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Une remise de Légion d’honneur chaleureuse

medium_michel_donald_jlr.JPGC’est vraiment dans une ambiance pleine d'émotion que s’est déroulée au Centre Arc-en-ciel de Aides une double séance de décorations.
D’abord, la remise de l’Ordre national du Mérite à la courageuse Hélène Rossert, directrice générale de AIDES.
Et ensuite, la cérémonie où j’ai remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Michel Simon, vice président de AIDES et ancien trésorier de « Sida, grande cause nationale 2005. »
En présence d’une centaine de personnes, pour la plupart membres de AIDES ou des associations de lutte contre le sida, nous avons tous communié dans une même émotion. Beaucoup de joie mais aussi de chaleur dans ce moment rare qu’est toujours la remise de la plus haute distinction de notre République.
Cette distinction, généreusement dédiée par Michel à tous les combattants du sida.
Je vous joins le discours que j’ai lu avant de remettre les insignes à Michel.


 

Une remise de Légion d’honneur chaleureuse [suite]

Discours de Jean -Luc Romero

Président d’Elus Locaux Contre le Sida

Remise de la légion d’honneur à Michel Simon , vice-président de AIDES

Vendredi 2 février 2007

Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Cher Michel, Chère Hélène,
Cher Christian Saout ,medium_discours.JPG
Chère Madame Simone Simon ,
Cher Bertrand,

Avant tout, j’aimerai vous dire à quel point j’ai plaisir à être ici, à vos côtés, aujourd’hui. Aux côtés d’Hélène et de Michel.  Aux côtés de la maman de Michel et de Bertrand, son compagnon. Être rassemblés pour un évènement festif - sans autre raison que d’honorer des plus hautes distinctions de la République deux de nos amis - ne nous arrive pas aussi souvent que cela !

En tout premier lieu, je voudrais vous citer cette phrase de Camus tiré de son ouvrage l'Homme révolté : « ce n'est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu'elle exige. » Quand j'ai relu cette phrase, j'ai tout de suite pensé à toi, mon cher Michel, mais aussi à toi ma chère Hélène. Cette révolte dont Camus parle, cette révolte contre le quotidien, les choses établies, l’injustice, cette révolte exige de l’énergie, de l’engagement, de l’honnêteté, du don de soi et de la droiture. Il est facile aujourd'hui de se déclarer militant, révolté face à des situations injustes, acteur d'une lutte … mais au vu de ton parcours cette phrase prend un relief particulier parce que, toi, tu as décidé de donner tout ton temps et toute ton énergie au service de l’humain, au service de l’Autre. Toi, tu es dans l’action et non dans les beaux discours.

Cher Michel, comme le veut l'usage, je vais essayer, en quelques traits, de rappeler ton parcours.

Michel, c’est à Paris, dans la Ville Lumière , le 4 octobre 1957 que tu voies le jour. Après un BTS en hôtellerie à Paris de 1976 à 1978, tu exerces différents métiers dans les hôtels, aussi bien en métropole qu’en Guadeloupe. Ton parcours professionnel prendra ensuite le chemin de la communication puisque de 1985 à 1989, tu es directeur commercial puis directeur associé adjoint de la Radio Alouette. En 1990, te voilà chef de publicité à RMC infos. En 1990, tu te lances aussi dans le grand bain - si j'ose dire - en créant ta société : le Groupe High–Co, une agence de marketing et de publicité. 1995 est l’année de la création d’une seconde société Média signes où tu fais du conseil médias et de la publicité en libéral et ce jusqu’au changement de millénaire. Ton expérience de plus de 10 ans dans le monde de la communication et de la publicité sera un atout important, essentiel même, et tu mettras plus tard ces compétences au service du monde associatif et de la lutte contre le sida.

Au-delà de ton activité professionnelle, je veux surtout insister auprès de tes proches, de ceux qui t’aiment sur l’engagement dont tu as fait et fait preuve aujourd’hui auprès des autres. Incontestablement, le bénévolat a parcouru toute ta vie et c’est de cette facette de ton parcours sur laquelle je veux insister.

A 20 ans – déjà ! -, tu t’engages dans le secourisme. Titulaire de différents brevets, tu fais partie dès 1977 de l’association française des secours aux accidentés. 1978, te voilà membre de l’association départementale de protection civile du 95 et directeur bénévole des équipes secouristes de l’AFSA. En 1978, tu deviens membre à vie de la Royal Life Saving Society. Dès le début, un beau parcours au service des autres ! L’autre, les autres, un leitmotiv quand on parle de toi.

