A bientôt Alain…
Alain est mort du sida aujourd’hui à Brest.
Alain m’écrivait depuis la sortie de Virus de vie et la révélation de ma séropositivité. En 2003, il était venu aux Etats généraux d’ELCS et je l’avais rencontré le 11 février 2005 pour la dernière fois lors d’une réunion contre le sida que j’animais à Brest.
Depuis, il continuait à m’envoyer des textos, des e-mails et m’appelait dans ses moments de désespoir ou de découragement.
Nos contacts se sont arrêtés brusquement cet été alors qu’il entrait en soins intensifs puis dans le coma.
Sa maman m’a appelé samedi pour me dire que la fin approchait et enfin ce soir. Dans de longs sanglots, sa maman m’a simplement dit que tout était fini, que ce salop de virus a fini par emporter Alain…
Je n’ai pas trouvé les mots pour lui dire ma peine, mon chagrin.
Ni ma rage, car sa maman est obligée de dire qu’il est mort d’un cancer : elle ne peut dire la vérité. Cette maladie reste tellement taboue.
J’ai laissé, jusqu’à ces derniers jours, un individu oser écrire sur ce blog qu’on ne meurt plus du sida, oser banaliser cette maladie qui reste si dure à assumer.
Pour Alain… Hubert et tous mes amis foudroyés par ce virus, je ne laisserai plus jamais banaliser ce virus. Mon virus.
A bientôt mon petit Alain…
Commentaires
Bon courage cher Jean-Luc. j'imagine qu'outre de persdre un ami, cela vous ramène à de biens terribles réalités.
Vous avez raison de ne plus passer les commentaires de ce j... Ils étaient dangereux pour les plus jeunes.
Je ne connais pas Alain mais je pense à lui ce soir et à tous ceux qui partagent la maladie.
Cher Alain...pauvre et chère" maman d'Alain..."sans vous connaitre ,je pleure pour Alain et avec vous....avec sa maman qui ne peut dire le motif de sa mort!!!cela me révolte!
battons nous Jean-Luc!.chère"petite maman d'Alain",je vous embrasse,bien fort..................
Bonjour cher Jean-Luc,
Quelques lignes pour exprimer ma peine à la lecture de ce message...
Je ne connaissais pas Alain, bien sûr, mais je suis triste pour toi, et pour toute la famille et les amis de ce Monsieur...
Je suis en colère face à tous ces gens qui refusent de voir la vérité : on meurt encore du sida aujourd'hui...
En colère aussi quand je vois que sa mère est obligée de cacher la vérité pour ne pas subir les critiques ou commentaires désobligeants des gens...
Bon courage, Madame, si vous lisez ce blog dans quelques jours, et sachez que beaucoup de gens pensent à vous, des anonymes comme moi....
Il est urgent de militer, chacun à son niveau, pour continuer à faire évoluer les mentalités et faire avancer la recherche pour TUER CE SALAUD DE VIRUS......
Merci, chères Anne-Marie, Liane et Aline pour vos pensées pour Alain et sa maman.
Courage à cette maman, et à toi jean-luc.
Comment banaliser une maladie qui tue ? C'est absurde. Il faut que les jeunes, souvent inconscients, soient convaincus que vivre avec le virus n'est pas une sinécure et que toujours pèse sur les épaules une épée de Damoclès.
Il appartient aux médias et aux associations de répéter encore et toujours que le sida tue, y compris en France.
Je présente mes codoléances à sa famille et à ses amis , donc à vous , Jean-Luc Roméro.
Avec ici un moment d'unité que la mort est censée réaliser, tellement la mort est égalisatrice, mais un arrière gout de mauvais cinéma où les gens se regardent néanmoins de travers .
On ne récupère pas les morts, mais on a chacun les siens.
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Un certain nombre de décès liés au sida ne sont pas comptabilisés comme dus au sida. Il y a les cancers classant sida et les cancers non classants. Le VIH favorise beaucoup de cancers.
