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Rapport sur la famille : un acte manqué

Je regrette vraiment que la publication du rapport parlementaire sur la famille consacre la victoire d’une conception passéiste et discriminatoire de la famille. Ce rapport ne prend pas en compte les évolutions considérables des modes de vie et ne traite pas, comme ils se doivent, les parents non mariés, les mères ou pères célibataires, les tribus ou familles recomposées, les familles homoparentales.
Bien sûr, je me félicite que ce rapport comporte des avancées substantielles sur la maltraitance des enfants, sur les dons de gamètes, la procréation post-mortem ou la résidence alternée mais aussi sur le PaCS.
Pourtant, malgré une volonté affichée et légitime de défendre les droits de l’enfant, ce rapport néglige les 3 millions d’enfants qui ne vivent pas avec leurs deux parents puisqu’il refuse de sortir du modèle familial des années soixante.
Alors que de nombreux pays européens font évoluer leur droit de la famille pour l’adapter à la réalité, il est préoccupant qu’une partie de la droite ne veuille pas vivre avec son temps et ne permette pas à toutes les familles d’être traitées sur un pied d’égalité.
Au moment où Christian Vanneste, après avoir été condamné par la justice, conteste violemment les demandes d’égalité des homosexuels, un geste fort de la majorité aurait montré que les positions de M. Vanneste sont réellement minoritaires à droite.
Un acte manqué ! Dommage…

Commentaires

  • En effet il semble nécessaire que l’UMP se démarque des positions de Monsieur Vanneste pour montrer que ces positions y sont minoritaires .
    Cependant c'est toujours "silence radio! pourquoi ?
    Est ce à dire que ces positions extrêmes y sont partagés par le plus grand nombre ? Je ne le puis l’imaginer….
    La politique c’est aussi ne pas être « frileux » et prendre rapidement ses responsabilités !

  • Dans Libération aujourd'hui un portrait AFFLIGEANT de Christian Vanneste.....qui confirme que l'UMP ne semble pas vouloir se démarquer de lui.....
    Pourtant en lisant ce portrait au vitriol ce serait salutaire !