Permets-moi maintenant d’évoquer un partie de ta vie que, j’imagine, peu d’entre nous connaissons : ton engagement en tant qu’officier de réserve de la défense nationale entre 1981 et 2000. Membre de l’union nationale des officiers de réserve, tu as ainsi été amené à encadrer et diriger de nombreuses préparations militaires. A ce titre, bien des récompenses t’ont été accordées : médaille de la défense nationale en 1985, médaille de bronze des services militaires volontaires en 1990, médaille d’argent des services militaires volontaires en 1997.medium_jlr_helene_rossert.JPG

Pour terminer, je voudrais parler forcément de notre combat commun, celui qui nous réunit pour toujours : la lutte contre cette terrible maladie qu’est le sida et bien sûr ton engagement corps et âme à AIDES.

Alors que les malades mourraient dans une indifférence glacée, tu deviens en 1993 volontaire à AIDES Provence et un an plus tard trésorier de AIDES Provence, Pôle Aix-en-Provence. Rapidement, tu gravis les échelons - si l’on peut s’exprimer comme cela dans le milieu associatif -. De 1996 à 1998, tu es élu trésorier de AIDES Provence. Tu deviens rapidement président de AIDES Provence et tu es appelé à occuper des fonctions au sein du bureau national en tant que trésorier adjoint. Président de la délégation régionale Rhône Alpes Méditerranée de 2001 à 2002, les élections au bureau de AIDES te portent bien logiquement au poste de vice-président de l’association, fonction que tu occupes encore aujourd’hui avec une vraie passion et l’énergie qui te caractérise tant.

Cette ascension rapide dans les instances de AIDES, personne ne peut la voir comme une soif de pouvoir, un besoin de reconnaissance mais bel et bien comme une envie, je dirai même un besoin viscéral de prendre part au mouvement pour plus de justice, de tolérance, de solidarité et je dirai surtout pour plus d’amour.

Ce parcours exceptionnel, je le crois sincèrement, n’est dû qu’à tes qualités humaines rares reconnues par tous.

Au sein de AIDES, tu t’es particulièrement investi dans le projet de réorganisation, projet qui nécessitait rigueur et diplomatie : la réorganisation du réseau AIDES et la fusion absorption de l’ensemble des délégations régionales dans AIDES Fédération , la création de l’association unique AIDES, mais également la refonte des statuts de l’association, la reconnaissance d’utilité publique. Ton expérience réussie dans le monde des médias et de la publicité t’a conduit logiquement à t’intéresser particulièrement à la communication de l’association ainsi qu’au développement des ressources privées. A la clef de belles réussites puisque les campagnes de AIDES sont régulièrement saluées pour leur caractère particulièrement inventif et percutant. J’en veux pour preuve la dernière campagne sur les discriminations qui a bénéficié et bénéficie toujours d’une visibilité impressionnante.

En 2005, tu participes très activement à l’année Sida grande cause nationale, en tant que trésorier du collectif, fonction que décidemment tu affectionnes particulièrement et dans laquelle, ai-je besoin de le préciser, tu excelles ! Tu joues un rôle moteur dans cette année et le fonctionnement du collectif, et ton éloignement géographique - puisque tu habites encore aujourd’hui à Aix-en-Provence - ne t’empêchera nullement de suivre, jour après jour, les dossiers que tu as pris en charge. Tu t’investis fortement dans la création et la réalisation de la campagne de communication du collectif grande cause nationale, campagne dont le slogan était : « le premier traitement c’est notre solidarité ». Notons d’ailleurs que la campagne, pour laquelle tu t’es tant investi, a obtenu très récemment le Grand prix de la communication solidaire. Il faut quand même savoir quelques fois se féliciter du travail accompli !

C'est à un homme qui fait rimer sa vie avec dévouement et engagement que la République a choisi d'honorer ce soir. Un homme auquel ses collaborateurs et amis reconnaissent un vrai sens de la justice, une rigueur et une volonté sans failles, sans jamais se départir de son calme et élégance naturels. C'est à l'ensemble de ton action que je souhaite rendre hommage aujourd'hui. Mais je ne voudrais pas achever mon propos sans associer au témoignage de reconnaissance qui t'est accordé ce soir par la République l'ensemble des salariés et volontaires de AIDES et l’ensemble des militants associatifs ici présents.

Pour toutes tes qualités humaines et ton engagement sans failles auprès des autres, ta promotion au grade de Chevalier nous réjouit tous. Je crois qu’elle vous honore tous aussi car je sais que cette distinction, tu la partages avec tous tes amis de lutte.

Je sais à quel point elle emplit de fierté ta maman, Simone, ton compagnon Bertrand, et toute ta famille qui sont bien sûr ce soir à tes côtés.

Cher Michel, je vais être une seconde protocolaire comme le veut la tradition et c’est avec fierté et avec une réelle émotion que je vais te remettre la plus belle distinction de notre République.

Michel Simon , au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais  Chevalier de la Légion d'honneur.

 

Commentaires

  • Il est vrai que cette décoration doit-être très émouvante...

    Bises cher Jean-Luc,
    Christophe

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