en plus de dysfonctionnement de ce type .
Ce n'est pas nécessairement une justice à deux vitesses : tout le mystère de la jurisprudence et de ses interprétations, aussi.
Bonne année, cher M. Romero, et bon courage dans vos combats !
Alors là, chapeau ! Le pourcentage est là ! Si ces chiffres (84 à 88% depuis 20 ans) sont véridiques, alors la situation DOIT évoluer ! La dépénalisation de l'euthanasie s'impose.
Bien sûr, de solides réglementations devront entourer cette loi pour éviter les dérapages (qui ne sont que trop envisageables, puisqu'on parle quand même d'ôter la vie à une personne). Mais les cas s’accumulant (à moins que ce ne soit la médiatisation des cas qui change ?... non, je me fais des idées…), il devient urgent de mettre à l’œuvre la dépénalisation de l’euthanasie en France.
Ce gouvernement est sourd et ne vit pas dans la société comme vous.
Même Devedjian critique vivement Chirac dans Libé de ce samedi. A lire!
Oui, enfin, Devedjian qui critique Chirac, ce n'est pas du débat de fond, mais de la politique politicienne, non ? Il nierait que la Terre est ronde pour marcher dans l'assiette de Chirac, celui-là...
Ah, cher Jean-Luc, vous êtes vraiment l'une des exceptions à l'UMP !