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Je salue la mémoire de Pierre Seel

La famille de Pierre Seel et le Mémorial de la déportation homosexuelle ont annoncé le décès de Pierre Seel, le 25 novembre, à Toulouse, à l’âge de 82 ans.
Avec beaucoup de tristesse, je salue la mémoire de Pierre Seel, militant de la cause homosexuelle qui, durant toute sa vie, a oeuvré pour la reconnaissance du génocide des homosexuels durant la seconde guerre mondiale.
Pierre Seel est le premier qui a osé, bravant les tabous, déclarer la véritable raison de son martyre sous le joug de la barbarie nazie. Il a ainsi donné une visibilité à l’homosexualité.
J’appelle les autorités françaises à rendre hommage à Pierre Seel en prenant d’ores et déjà les dispositions nécessaires pour que, lors de la prochaine journée de la déportation, en avril 2006, la communauté homosexuelle soit pleinement et définitivement reconnue au nombre des communautés opprimées et associée aux cérémonies du souvenir.
Avec
Aujourd'hui, Autrement, je demande également que la légion d’honneur à titre posthume lui soit accordée, prouvant l’attachement de la République française à cet homme.

Commentaires

  • Le seul déporté homosexuel qui a osé parler en France est décédé. Il appartient à la communauté gay de perpétuer sa mémoire pour qu'une telle infamie n'arrive plus.
    C'est un jour bien trsite. merci M. Romero de réagir.

  • J'ai lu sur un site internet que Pierre Seel avait servi sous uniforme allemand et que la France n'avait pas déporté d'homosexuels pendant la guerre. J'avoue que je n'y comprend rien. Qui peut m'éclairer?

  • Jean-Luc,
    Tu connais mon aversion pour le communautarisme, or je lis (y compris ici) " communauté gay" , "communauté truc" et "communauté machin".
    Pierre SEEL était un citoyen de la Nation française . Elle-même composée d'individus aux caractéristiques diverses. Pour nous, Français, ce n'est pas en tant que membre d'une communauté quelconque qu'il a été martyrisé par un régime diabolique.
    Ce sont les nazis qui ont créé ce système de sélection fondé sur des caractéristiques personnelles, symboles de diversité (insupportables pour eux) qu'ils appelaient "race" ou "perversions" .
    A ce titre, Pierre SEEL doit être honnoré, comme citoyen français brutalisé par un régime barbare étranger en raison d'une particularité personnelle .
    Je rappelle à celles et ceux qui vont lire ce message, -et toi Jean-Luc tu as la même admiration que moi pour elle; une éminente Française et Européenne. qui a toujours pris le soin de rappeler que les victimes des nazis n'étaient pas QUE ceux qui représentaient la plus grande "communauté"; soulignant qu'à cette occasion il ne fallait pas , après les nazis refaire un tri entre les victimes- que tous les déportés étaient égaux devant la barbarie.
    Cette grande dame dont je parle s'appelle Simone VEIL

  • Pour répondre à Bernard, Pierre Seel a été déporté à 17 ans au camp de Struthof en Alsace. Il fut ensuite enrôlé de force dans l'armée allemande et envoyé sur le front russe... ce qui explique cela! Lisez son livre, vous y comprendrez mieux le calvaire de celui qui n'a été arrêté qu'en raison de son orientation sexuelle.

  • C'est effrayant de voir le silence des médias sur ce sujet... Pas un seul commentaire, pas une ligne dans les journaux (bien que je ne les regarde et ne les lise pas tous). J'avais déjà entendu parler de l'histoire de cette homme, en particulier au moment de la diffusion du film -très émouvant d'ailleurs- Un amour à taire.
    Moi aussi je salue le courage de cet homme et souhaite vivement que la France cesse d'être aveugle.

  • Je suis entièrement de l'avis de mon ami Titem. Le silence des médias à ce sujet est effrayant.

    Je salue également le courage de cet homme.

