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Le tramway comme un boomerang ?

Week-end à Marseille pour la dernière Gay Pride de la saison en France. Afin d’achever le mois homosexualité et sida, de la grande cause nationale 2005 que je préside, je me suis rendu dans la cité phocéenne ce week-end. Réunion sur le sida avec les élus de Marseille dont Renaud Muselier encore légitimement sonné - mais pas aigri ! - par son éviction du gouvernement, débat sur homosexualité et sida avec le député européen vert Jean-Luc Benhamias aux Danaïdes, rencontre avec la presse, marche par une chaleur de plomb qu’un léger Mistral rendait supportable et rencontre avec le maire Jean-Claude Gaudin.
Heureux d’avoir longuement discuté, à l’occasion de cette Marche, avec Sébastien Nouchet, qui m’a confirmé que son affaire judiciaire n’avançait pas. Il semblait déterminé, malgré les séquelles effroyables de ses brûlures et ses difficultés à s’exprimer longuement, à se battre afin que l’horreur qui l’a frappé ne puisse plus jamais arriver à un autre homosexuel. Brûlé vif à cause de son homosexualité dans le pays des droits de l’homme ! Et certains osent encore nous dire que l’homophobie est désormais une vue de l’esprit, un fantasme pour militants en manque de combats ou même une volonté sordide de victimisation pour arriver à imposer un prétendu pouvoir gay.

La Gay Pride de Marseille a dû emprunter un parcours différent des autres années évitant la symbolique Canebière et le Vieux port. Toujours étonnant d’entendre les habitants d’une ville critiquer le manque de travaux ou, à l’inverse, se plaindre des désagréments que causent les mêmes travaux d’amélioration qu’ils appelaient de leurs vœux quelques temps auparavant. Vous ne pouvez imaginer ce que j’ai entendu durant mon week-end marseillais !
A Marseille, comme à Paris ou à Nice, ce qui fait parler ce sont ces embouteillages insupportables que génère la réalisation du tramway. Même arguments entendus en son temps à Strasbourg, à Caen ou à Bordeaux et dans bien d’autres villes qui se sont lancées dans la construction d’un tram… Amusant de constater que les mêmes arguments sont utilisés souvent par les oppositions de droite ou de gauche contre les exécutifs municipaux face aux conséquences inévitables mais heureusement passagères de ces travaux pourtant indispensables.
En entendant certains élus d’opposition marseillais tenant des propos outranciers sur la pagaille à Marseille, je ne pouvais m’empêcher de penser à certains élus parisiens qui critiquent, sans mesure aucune, avec les mêmes arguments la réalisation du tramway parisien - oubliant curieusement qu’il a été lancé à l’initiative de Jean Tibéri !
Ces élus feraient bien de ne pas exploiter la colère souvent légitime de riverains qui, à Paris, n’ont pas été - je le concède volontiers - suffisamment informés et consultés -, car ils risquent de reprendre comme un boomerang l’incompréhension de ces mêmes riverains qui constateront vite à quel point la mise en place d’un tramway à Paris est une solution moderne, écologique et respectueuse du développement durable. Certains seraient aussi bien inspirés, plutôt que de continuer à s’arc bouter contre la réalisation désormais inéluctable du tramway des maréchaux ou à attiser les rancoeurs des Parisiens sous-informés, d’accompagner les riverains dans leurs revendications de prise en considération des nuisances passagères qu’ils supportent et de proposer des solutions pour y remédier. C’est aussi cela être un opposant efficace : proposer des remèdes à des problèmes que l’exécutif municipal sous estime.
Belle semaine !

Commentaires

  • Jean-Luc, je partage votre avis sur le tramway des Maréchaux.

    Cependant, j'y vois un lien avec les relations entre Paris et sa banlieue. Car, le principal défaut de l'aménagement du territoire francilien est la richesse du maillage des transports en commun dans Paris mais une trop grand faiblesse de ce maillage en banlieue. Ainsi, il a été préféré le tramway des Maréchaux à la réalisation des Tangentielles reliant les grands centres de la banlieue (Roissy, Cergy-Pontoise, La Défense, Versailles, Evry, Melun, Marne-la-Vallée). Ces tangentielles permettront de diminuer la circulation automobile.

