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Jeudi 19 mai 2005 : Restaurant à Québec

15h30, rendez-vous à l’hôtel où un militant doit nous conduire sur le campus de Laval où je vais subir une nouvelle interview. Subir est le bon mot. Deux étudiants attardés aussi incompétents que prétentieux m’interviewent pendant un quart d’heure. Ils n’ont rien préparé et me présentent comme un écrivain… Ils savent à peine que je fais de la politique et que je suis militant de la lutte contre le sida, principal but de ma visite ! Ca me ramène au moins et, une fois de plus, sur terre. Mais que de fatigue inutile et de temps perdu !
Nous rentrons à 18 heures, juste pour assister en direct sur Radio Canada au vote qui décidera du sort du gouvernement de Paul Martin. Le suspens est à son comble mais vite, outre le ralliement surprise mais officiel depuis mercredi de l’ancienne conservatrice et richissime héritière, Belinda Stronach, devenue ministre en remerciement de sa trahison, le vote positif du député indépendant Chuck Cadman confirme que le gouvernement libéral ne tombera pas. Le résultat tombe : 152 voix pour et 152 contre… mais la voix du président de la chambre fait la différence et sauve pour quelques mois le Premier ministre Paul Martin.
Etonnante leçon de ce scrutin pour nous Français. Le gouvernement n’a pas lésiné pour convaincre et a réussi à faire revenir le député Chuck Cadman que le cancer affaiblit et éloignait depuis quelques temps de la chambre des députés et qui n’a pas rejoint le parti conservateur qui n’est pas assez à droite à ses yeux… Mieux, Belinda Stronach était, il y a quelques mois encore, candidate à la présidente du nouveau parti conservateur, principal mouvement d’opposition au gouvernement qu’elle vient de rejoindre. Sans avoir fait part ces derniers mois d’un quelconque différent avec son parti, elle le quitte sans crier gare pour rallier et sauver le gouvernement qu’elle critiquait tant encore il y a quelques jours. Sans faire de comparaison hasardeuse, c’est comme si Fabius rejoignait, du jour au lendemain, un gouvernement de droite. Et cela se passe sans scandale apparent hormis les cris compréhensibles des membres de l’ancien parti de Mme Stronach qui hurlent à la trahison. Mais aussi pour le plus grand chagrin de son petit ami, Peter MacKay, qu’elle n’a pas cru bon de prévenir et qui est, comme elle l’était, député du parti conservateur et l’une de ses étoiles filantes, ! Reste au pauvre Peter que même ce jeudi, elle n’a toujours pas appelé que ces yeux pour pleurer, alors que peu de journalistes s’apitoient sur son pauvre sort ! Les combines politiciennes, cette fois-ci encore, plus fortes que l’amour

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