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Redonner un nouvel élan à la politique de réduction des risques

Un certain nombre de parlementaires ont demandé une commission d’enquête sur les subventions accordées par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) présidée par le docteur Didier Jayle. Cette demande peut s’entendre : les parlementaires ont le droit de vouloir s’inquiéter de l’utilisation de l’argent public.
Par contre, ce qui m’inquiète est que, parmi ces députés, certains disent clairement qu’ils veulent revenir sur la politique de réduction des risques (RDR) chez les toxicomanes.
Je vous le rappelle : cette politique, initiée par Michèle Barzach, Simone Veil et Philippe Douste-Blazy a permis le développement de l’échange de seringues et de la substitution. Et cette politique courageuse a eu des effets immédiats sur la santé des toxicomanes. Alors qu’ils étaient près de 25% des cas de sida de tout le pays, ils ne sont plus en 2005 que 3% des contaminations. Les morts par overdose se sont effondrées. De même, la délinquance liée à la population des héroïnomanes concernés par cette politique a baissé.
C’est donc toute la société qui a bénéficié de cette politique.
Certains députés estiment qu’elle ne règle pas le problème de la drogue et réclament un monde sans drogues. Chacun sait que cette demande est utopiste et que la seule politique qui vaille est la politique de réduction des risques. C’est la seule qui permet d’aboutir aussi à ce que veulent ces députés : faire décrocher certains toxicomanes.
La RDR fonctionne aujourd’hui presque partout en Europe. Revenir sur cette politique serait désastreux pour la santé publique mais aussi pour la sécurité.
Alors pour une commission d’enquête, je dis oui.
Mais pour donner un nouvel élan à la politique de réduction des risques chez les toxicomanes.

Commentaires

  • Pour être un acteur de terrain, la remise en cause de la RDR, serait catastrophique.Il ne faut pas oublier que les usagers ont été les "pionners" dans la RDR avec utilisation de matériel a usage unique, seringue .
    Pour avoir participer à des soirées avec eux, le fait dobtenir du matériel n encourageait pas la consomation mais une prise de conscience du risque hépatite
    C et sida avec utilisation du préservatif et les moyens de s'enservir de façon la plus protectrice.
    Au vue des chiffres des contaminées sur 2005, j epense que nous avons "queques leçons" à retenir de leurs prise de conscience par rapport au ist dont le sida et l hépatite c

  • Remettre en cause la RDR chez les toxicomanes serait catastrophique car cette politique a depuis longtemps démontré son efficacité partout où elle est appliquée.
    S'interroger sur l'utilisation des finances publique est normal mais les résultats de la RDR en matiére de diminutions des risques de contamination (VIH,hépatites) ,diminution du nombre de décés par OD, et diminution de la délinquance associée sont largement probants .
    Il est vrai que la consommation d'héroine a aussi tendance à régresser .....
    Sur le même théme vouloir reclasser le Subutex comme «stupéfiant», c'est risquer de remettre en cause les progrès obtenus.
    Il serait hasardeux de croire que c'est ainsi que l'on résoudra le douloureux probléme de santé publique qu'est la drogue.
    Quand au monde "sans drogue" ce n'est qu'un voeux pieux digne de thomas More ....
    D'autant que l'alcool est aussi une drogue comme le tabac.....et l'addiction est partout!
    Quand au cannabis ne serait il pas temps depenser à le dépénaliser ?
    Afin d'avoir une politique responsable en matiére de drogue
    et ne pas se tromper de cible.
    Aujourd'hui le marché du crack est florissant et il faut combattre ce fléau par tous les moyens compte tenu des effets délétéres qu'il engendre chez ses utilisateurs (délinquance , psychoses et mort )
    Ceci n'est bien sûr que mon modeste avis....

  • Je m'offusque de ce pamphlet de nos chers parlementaires qui n'ont décidemment rien compris à la société dans laquelle il vivait... Au premier rang des signataires (on ne s'en étonnera pas ) Christine Boutin et Claude Goasguen... une belle paire connue évidemment pour ses positions extrêmistes. Leur nouveau credo est donc de faire la peau à la très sérieuse MILDT dirigé par notre ami Didier Jayle. Selon eux, et le député Jean-Claude Garraud, à l'origine de cette pétition, "les pouvoirs publics mènent une politique de gestion de toxicomanie au prétexte de la réduction du risque". Comme si cela ne suffisait pas, ils en remettent une couche en pointant du doigt les associations qui distribuent les kits "snif"... un kit qui permet de "se droguer proprement" et ainsi d'éviter de multiples contaminations.

    Les députés condamnent donc "cette dérive de la politique de prévention"... une dérive qui me semble insignifiante et inexistante... Pour eux, donc, il est encore question de ramener quelques électeurs à leur cause (perdue ?)... Je propose une signature de manifeste contre la dérive de ces parlementaires de pacotille...

  • Je suis surpris qu après tant d'années de lutte pour éviter de nouvelles contaminations, les associations distribuant des kits "snif" et des seringues à usage unique soient la cible de telles attaques extrémistes.
    Demain, pourquoi pas interdire de distribuer des préservatifs gratuitement car cela serait une incitation aux relations sexuelles! Nous sommes en 2006!
    Des personnes meurent encore du Sida et de l hépatite C. Mme Boutin et autres signataires ,osez vous rendre dans les programmes d'échanges, dans les centres médicaux, sans caméra et protocoles pour vous rendre compte ce qu est la réalité! plutôt que de décider dans vos bureaux.

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