    "Christian Vanneste, 58 ans, député UMP du Nord. Condamné pour homophobie, thuriféraire des bienfaits de la colonisation, il incarne la droite décomplexée.
    "Rétro actif"
    par Didier ARNAUD
    LIBERATION QUOTIDIEN : vendredi 27 janvier 2006
    Christian Vanneste cultive les secrets. En tout cas, il suscite les confidences. Le député UMP du Nord (10e circonscription) est à table, dans un restaurant ami devant un steak à l'ail saignant. Le patron, jovial, est d'accord «sur tout», sur tous ces bons coups dans lesquels Vanneste se trouve. La colonisation outre-mer et ses «aspects positifs», l'homosexua-lité et sa «menace pour la survie de l'humanité». Le patron vient s'asseoir et fait son outing : «Ma fille vit avec une autre fille», dit-il. «Même» plusieurs filles. Elle les ramène ici. Le patron, ça le rend malade. Le député boit du petit-lait. «Voyez, je ne le savais même pas», dit-il.
    Ce matin frisquet, sur le marché de Tourcoing, il n'a pas coiffé son chapeau, un Stetson noir, ça fait trop «bourgeois». Juste gardé son écharpe blanche, un grand manteau bleu et des lunettes cerclées d'or. Les marchands sont d'origine étrangère pour la plupart. Ils se défont de leurs gants pour lui serrer la main. Sauf un. A cause de l'amendement sur la colonisation. On lui offre des mandarines. Il plaisante. Note les doléances. Vanneste laboure son terrain.
    Depuis un an, Vanneste a gagné sa notoriété. Il a pourtant fait de la politique pendant plus de vingt-trois ans sans qu'on parle de lui. Son secret pour passer enfin à la postérité ? La provocation. Il aime ça, même s'il s'en défend. Il a fini par honorer son rendez-vous avec le journaliste de Libération, «ce journal d'extrême gauche dangereux pour la démocratie». Depuis ses saillies homophobes, son nom est partout sur les sites gays. Il s'en prend au «lobby» homo qui lui ferait la peau. Persiste. Signe des pétitions à tour de bras, contre l'adoption pour les couples homosexuels, sur le rétablissement de la peine de mort pour les terroristes. Il veut installer la vidéosurveillance partout. Sarkozy a libéré la parole. Tout le monde se lâche, lui aussi. S'il n'avait pas prévu que le ministre de l'Intérieur annulerait son voyage dans les DOM à cause de lui, il savait que son amendement sur la colonisation ferait jaser. Mercredi, Chirac a réclamé la saisine du Conseil constitutionnel pour l'abroger.
    Il fait semblant de ne pas comprendre que les médias se polarisent sur les sujets qui fâchent : cet «amendement à la con fait à toute biture», comme il dit. Ses propos sur l'homosexualité lui ont valu condamnation pour injure (3 000 euros d'amende) mais aussi tapis rouge. Fogiel rêve de l'avoir. Il pourrait aller bientôt chez Karl Zéro. Il dit avoir envie qu'on lui parle d'autre chose : des droits d'auteur dans la société de l'information, projet dont il est rédacteur. Il songe à une loi pour récompenser le bénévolat. Il bosse beaucoup. Il a été adjoint à la culture, s'est occupé d'un festival de jazz. Pour se défendre, Vanneste use de vieilles recettes. On le mésinterprète. On «banalise» sa pensée. La sortie sur les homos, c'était une démonstration par l'absurde. Juste derrière, il en rajoute une louche qui l'enfonce à nouveau. Vanneste se bat contre ce «tropisme gauchiste» qui signifie «l'interdiction de penser» tout haut.
    Cette censure l'atteint jusque dans son camp. Localement, à droite, personne ne commente. A cause de son «sale caractère», arguent les uns. «Par peur de ses colères», disent les autres. La droite se serre les coudes. Le maire (PS) de Tourcoing, Jean-Pierre Balduyck : «Ils n'osent pas le condamner car ils ont peur que cela leur coûte cher en terme d'électeurs.» Est-ce le même calcul que font les ténors ? «No comment», dit Yves Jégo, député UMP de Seine-et-Marne. En off, beaucoup n'hésitent pas à dauber sur le personnage. Ce type fait du tort à l'UMP : «Infréquentable» ici. Opinions «indéfendables» là. «Esprit fétide» ailleurs. Il ne représente qu'une minorité, dit-on. «Il nous fait chier», commente sobrement un homme de droite du Nord. Un jour de visite à Tourcoing, Nicolas Sarkozy aurait souhaité ne pas figurer sur la photo avec lui. Vanneste a prétexté le malaise d'une secrétaire de sa permanence pour s'éclipser.
    Pour autant, l'heure de l'excommunication n'a pas sonné. Vanneste dit «tout haut ce que beaucoup pensent tout bas», lui écrivent en substance des gens de toute la France. «Quand Le Pen lit Vanneste, il doit avoir du mal à ne pas être d'accord», précise le maire de Tourcoing. A droite, pour des «esprits libres» comme Jacques Myard, député maire de Maisons-Laffitte (Yvelines), Vanneste a le mérite d'avoir des «couilles au cul», de dire ce que pense «une majorité de Français». Majorité ? Un récent sondage CSA-France-Europe express compte 60 % de Français favorables à l'amendement sur la colonisation.
    Son premier métier, c'est «philosophe», «en dehors des modes». Cet enseignant en lycée déteste les tendances. S'est tenu à sa ligne. A 7 ans, en 1954, il voit les Français se rendre, en photo dans le journal, lors de la chute de Diên Biên Phû. Son engagement politique date de là, avec cette «honte» de la République. «Si la piétaille ne se décide pas à participer à la stratégie, elle se fait écraser à tous les coups», dit-il. Vanneste, donc, ou la défense des intérêts de la piétaille. Avec de Gaulle. Il est de droite. Mais aussi libéral. «La droite n'est pas assez à droite, il n'y a qu'en France qu'elle est molle comme cela.» Vanneste aligne les mots, les citations. Il s'écoute parler avec gourmandise, dévore les livres : sur sa table, un ouvrage sur les métiers d'art, une biographie de Claude Debussy. Il aime «retourner les idées comme des gants», abuse des citations, noie son interlocuteur sous les auteurs (un peu de Péguy, beaucoup de Robert Schuman, le père de l'Europe). Il a ce côté «fiches». Chez les auteurs, il prend les mots qui l'arrangent et les tord dans son sens.
    Cela impressionne ses soutiens locaux. Assis au café devant des tournées de bières, des membres «des amis de Christian Vanneste» louent le «penseur». Avec eux, l'élu fait «progresser» ses idées. Les «amis». Une collection de 160 personnes dont s'occupe notamment Bernard Dujardin, ancien militant du FN qui a quitté le parti... mais pas toutes ses idées.
    Vanneste aime à garder son jardin clos. Il passe chez lui, claque sa porte, vous fait attendre sur le trottoir. Rue des Anges, sa maison est en brique, avec des volets marron. Une femme de ménage portugaise observe derrière le rideau. On entend juste le chien (Jugo, un dogue bordelais) aboyer derrière la porte. Le député est marié à une proviseure. Elle a fait philo comme lui. Elle monte à cheval. Il ne veut pas qu'on parle d'elle. Dans un portrait (intime) sur la Chaîne parlementaire, il dit toute «l'affection» qu'il lui porte. Il va à la messe chaque semaine ¬ même si un curé de Tourcoing lui fait savoir qu'il appréciait moyennement sa manière de se servir de l'église et d'établir des hiérarchies chez les êtres humains. Son fils d'une vingtaine d'années étudie le dessin, est passionné de mangas. Le député conduit lui-même sa voiture, écoute BFM en boucle et de la musique classique, «romantique» dans ses goûts. Il se définit comme un «pessimiste actif». Dit que la droite, c'est l'ordre, sa préservation et l'instinct de survie. «Même quand ca va très mal, le mec de droite continue à se battre.» La gauche, «c'est tout ce qui est à l'oeuvre pour détruire ce qui existe». La gauche, «c'est la mort». "