  • Je crois que ce silence s'explique peut-être par le caractère embrouillé du "symbole Pierre Seel". En effet, on le présente comme le "déporté homosexuel français" alors que, en tant que lorrain, il s'est vu appliquer une loi homophobe allemande. Or, je ne sais pas où vous êtes allés à l'école, mais moi on m'a toujours dit que des homosexuels avaient été déportés avec les juifs et les tsiganes. Il me semble que les autorités françaises n'ont pas grand chose à dire là-dessus. Quant à la Légion d'Honneur, ce n'est pas une indemnité. Jean-Luc l'a eue parce qu'il s'est battu pour des valeurs au service des autres. Pierre Seel s'est battu... dans l'armée allemande! Je crois que ce vieillard s'est un peu manipuler par les assoces LGBT.

  • Monsieur, André-Pierre Leroux,

    vos arguments sont erronés.

    1- Si Pierre SEEL a été déporté en 1941 en application du paragraphe 175 de la loi pénale allemande qui réprimait l'homosexualité, je vous signale qu'il a été identifié et retrouvé grâce à un fichier des homosexuels mulhousiens dressé par la police française (d'avant l'occupation).

    La responsabilité (in)directe de la police française est ainsi établie.

    2- Il me semblait que depuis un discours célèbre de l'actuel président de la République Française sur la responsabilité de l'Etat Français sous Vichy, les choses étant entendues. Vichy, c'était bien la France (et non pas une parenthèse, n'en déplaise à P. SEGUIN et F. MITTERRAND).

    A moins que pour vous, la repentance ne soit qu'à géométrie variable ... ?

    3- Si Pierre SEEL a combattu dans l'armée allemande sur le front russe, il l'a été comme beaucoup d'autres "les malgré nous". Ce que je retiens c'est sa désertion à la 1ère occasion venue pour mettre un terme à ce calvaire (servir les intérêts de ses tortionnaires et des assassins de son ami).

    4- La légion d'honneur demandée pour Pierre SEEL a pour but de reconnaître son action en faveur de la reconnaissance officielle de la déportation pour homosexualité. Il faut un certain courage et beaucoup de force , lorsqu'on a été déporté, pour témoigner. Il fait partie des rares qui l'ont fait.
    Il est le seul français déporté pour homosexualité à avoir osé le faire.

    Au risque d'être rejeté, critiqué, et moqué par beaucoup.

    Avec quelques mots bêtes et méchants ("vieillard", "manipulé"), vous avez rejoint la meute.

    Même mort, vous le poursuivez de votre hargne et de votre haine; ce qui laisse augurer de la grandeur de vos qualités humaines.

    G. BAY

  • En tant que gaulliste (tendance romérien), je ne suis pas d'accord : Vichy, ce n'est pas la France! Elle était vivante à Londres pendant qu'un gouvernement de traîtres était soumis à l'occupant.
    Je trouve un peu malsaine cette tendance des militants gay à vouloir jouer des coudes avec les juifs sur la déportation. J'ai lu le livre de Pierre Seel et je n'ai pas été convaincu par la responsabilité française dans la déportation d'un lorrain (et donc alors allemand, hélas) par les allemands...
    On ne fera rien dans ce pays si on passe son temps à vomir sur la France.

  • En tant que passionné d'histoire, je ne suis pas d'accord : Vichy c'est la France. Elle est le fruit d'une lente évolution qui a muri pendant l'entre-deux-guerres : développement des ligues, antisémitisme, nationalisme... Pétain bénéficiait d'un très large soutien populaire (au sens de la société civile dans son ensemble) depuis la 1ère Guerre Mondiale.

    Mais là n'est pas la question. Il ne me semble pas malsain de demander une plus grande reconnaissance de la déportation des homosexuels dans des camps pendant la guerre. Cette réalité est trop souvent oubliée ! Ce serait malsain si l'on tombait dans le misérabilisme, or nous en sommes très loin.

  • Vous commettez une grave erreur en analysant cette période historique avec le regard du XXIème siècle.

