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Euthanasie : une justice à deux vitesses

Les semaines passent à une telle vitesse qu’il m’est impossible de vous donner en temps réel mon sentiment sur toutes les questions d’actualité qui me touchent particulièrement.
Ainsi cette semaine, je n’ai pas évoqué l’affaire d’euthanasie de Saint-Astier. Pourtant, il y a vraiment de quoi être révolté !
Jeudi, le parquet a demandé à la chambre d’instruction de la cour d’appel de Bordeaux de confirmer le renvoi en cour d’assises de Chantal Chanel et Laurence Tramois pour avoir pratiqué un acte d’euthanasie sur une femme en phase terminale de cancer.
Pour mémoire, Paulette Druais avait demandé qu’on mette fin à son agonie et sa famille soutient aujourd’hui l’infirmière et le médecin mis en cause à cause par « la dénonciation d’une cadre supérieure de santé qui voulait faire tomber un médecin » comme le rappelle Maître Sur.
Alors que dans une affaire presque similaire - l’affaire Humbert -, les juges ont préféré le non lieu pour éviter une médiatisation gênante à quelques mois de la présidentielle, les magistrats, cette fois-ci, proposent une solution diamétralement opposée. Une justice à deux vitesses en quelque sorte.
Car si Marie est heureusement parvenu à faire entendre son légitime combat pour libérer son fils, Mmes Chanel et Tramois ne bénéficient pas de la même émotion ni d’une médiatisation similaire…
Cette affaire démontre, une nouvelle fois, à quel point une loi légalisant l’euthanasie devient urgente. Elle évitera d’aboutir à des solutions judiciaires contradictoires sur le territoire national, tout en interdisant les abus grâce à la définition de conditions de mise en œuvre de l’euthanasie.
L’ADMD, dont je suis vice-président, a lancé une pétition en faveur d’un non lieu pour mesdames Chanel et Tramois. Elle a déjà réuni 47.000 signatures.
En espérant comme l’a réclamé un avocat que la justice « jettera un regard humain sur ce dossier » et que durant la présidentielle un débat permettra d’aboutir enfin à une loi de liberté…
Soyez assurés qu’à Aujourd’hui, Autrement, nous contribuerons à ce que ce débat ne soit pas occulté !

Commentaires

  • J'espère, comme vous, que la campagne des présidentielles va enfin permettre qu'on parle de tous les sujets de société qui sont désormais essentiels même si la classe politique est trop déconnectée pour s'en rendre compte.

  • Hier soir je regardais les photos « mes apparitions télé » et je vois celles de « Chez Fogiel avec Marie Humbert » et « Chez Fogiel avec le Dr Chaussoy » et cette émission je l’ai regardée mais également enregistrée (je le fais lorsqu’il y a des invités qui m’intéressent). J’ai donc retrouvée la VHS, j’ai regardé cette séquence (il était environ minuit) et juste après j’ai regardé votre blog et j’ai vu : « Euthanasie : une justice à deux vitesses ».
    D’ailleurs on peut se demander pourquoi il n’y a toujours pas une loi légalisant l’euthanasie.
    J’ai cru comprendre qu’on pouvait débrancher la sonde gastrique et laisser les malades mourir de faim, mais pas les aider d’une façon plus humaine, cela c'est interdit.
    On ne peut plus tolérer (je ne veux pas dire qu’on pouvait le tolérer avant) que ce qu’a vécu Marie Humbert, le Dr Chaussoy, Chantal Chanel et Laurence Tramois (en ce moment) et Christine Malèvre continue.

  • Cet article a été référencé sur LePolitoscope.net

  • Effectivement en France nous avons une justice à deux vitesses, et pas que sur l'euthanasie !

    Il faudrait une véritable réforme en profondeur de notre système judiaire...

    Bises,
    Christophe

  • Cher Jean-Luc,
    La législation doit évoluer dans ce domaine.
    Un grand merci à toi pour faire en sorte d'y contribuer.
    Amitiés

  • Tout cela est révoltant et ce qui est intolérable c'est la façon dont oeuvre la justice. Encore une fois les médias aident à faire la pluie et le beau-temps. C'est grave! Cela remet plein de choses en cause (je ne savais pas qu'on ne pouvait que débrancher la sonde gastrique, merci Danièle pour l'info) c'est vraiment hypocrite. Sommes- nous aussi l'objet d'obscurantisme et de tabous ?
    Où peut-on signer la pétition, je suis allé sur le site de l'AMD et n'ai pas repéré le lieu de signature. Je vais y retourner et adhérer. C'est sûr que la question est délicate puisque moi-même sympathisant à la cause j'ai eu du mal à prendre la décision car de façon sous-jacente, il y a l'impensable : le renvoi à ma propre mort. Pourtant cela ne fait pas mourir mais cela touche les profondeurs de l'inconscient. Je crois qu'on n'a pas le droit de décider d'aller contre la volonté des autres de mourir, dans des conditions à bien déterminer, bien sûr, - au nom de quoi ? c'est bien la question- tabou, religion, respect de la vie (alors que la mort tres prochaine est assurée dans la souffrance et la déchéance) Que l'on accuse un médecin parce qu'on veut le faire "tomber" et que la justice joue le jeu reste profondément insécurisant et bien triste.

  • Voilà Jean-Luc, grâce à vous l'AMD compte un adhérent de plus. je viens de remplir le bulletin d'adhésion. Bon courage pour votre voyage à Moscou.

  • bonjour svp aller voire comment ca ce passe la justice a paris merci a vous

Les commentaires sont fermés.