  • M Romero

    Je vous reconnais un certain courage dans certains de vos combats, nottament en ce qui concerne votre association des Elus contre le SIDA.
    Parmi vos propositions pour Paris, je vous sais gré d'être le seul à avoir soulevé la question des limites de Paris.

    Comme vous ( en moins célèbre, moins médiatique et moins talentueux), je suis souvent en désaccord avec l'UMP ( vous sur les sujets sociétaux, moi sur les sujets d'immigration et d'Europe)

    Je n'ai pas eu la chance de vous rencontrer personnellement car en 2001, lors des Municipales de Paris au moment où vous quittiez la campagne, moi même au sein d'Appel d'R ( jeunes séguinistes ) y entrais.

    Nous aurions pu aussi nous rencontrer en 1999 rue de Lille au moment du PACS pour faire le siége du bureau de Séguin mais l'occasion ne s'est pas présenté ( d'ailleurs, nous avions dû être assez convaincant car nous avons réussi à empêcher Séguin à commettre l'irréparable en votant le PACS_ enfin, notre avis a dû compter mais faut être honnête, Séguin a pris la sage décision de s'abstenir tout seul ).

    C'est là, vous l'aurez compris notre point de désaccord principal. Je pense moi aussi que la société évolue mais visiblement on ne la voit pas évoluer dans le même sens.

    Je suppose que vous êtes partisan de la rupture proposé par Sarkozy. Moi aussi mais on n'entend peut être pas la même chose derrière ce mot passe partout.
    Pour moi la rupture signifie tourner le dos à l'idéologie de la gauche social libéral, oser être un parti moderne du XXIe siècle qui a bien compris que les idées libérales et libertaires de Mai 68 si elles ont eu leur utilité à la fin du XXe , sont, convenez en, devenu inadapté au contexte actuel.

    Oui, je pense que votre position, aussi respectable soit elle, est en profond décalage avec le progressisme de notre société. L'homoparentalité est en effet un combat d'arrière garde , qu'on peut laisser aux Verts et aux sociaux libéraux ; je pense franchement que nous vivons dans une société qui a besoin de normes et de régles donc la présence de 2 parents de sexe opposé me semble être la condition sine qua non pour l'adoption.

    Je sais que vous n'êtes pas d'accord et que contrairement à un homme aussi estimable et ouvert aux réalités nouvelles comme JP Chevènement, vous restez convaincu qu'une société accordant les mêmes droits aux hétéros qu'aux homos en tant qu'homos est une société moderne. Moi je trouve cette vision d'un autre âge.

    Vous vous étonnez que la France n'imite pas la Belgique et l'Espagne . Pour tout gaulliste la réponse est pourtant évidente: la France est toujours en avance d'une étape dans l'Histoire.

    Celà ne signifie pas qu'il n'y a pas de problèmes pour certains homosexuels père ou mère d'un enfant mais ceci doit se résoudre au cas par cas et non par une loi qui marquerait un grand pas en arrière.

    Concernant votre ami M Vanneste, je pense moi aussi qu'il faut que Sarkozy prenne position maintenant ou que mieux, les militants se prononcent sur son cas car , contrairement à vous, je suis presqu'assuré que ces propos font l'unanimité à l'UMP et que sa condamnation est la preuve qu'à l'instar des autres lois pêtris de bonne volonté mais liberticides ( loi de février 2005, loi Taubira, loi Gayssot ...), la loi contre l'homophobie doit être modifiée.

    En espérant sincèrement que nous pourrons mener ensemble des combats communs.

    M Romain

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