    Au-delà du problème des transports qui concerne plutôt le Conseil régional, quelles relations comptes-tu entretenir si vous êtes candidat, puis élu à la Mairie de Paris avec la banlieue ? Es-tu favorable à la naissance d'un Grand Paris comme dans toutes les grandes métropoles européennes ?

  • J'ai une question, qui me revient a chaque fois qu'on parle tramway, et a laquelle on ne repond jamais : quel est l'interet du tram par rapport au bus en site propre ?

    D'un côté, le tram consomme moins d'énergie, et a priori de l'énergie ne favorisant pas l'effet de serre puisque le gros de notre éléctricite est nucléaire. De l'autre, il semble couter beaucoup plus cher a installer, et occasionner beaucoup plus de difficulte d'installation. En plus, on sait faire des bus écologiquement corrects (plusieurs lignes a Londres fonctionnent avec des fuel-cell, donc consomment de l'electricite et ne rejettent que de la vapeur d'eau. Le tout en silence).

    La motivation est-elle uniquement l'économie d'éléctricité a long terme (ce qui peut se defendre si cette economie est vraiment substantielle) ? Y a-t-il un secret qui rende un tram sur site dedie avec rails plus rapide/fiable qu'un bus sur site dédié sans rails ?

    Pour être très franc, j'ai un peu l'impression que le choix d'un tramway plutot qu'un bus sur un site propre est surtout une question d'image. Mais je ne demande pas mieux que d'etre convaincu du contraire !

  • Cher Jean Luc,

    Heureux de voir enfin une personnalité de la droite francilienne qui ose dénoncer la récupération un peu trop facile du mécontentement des populations face à un aménagement.
    Heureux par ailleurs que vous affichiez votre pragmatisme dans le dossier du tram.
    Il est clair que tout aménagement de ce type suscite pdt la période de ces travaux des critiques, des besoins, comme améliorations...
    Inutile de vanter les mérites d'un tram sur les Maréchaux, je suis un convaincu. Néanmoins, je partage la remarque de Jérome Charré sur le choix des maréchaux pour relancer la création des trams en IDF. Il s'agit là de l'utilisation du tram en tant qu'outil de requalification urbaine. Si on considère l'aspect déplacements purs, il est clair que le choix d'un tram sur un itinéraire vierge de toute infrastructure de transports en commun eut été encore plus judicieux.
    Je suis d'avis comme JL Romero d'accompagner le plus possible ceux a qui le chantier du tram pose pb dans leur vie quotidienne, sans pour autant récuperer le "râle" politiquement pour attiser les oppositions.
    Je souligne par ailleurs que la création de la commission d'indemnisation des conséquences liées aux travaux du tram a eu le mérite de pacifier les relations entre acteurs du chantier et populations locales. Ces dernières ont le sentiment d'être entendues, même si des efforts sont encore à faire.

    J'en profite enfin pour soutenir les hommes et les femmes qui quotidiennement travaillent sur le projet comme sur le chantier. Ils subissent en effet parfois de manière violente et injuste des polémiques politiciennes attisées par certains.
    Un énorme effort de communication est mené par la Ville en partenariat avec la RATP sur le chantier et ses conséquences.
    La municipalité sous estime certainement bcp de choses, mais je pense que dans un tel dossier, il est difficile de mener sur tous les fronts une bataille aussi difficile. L'utilisation politicienne de ces erreurs est aussi un mauvais choix.

    Il serait injuste et faux de dire que la population est sous informée. La RATP et les services de la Ville passent leurs soirées en réunions de Conseil de Quartier ou à répondre par écrit aux lettres de réclamations, je pense que leur investissement dans ce chantier est à la mesure des impacts qu'il peut avoir maintenant, et qu'il aura lors de sa mise en service.

    Faisons de la politique autrement, en jouant la carte du pragmatisme, du respect et de la vérité. C'est ce qu'on nous demande, faisons le!
    Frédéric Badina

  • Ah, si ce n'est pas une attaque frontale contre... Mais pas de nom, le XVI° sud serait en émoi ! C'est amusant de voir que, finalement, et quand bien même les promesses de faire de la politique autrement, bullshits..., on ne arrive toujours au même point : donner un grand coup de batte dans la gueule du voisin qui vise votre place ;-)
    J'attends fébrilement la réponse de l'intéressé lololol

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