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Toxicomanie : la Suisse montre le chemin de l’efficacité et du courage

J’ai été une nouvelle fois très impressionné par ma nouvelle visite à Genève pour y évaluer la politique de réduction des risques qui est menée dans cette ville en direction des toxicomanes. Force est de constater que cela fonctionne. Et bien !
Aujourd’hui 23 centres de traitement distribuant de l’héroïne médicalisée existent sur tout le territoire de la confédération helvétique. Ces programmes qui étaient expérimentaux sont désormais pérennes, tant les résultats de ces 15 dernières années sont excellents en terme de santé, de socialisation mais aussi de sécurité. Les évaluations faites notamment à la dixième année d’existence du Peps de Genève le démontrent.
A Genève, ce sont 50 places qui existent pour des consommateurs d’héroïne qui ont échoué à deux reprises dans des autres traitements de substitution [les conditions pour entrer dans ce programme sont au nombre de six]. Certains usagers suivent ce programme depuis plus de dix ans. Alors que la vie d’un consommateur d’héroïne est souvent faite d’errance, de marginalité, ces usagers suisses ont souvent repris une vie familiale et même parfois professionnelle. Seul lien avec leur ancienne vie de toxico, ils viennent trois fois par jour prendre leur produit dans un centre de santé. D’autres ont réussi à passer à l’abstinence, même si cela se révèle toujours difficile.
Un exemple de plus en plus suivi par les pays européens et qui mériterait d’être imité par la France. Avec la méthadone, le subutex, l’héroïne médicale est le maillon qu’il nous manque incontestablement pour réussir à soigner et réinsérer les usagers de drogue par voie intraveineuse.

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Toxicomanie : la Suisse montre le chemin de l’efficacité et du courage [suite]

Autre expérimentation suisse. J’ai visité, pour la 4ème ou 5ème fois, la salle d’injection Quai medium_Pierre-Francois_Unger.jpg9 qui se trouve derrière la gare de Genève. Si les travaux du tramway gènent incontestablement son activité, il faut reconnaître que ce centre n’est guère contesté par les riverains et montre là aussi une vraie efficacité. Quelques toxicomanes qui fréquentent ce centre vont même, une ou deux fois par jour, faire le tour du quartier pour ramasser - contre une rémunération symbolique - les seringues qui pourraient traîner alors que des écoles existent à proximité. Résultat : 90% des seringues sont récupérées !!! Même dans les hôpitaux on ne fait pas aussi bien…
En fin de journée, j’ai pu faire un point avec le président démocrate-chrétien du conseil d’Etat, le chef du gouvernement du canton Pierre-François Unger [photo]. J’étais heureux de retrouver cet élu de droite qui soutient depuis toujours cette politique qui effraye tous les leaders politiques français malgré son incontestable réussite. J’ai pu rencontrer longuement dans la soirée Roberto Broggini, président du Conseil municipal de la ville de Genève.
Comme moi, il se demandent tous les deux pourquoi tant d’irrationalité en France autour de la question de la drogue… Et si peu de pragmatisme !

Commentaires

  • Je te remercie pour cette information cher Jean-Luc car je ne savais pas qu'une telle structure existée en suisse, et en plus cela marche.

    Il nous faudrait prendre exemple en France de cette méthode helvétique...

    Bises,
    Christophe

  • L'europe a tant à nous apporter. Plus on regarde l'extérieur plus on s'aperçoit que la France se replie sur des conservatismes absurdes.
    A ce soir pour le pique-nique (un peu pluvieux hélas) d'Aujourd'hui, Autrement.

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