Avant de quitter la métropole pour la Guyane, j’ai envoyé une lettre de protestation à la présidente du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et la malaria. En effet, j’ai appris que le fonds mondial prévoit d’organiser son conseil d’administration des 11, 12 et 13 novembre en Chine.
Cette nouvelle est choquante car la Chine fait partie, avec les USA, des 13 pays qui interdisent leur territoire aux personnes séropositives au VIH/sida. Depuis de nombreuses années, il été décidé que les manifestations officielles concernant le sida ne peuvent avoir lieu dans des pays qui discriminent les personnes séropositives. C’est pourquoi, j’estime que ce serait une grave faute et une injure faite aux séropositifs que de réunir le fonds en Chine.

Réunion du fonds mondial contre le sida en Chine : une injure aux séropos ! [suite]

Dr Carol Jacobs
Président du Conseil
Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria
Chemin de Blandonnet 8
1214 Vernier
Genève - SUISSE

Madame la présidente,

Permettez-moi d’attirer votre attention sur l’organisation du prochain conseil d’administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria qui se tiendra les 11, 12 et 13 novembre en Chine.

Je ne vous cache pas mon fort étonnement à l’idée de voir ce conseil d’administration se tenir dans un pays qui applique des mesures discriminatoires et totalement intolérables à l’entrée et au séjour des personnes touchées par le VIH/sida. Il me semblait en effet acquis que les grandes réunions internationales organisées par l’ONUSIDA, l’IAS et autre devaient se tenir dans des pays n’ayant pas de telles législations.

Mon étonnement s’est vu renforcer quand j’ai appris que les autorités chinoises, même si elles allaient assouplir les possibilités d’entrée pour les personnes touchées durant la tenue du conseil d’administration, avaient le projet de durcir leur législation à l’approche des Jeux Olympiques !

Organiser ce conseil d’administration en Chine m’apparaît être une erreur dans ce sens où l’on pourrait avoir l’impression que le Fonds mondial ne se préoccupe plus de ce combat contre les préjugés et pour la dignité des personnes séropositives. Il me semblerait donc essentiel que le Fonds mondial puisse prendre position sur cette question de la libre circulation des personnes séropositives dans le monde et condamne clairement les mesures restreignant l’entrée et le séjour des personnes touchées par le VIH/sida.

Connaissant votre engagement sans failles dans la lutte contre les discriminations et votre fort intérêt pour ce dossier, je suis convaincu que ce courrier saura retenir votre attention.
Je vous prie d’agréer, Madame le présidente, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Jean-Luc Romero