    Ce qui compte n'est pas le regard que vous avez sur la communauté homosexuelle aujourd'hui (vous nous parlez de "valeurs républicaines", ce que n'avait sûrement le 3ème Reich), mais le regard qu'avaient les nazis sur les homosexuels : classés par les untermenschen, essentiellement handicapés d'une tare (celle d'aimer les hommes), ils n'avaient pas le droit de vivre. A ce titre, il ne me semble pas exagéré de parler d'un "génocide" : les nazis ont montré une volonté préméditée de vouloir exterminer un "groupe" spécifique.

    En ce qui concerne le "communautarisme", on en parle énormément, mais on semble oublier que l'homme en général est porté à se rapprocher de ses semblables. A force d'employer le mot "communautarisme" à tort et à travers, il en deviendrait un mot parfaitement creux !

  • J'ai été choqué de voir que, pour justifier le terme "génocide", vous adoptiez le point de vue nazi. Parle-t-on du calvaire des Juifs dans les camps d'extermination comme d'une "nécessité", sous prétexte que c'est ainsi que les nazis l'envisageait ? De plus, je précise qu'un génocide n'est pas l'extermination d'un groupe spécifique mais bien d'un peuple. On ne peut pas, scientifiquement parlant, évoquer un génocide contre des pauvres ou des enfants. Par contre, lorsqu'ils s'applique au massacre des Tutsis, Arméniens ou Roms, le terme retrouve sa raison d'être.

    Quant au communautarisme, vous semblez le légitimer en arguant du fait que les hommes ont naurellement tendance à se rapprocher les uns des autres. C'est exact, et je partage cette opinion. Toutefois, j'ai l'impression que vous confondez société et communauté. Sans faire un cours de sociologie, la communauté est fondée sur une forte identité. La solidarité qui a cours entre ses membres est obtenue par similitude. C'est pourquoi les communautés sont assez intransigeantes face à l'Autre, différent...à moins qu'il ne s'assimile, perde sa propre identité et devienne un semblable.

    La notion de société est toute autre. C'est la complémentarité qui réunit alors les individus. Basée sur la coopération et l'échange, elle se fonde sur ce qu'on pourrait appeller un "pacte social" : les hommes, conscients du besoin de se réunir pour parvenir à leurs fins, ne jugent indispensables qu'un nombre limité de règles communes. Certaines différences - la couleur de la peau, l'orientation sexuelle, l'âge, la religion - ne sont pas essentielles à la participation. Ce qui compte, c'est la volonté de création commune.

    Voilà donc la raison qui me fait regretter l'emploi du terme "communauté". A un monde où chacun se réunit en fonction de similitudes importantes, je préfère (de manière utopiste ?) imaginer une société rendue riche par sa pluralité.

  • L'homosexualité et le judaïsme étaient bien 2 critères retenus par les nazis pour justifier de la mise à mort des homosexuels ou des juifs, jugés essentiellement inférieurs.
    On ne peut nier que les nazis ont voulu exterminer les homosexuels. Le fait même d'appeler cela "génocide" témoigne qu'il faut que l'on reconnaisse la réalité de ce crime et sa signification ; ni plus, ni moins.

    En ce qui concerne le mot "communauté", votre analyse me semble exacte. Pour autant, si la communauté est basée sur un sentiment fort, je ne suis pas sûr que l'ensemble des personnes qui les composent adoptent un comportement autarcique. Ainsi, la communauté gay : le critère commun est fort, pour autant ils me semblent que les homos soient des gens ouverts ! Le mot communauté est en tout état de cause, connoté assez péjorativement de nos jours.

  • Visiblement, nous ne sommes pas d'accord sur la définition du mot génocide ! je ne nie évidemment pas la volonté d'extermination des homosexuels affichée par les nazis. Je préfère pourtant, dans ce cas précis, le terme de massacre, d'extermination, ce qui n'enlève rien au caractère abominable de ce crime.

    Pour le cas de la communauté gay, je ne parlais pas de la tolérance de ses membres envers les non-membres, ce que je ne remets pas en cause. Par contre, j'ai bien l'impression que pour être membre de cette communauté, il faut être soi-même homo. Ce qui n'empêche pas, comme je l'ai dit, une grande tolérance.

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