L'augmentation très considérable de l'espérance de vie des séropositifs amène une augmentation des risques de cancer : le VIH n'est pas le danger, mais le cancer alors. Les facteurs déclenchant les cancers sont connus : certains virus d'IST comme les HPV16 et 18 que j'ai mentionnés, et également le stress lié à l'exclusion qui engendre par exemple une sur consommation de tabac. A surveiller également les hépatites chroniques qui évoluent en cancer du foie.
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Rendre hommage au mort est un devoir. Je le rendrais même à Lestrade, c'est dire !
Je constate que dans la rubrique culture en page d'accueil du site homo de rencontre gayvox, il n'y a pas un mot sur la mort de Dustan, lequel s'est très probablement suicidé. Il s'agit du plus grand intellectuel homo des 30 dernières années : pas un mot. Que cela serve de réponse à certains détracteurs qui disent que la notoriété et le scandale étaient ses mobiles premiers. Les homos de la prévention ont à jamais perdu mon soutien. Je suis dégouté.
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Je ne crois pas que cacher la cause de la mort de son fils soit en général la meilleure façon pour une mère de lui témoigner un amour posthume. Tu comprends mon fils, je préfère cacher la vérité et me protéger du qu'en dira-t-on, quitte à ce que je confirme par mon silence que ta maladie était une honte dont même moi j'ai honte après ta mort. Pourquoi mentir ? Au moins le silence était un petit mensonge. Pour ma part, mourir pour des raisons d'amour me semble bien plus noble que mourir betement d'un cancer aléatoire. J'ai déjà prévenu ma famille de ne pas me faire un coup pareil si je venais à décéder : tout simplement tout le monde sait dans mon entourage que je suis séropo et je ne m'en porte que mieux évidemment ! Mais peut-être le malade lui-même aura voulu que le silenceprotége sa famille. Quelle erreur de calcul, quel mauvais cadeau aux autres malades, quel mauvais cadeau à ses parents obligés de mentir alors.
Autant d'individus, autant d'appréciations différentes de la maladie. Pour moi, le sida n'est plus qu'un fantasme collectif hystérique dans une société qui a oublié de penser la mort et ne sait plus rien de la vie. Chez d'autres , il sera une phobie.
Le malade hait sa maladie, mais on ne se hait pas toujours soi-même malgré sa maladie : c'est toute la différence.
qui êtes vous jcm pour oser juger de l'amour de cette mère?!je vois que vous continuez votre propaguande insidieuse et perverse selon laquelle le sida serait devenu une maladie chronique,ce qui est faux!
Je suis effarée par les propos de jcm.
comment oser juger cette mère dans la douleur?
Vous savez à quel point je suis proche de vos combats, cher Jean-Luc, mais je crois vraiment que vous devez faire ce que vous avez dit: ne pas donner la parole à des gens qui défendetn des théories de mort et qui n'ont même pas les respect du deuil d'une maman. C'est votre blog : vous avez le devoir de pas accepter l'inacceptable.
Je pense bien à vous car j'imagine votre tristesse.
Merci Philippe et Liane.
Plusieurs d'entre vous m'ont envoyé des e-mails de protestation contre les propos de jcm.
Oser juger une maman dans la peine!
Vous avez raison: pour qui se prend-il? Là, c'est la goutte d'eau qui...
J'ai donc décidé de ne plus publier ses commentaires. Il m'en a envoyé plusiers depuis quelques jours et vous n'imaginez pas sa rancoeur.
Qu'il fasse son blog: ce n'est en tous cas pas moi qui y passerai!
En attendant, n'oublions pas l'essentiel: et aujourd'hui c'est le souvenir d'Alain qui pour moi est important.
Je suis réellement navré. Je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir bouleversé en lisant cette note.
Se sentir triste pour quelqu'un qu'on ne connait pas ?
Non, savoir ce que l'on peut ressentir face à cette maladie, se sentir proche de vous monsieur Roméro dans cette douleur & ce deuil.
La boule que j'ai dans la gorge me coupe les mots.
Veuillez m'en excuser.