Le droit à l’accès au crédit pour les malades
Le 30 novembre dernier à l’Elysée, au cours d’une réunion avec le chef de l’Etat sur le sida, je lui avais rappelé l’urgence de rendre effectif l’accès au crédit des personnes séropositives et atteintes de pathologies de longue durée. Le chef de l’Etat avait alors demandé au ministre de la santé, présent à cette réunion, de commencer immédiatement des consultations sur ce sujet et de présenter un projet de loi si les assureurs et les banquiers n’avançaient pas suffisamment vite, fixant le terme de ces consultations à mars 2006.
Pour mémoire, alors que depuis 25 ans, les traitements contre le sida ont évolué permettant à certains de vivre plusieurs dizaines d’années avec le virus - je vis depuis près de 21 ans avec le sida ! -, les banques et les assurances n’ont quasiment pas avancé d’un pouce sur cette question.
Ce problème dépasse d’ailleurs largement le sida.
Ainsi, une femme de 35 ans me racontait encore hier soir à Valence qu’on lui a refusé une assurance pour un prêt immobilier, car elle est toujours considérée à risques pour avoir eu un cancer du sein à 27 ans – cancer pourtant en totale rémission depuis 6 ans !
Certes, la convention Belorgey, du nom d’un conseiller d’Etat, permet dans la théorie d’accorder des prêts aux personnes présentant un risque grave de santé et donc d’assurer des personnes séropositives. Dans la réalité, les choses sont cependant bien différentes.
L’immense majorité des sidéens, des anciens cancéreux, des diabétiques ne peut aujourd’hui acheter un appartement ou même emprunter pour créer une entreprise. Une discrimination que le risque pour l’assureur n’explique pas. N’explique plus !
Jacques Chirac, en présentant jeudi dernier la nouvelle étape de son plan d’action contre le cancer - l’un des 3 chantiers présidentiels - a repris ce qu’il m’avait répondu en novembre dernier et a annoncé le dépôt d’un projet de loi.
Les professionnels de la banque et de l’assurance ont réagi immédiatement en s’opposant à une loi, estimant que 99,7% - propos repris du Figaro de vendredi – des demandes de prêts présentées obtiennent une offre d’assurance.
Propos surréalistes quand on connaît la réalité !
J’espère donc que le chef de l’Etat va aller au bout de son engagement car ce problème touche directement ou indirectement tous les Français qui n’ont pas besoin de voir s’ajouter à la maladie, qui est susceptible de nous frapper tous un jour, une discrimination injustifiée !
Commentaires
Je ne savais pas cela...
Je trouve çà discriminatoire et injuste !!!
Bises,
Christophe BG.
Cher Jean-Luc,
...qui nous frappe tous... ?
Heureusement, non !
N'auriez-vous pas dû plutôt écrire : ...qui est susceptible de nous frapper tous un jour... ?
On peu être "bien portant" et se sentir concerné !
Portez-vous bien !
amicalement
P@sc@l
Pour ma part, malade depuis l'âge de 6 ans, j'ai toujours refusé que figure sur mes papiers la mention ALD (affection de longue durée).
Je préférais, n'ayant pas d'emploi fixe depuis… 1987 (!), avoir des papiers "propres". Je réglais tous mes frais et me faisais rembourser par la CPAM et ma mutuelle.
Mais des démarches ont été faites « à l'insu de mon plein gré », par des assistantes sociales de l'APHP, alors que je me trouvais inopinément hospitalisé du 28 mai au 28 juin 2005 et je n'ai pas eu mon mot à dire : après être rentré chez moi, j'ai reçu la notification de la sécu indiquant que j'étais à 100%, ce que l'Assedic, informé aussi, a traduit par "handicapé à 100%", ce qui a entraîné une cascade de problèmes administratifs non encore résolus.
Comme j'était totalement inconscient, ma compagne s'était pourtant présentée à l'hôpital avec tous mes papiers, ce qui montrait bien que mon hospitalisation était prise en charge à hauteur de 70 jours par ma mutuelle, mais ils n'ont rien voulu entendre.
Me voici donc désormais obligé, lorsqu'on me demande une attestation Vitale ailleurs que dans un centre de soins, d'aller faire la queue à la CPAM dont je dépends, pour demander une attestation sans la mention de maladie.
Et pour ce qui me concerne, dans la mesure où il s'agit d'une maladie neurologique, je ne suis pas près de trouver un prêt. Il faut gagner aux jeux de hasard, auxquels je n'ai aucune chance de gagner, puisque je n'y joue pas.
« Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent », m'avait un jour glissé à l'oreille le docteur Bernard Pons, lors d'un séjour à la Guadeloupe, alors qu'il était ministre de l'Outre-mer et que j'y sévissais comme journaliste. Cette phrase n'est pas nouvelle, elle existait avant M. Pons (à qui l'on peut reconnaître au moins la franchise et l'humour comme qualités) mais elle est toujours, hélas, d'actualité.
Bon dimanche tout de même à tous et, pour ceux qui sont disponibles le premier mai et qui habitent dans l'Est parisien, je signale qu'un vide-grenier a lieu boulevard de Ménilmontant (trottoir 20e, entre Père-Lachaise et Ménilmontant) et que, à la hauteur du 68, boulevard de Ménilmontant, face au lycée Voltaire, devant le Bar du Lycée, des tee-shirts de soutien au journaliste Guy-André Kieffer (disparu en Côte d'Ivoire il y a plus de deux ans et dont M. Romero a parlé cette semaine) seront en vente à compter de 10 heures.
Moi aussi je trouve que c'est une discrimination injustifiée. J'espère moi aussi que Jacques Chirac ira jusqu'au bout de son engagement.
99,7% des demandes de prêts obtiennent une assurance !
Quand on sait la tenacité qu'il faut lorsque l'on souffre d'une affection de longue durée pour obtenir une assurance pour un prêt bancaire et qu'elle est à un taux délirant .....
J'espére moi aussi que le président Chirac ira jusqu'au bout car il est injuste de devoir payer plus parce que l'on souffre d'une affection de longue durée ....
Amitiés
Eric
Cher Pascal, j'ai un peu changé la note avec votre correction qui paraît judicieuse.
Merci.
Cher Fabien, j'ai moi aussi refusé pendant des années d'être en ALD 30. Mais mon médecin hospitalier m'a imposé aussi ce changement.... que je ne désirais pas.
Eric, Danièle et Christophe, merci pour votre fidélité à ce blog.
J'avais oublié: félicitations à Danièle pour l'ouverture de son blog !
N'est-ce pas la même Danièle, également membre de l'UMP et fan de Dalida, qui lit beaucoup et qui tient un Noosblogue?
Si c'est bien elle, je la remercie de ce qu'elle peuf faire pour mon confrère Guy-André Kieffer, disparu depuis plus de deux ans en Côte d'Ivoire.
Fabien Abitbol, dit André Léger
journaliste privé d'emploi,
Paris 20e
Fabien Abitbol a écrit : "N'est-ce pas la même Danièle, également membre de l'UMP et fan de Dalida, qui lit beaucoup et qui tient un Noosblogue?"
Je suis une autre Danièle.
Maintenant que je vois votre adresse sur votre blogue, je vois en effet que votre adresse n'est pas en @noos.fr
La vie n'est faite que de coïcidences. Mais je ne sache pas que l'autre Danièle ait eu l'occasion de rencontrer Dalida.
Cordialement.