C’est vendredi matin, à 8 heures précises, que j’ai présenté avec Régine Grassano la candidature de l’ADMD-France pour la 18ème conférence internationale de la Fédération mondiale des associations défendant le droit de mourir dans la dignité [WFRtDS] qui est prévue à l’automne 2010 – la conférence internationale de 2008 se déroulera à Bogota en Colombie.
Je vous joins le discours - préalablement approuvé par Gérard Payen, président de l’ADMD-France - que j’ai lu et qui a été gentiment traduit en anglais par mon ami canadien Olivier – Thanks Oliver (photo Olivier et Régine de l'ADMD) ! [l'intervention en anglais est en ligne sur mon site personnel] Il faut savoir que la World federation n’a qu’une langue officielle : l’anglais….
Juste après mon intervention, c’est Emilio Coveri, président d’Exit Italia, qui a fait valoir les mérites de Rome pour être la ville organisatrice. J’ai d’ailleurs moyennement apprécié que cet italien, au demeurant très sympathique, ait eu comme argument essentiel pour que nous choisissons Rome… un séjour de 15 jours à bon prix pour visiter les principaux sites touristiques italiens…
Sans trahir la décision du Board, qui sera annoncée dimanche, j’ai le sentiment que notre candidature parisienne est plutôt appréciée par la majorité de mes collègues du nouveau Board qui prendra ses fonctions dimanche pour deux ans. En attendant, je profiterai du dîner de gala pour continuer à convaincre que notre dossier est bien ficelé et qu’il est important que Paris - qui n’a jamais organisé de conférence internationale de la WFRtDS - et la France qui ne l’a plus organisé depuis 1984 avec Nice doivent être choisis.
La journée a aussi été riche en contact notamment avec les responsables de nos organisations en Suisse, en Colombie, à New York ou encore au Venezuela où la courageuse Jackeline Jencquel a créé une association en début d’année notre 38ème association membre.
J’ai pu aussi participer, à la demande des organisateurs canadiens, à l’émission populaire de Radio Canada « Aujourd’hui, Ontario » et ainsi rappeler que notre fédération mondiale rassemble 1 million de membres dans 25 pays et qu’à cette conférence 23 pays sont représentés.

Chers amis,

Vous voudrez d’abord me pardonner pour mon anglais qui est très médiocre. Je tâche cependant de l’améliorer pour être plus efficace dans mes futures fonctions au sein de notre fédération mondiale.

Comme vous le savez, et à la demande de notre président Gérard Payen, Régine Grassano et moi-même représentons aujourd’hui l’ADMD-France.

L’ADMD-France a été créée en 1980 – il y a 25 ans – suite à un article paru dans Le Monde de l’universitaire Michel Landa et où il défendait avec passion l’euthanasie.

Depuis notre association, notamment sous la présidence du charismatique Henri Caillavet, n’a fait que grandir en même temps qu’un consensus populaire s’installait en France autour de cette dernière liberté.

Ainsi, en 2006, l’ADMD représente, comme peut vous le confirmer Régine, plus de 44.000 adhérents à jour de cotisation. Une association qui réunit même dans notre capitale, à Paris-Ile-de-France, plus de 11.000 adhérents. 105 délégations se répartissent sur le territoire national - dont nos départements d’outre-mer - et six personnes travaillent en permanence au sein de notre siège national. Une situation assez exceptionnelle dans le paysage associatif français.

L’opinion française interrogée par sondage soutient depuis 1987 la dépénalisation de l’euthanasie à hauteur de plus de 80% voire même près de 90% en 2006 dans un sondage commandé par notre association, mais réalisé par un organisme d’enquêtes d’opinions indépendant, prestigieux et incontesté.

Et pourtant, les responsables politiques français évitent de faire de ce sujet un thème de campagne à part entière, même si le PS vient de mettre dans son programme d’alternance la dépénalisation de l’euthanasie.

En 2002, la médiatisation de la demande de mourir faite par un tétraplégique au Président de la République a relancé le débat médiatique et l’euthanasie pratiquée par Marie Humbert, la maman de ce jeune homme, a suscité une émotion incroyable qui a relancé de manière durable le débat en France.

A tel point que le Parlement français s’est senti obligé de créer une mission parlementaire sur la fin de vie qui a abouti à la loi du 22 avril 2005. En schématisant un peu, ca le temps nous est compté, cette loi légalise l’euthanasie passive, reconnaît les directives anticipées, bref crée un droit de laisser mourir. Mais ne permet toujours pas l’euthanasie active et laisse toujours un pouvoir excessif aux médecins.

L’ADMD France, sous l’impulsion de son président Gérard Payen, compte bien utiliser les prochaines échéances électorales pour faire avancer définitivement une loi de liberté digne de celles votées en Hollande ou en Belgique.

C’est dans ce contexte, qu’il m’apparaissait important de vous rappeler, que le président Payen nous a mandatés Régine et moi pour proposer Paris comme ville organisatrice du 18^ème congrès mondial de la World Federation of right to die societies à l’automne 2010.

Paris-Ile-de-France, c’est 12 millions d’habitants.

C’est depuis maintenant 17 ans consécutifs la première ville au monde organisatrice de congrès. La ville-lumière a même reçu plus de 26 millions de touristes en 2005 dont 16 millions d’étrangers.

Ses infrastructures permettent d’organiser du plus petit au plus grands congrès. Et selon toutes les formules.

Forte de 151 hôtels 4 étoiles et 4 étoiles luxe, il sera facile à l’ADMD France de trouver un lieu prestigieux pour accueillir notre congrès mondial à un prix abordable.

Que nous engageons nous à faire pour organiser au mieux une manifestation si prestigieuse ?

Nous reprendrons bien sûr les principes de base qui ont été suivis par l’organisation de ce congrès de Toronto.

C'est-à-dire que nous demanderons une participation financière aux congressistes mais que nous nous engageons à plafonner au prix pratiqué à Toronto sans tenir compte de l’inflation des 4 années et de la cherté de Paris qui est une des villes les plus chères du monde pour l’hôtellerie et les infrastructures.

Deux ans avant le congrès, c’est-à-dire juste après la 17^ème conférence internationale qui se déroulera à Bogota en 2008, nous mettrons en place un site Internet « Paris 2010 » et ferons un appel à contributions afin d’organiser, en accord avec le Board de la fédération mondiale, un programme de haute qualité et diversifié. Il va de soi que nous envisageons notre action qu’en complète coordination avec la World Federation.

Par ailleurs, nous nous engageons à organiser deux événements de grande ampleur au cours de ce congrès.

D’une part, un dîner de gala où nous convierons nombre de responsables du monde politique, des arts et des medias.

D’autre part, une grande réunion publique ouverte aux Parisiens dans un lieu institutionnel – mairie de Paris ou région Ile-de-France que nous solliciterons le moment venu. Notre capacité militante nous permet de réunir facilement plusieurs centaines de personnes et de faire un événement médiatique important qui mettra en valeur les différents responsables de nos 38 structures internationales représentant 25 pays à travers le monde.

Bien sûr, l’ADMD-France, et comme le veut la tradition, prendra en charge l’inscription et le séjour des membres du Board.

Vous l’avez compris : nous sommes enthousiastes à l’idée de vous recevoir dans notre belle capitale.

Militants, délégués, membres du personnel et conseil d’administration de l’ADMD-France seront à votre disposition pour faire de « Paris 2010 » une nouvelle étape dans notre volonté de faire que le droit de mourir dans la dignité soit un droit universellement reconnu.

Dès demain, si vous nous faîtes l’honneur de choisir « Paris 2010 », nous nous mettrons à la tâche pour faire aussi de votre séjour dans notre capitale un moment inoubliable de militantisme et pour vous démontrer que le pays des Lumières porte haut et fort le combat de l’humanisme et de la dignité humaine.

Avec Régine Grassano, je vous remercie.