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Répondre aux inquiétudes des Français en faisant de la politique AUTREMENT

Comme beaucoup d’européens convaincus, j’ai pris acte, avec une immense tristesse, du choix exprimé ce dimanche par les Français qui ont rejeté massivement - plus de 55% de non ! - le projet de constitution européenne, ce contrat de mariage entre les 450 millions d’habitants de 25 pays.
La campagne que nous avons menée avec Aujourd’hui, Autrement, sur le thème « Le 29 mai, disons-nous oui. Pacsons-nous avec l’Europe », rappelait que ce projet constitutionnel était un projet d’entraide, de solidarité, de générosité, porteur d’espérance pour les nouveaux membres de l’Union comme pour les pays fondateurs. Je ne regrette pas cette belle campagne qui nous a enfin permis de parler de notre avenir en Europe et d’aller à la rencontre de nos compatriotes sur un sujet exaltant.
Mais, aujourd’hui, alors que les Français, à la demande hétéroclite, contradictoire et souvent extrémiste de Jean-Marie Le Pen, Marie-George Buffet, Laurent Fabius, Philippe de Villiers, Henri Emmanuelli, Arlette Laguiller, ont dit non : l’Europe est réellement en panne sans qu’un projet de substitution puisse naître de cet attelage étonnant.
Demain, je crains que celles et ceux qui, de toute bonne foi, réclamaient une Europe plus sociale, se réveillent avec pour seul avenir le traité de Nice dont on sait qu’il est l’un des plus ultra-libéraux qui existe et le plus défavorable à notre pays.
Mais le nouveau coup de tonnerre qui nous frappe - le 3ème ! - nous oblige tous à faire notre mea culpa. Nous ne pouvons plus nous dérober une troisième fois.
Personnellement, je regrette vivement, comme je l’ai dit au début de la campagne, que les partisans du OUI n’aient pas su, souvent pour des raisons politiciennes, faire campagne ensemble au-delà des clivages partisans. Il n’y avait pas un OUI de droite ou de gauche, mais un seul OUI pour la constitution contrairement aux tenants du NON. L’Europe valait pourtant bien qu’on dépasse nos clivages surannés pour défendre ensemble l’essentiel. Nous aurions sûrement été plus crédibles et les Français n’auraient pu accuser les uns et les autres de calculs politiciens ou de stratégies personnelles !
Mais les Français ont aussi et incontestablement rappelé avec force qu’ils souhaitent qu’on fasse de la politique autrement.
Créer une VIè République, comme nous le proposons, depuis des mois, à Aujourd’hui, Autrement, pourrait donner enfin un nouveau souffle démocratique à nos institutions - sortir notamment de l’hypocrisie au Parlement où tous les courants de pensées ne sont pas représentés - et un électrochoc à notre classe politique vraiment trop décalée par rapport à l’évolution et aux aspirations de nos concitoyens.

Commentaires

  • Bonjour

    Je tiendrais à dire que tant que l'europe n'aura pas un engagement fort sur la politique sociale commune ça ne pourra pas marcher.
    Oui la France veut une politique differente proche de la population.Oui il faut reformer notre système avant d'aller plus loin

    Moi ce que je regrette c'est qu'un parti comme aujourd'hui autrement soit resté assez silencieux (sur le plan national) voir inexistant .Alors même si l'on veut rester dans la majorité il serait temps de porter la voix sur les reformes constitutionnelles neccessaire pour eviter l'isolement car les sanctions citoyennes vont continuer
    Quand aux dirigeants actuels je doute (en fait j'en suis sùr) continuront dans leur optique à dix milles lieux des attentes citoyennes.
    Olivier

  • Cher Jean-Luc,

    Bienvenue dans la blogosphère.. ton courage et ta franchise y trouveront assurément un écho particulier, notamment auprès de notre génération qui aspire à une pratique politique plus en phase avec la société... nous l'avons encore entendu hier avec brutalité !!

    Amitiés.
    François

  • Jean-louis,
    je partage comme toi la tristesse qui m'a envahi après le résultat du référendum de dimanche. l'Europe devait-elle être "sacrifiée" par les français pour des considérations de politique intérieure ?
    Je ne le pense pas et l'avenir le démontrera.
    Il incombe maintenant à tous les politiques de prendre en compte la gravité de la crise morale, politique et sociale que traverse notre pays.
    Cordialement
    Eric MIELKE

  • "Non", quel étrange expression de notre liberté. Quel étrange "non" qui s'impose à notre respect de la démocratie, à l'encontre de nos valeurs européennes.
    Les anti-s, désormais majoritaires, n'ont à première vue, aucun projet tangible à proposer, aucune "France de rechange" à proposer.
    Et pourtant, ce vote négatif ne porte-t-il pas en filigrane, des contours de propositions? En reprenant à contrario les motivations des anti-s, on trouverait esquissée une proposition de changement.
    Les premières analyses avancent comme explication "un rejet des grands partis" (Les échos- 30 mai), ce rejet n'exprime-t-il pas a contrario le souhait d'un système représentatif plus ouvert? Une assemblée nationale élue au scrutin proportionnelle ne permettrait-elle pas de pallier au besoin de reconnaissance du puzzle majoritaire des anti-s, et par là même de phagocyter les extrêmes ? Exclure du droit de cité 55% de la cité, est-ce réellement raisonnable ?
    Une deuxième série d’explication avancée par les commentateurs du résultat d’hier soir est « un vote sanction contre le gouvernement». Est-il normal que sur un sujet qui concerne la compétence et le domaine d’intervention du Président de la République, les français répondent en sanctionnant le Premier Ministre, personnage parfaitement extérieur fonctionnellement à la question posée. On voit bien à quel point la réactivité que demande la politique contemporaine est en inadéquation avec les découpages fonctionnels de notre cinquième république. Les français dénoncent « un président qui ne gouverne pas » et sanctionnent un premier ministre dans lequel ils prétendent ne pas se reconnaître. La confusion qui s’installe dans l’esprit des français appelle à réformer nos institutions. Aujourd’hui, Autrement milite depuis sa création pour une 6éme république. Une constitution dans laquelle la fonction de premier ministre disparaîtrait pour un gouvernement présidentiel réactif, lié à un parlement représentatif de la diversité des opinions.
    Aujourd’hui, Autrement poursuit son action et sa réflexion ouverte sur la société, pour qu’au moins ce « non » prenne un sens, ce « non » qui nous appelle à faire de la politique autrement.

  • "Non", quelle étrange expression de notre liberté. Quel étrange "non" qui s'impose à notre respect de la démocratie, à l'encontre de nos valeurs européennes.
    Les anti-s, désormais majoritaires, n'ont à première vue, aucun projet tangible à proposer, aucune "France de rechange" à proposer.
    Et pourtant, ce vote négatif ne porte-t-il pas en filigrane, les contours d'une proposition? En reprenant à contrario les motivations des anti-s, on trouverait esquissée une proposition de changement.
    Les premières analyses avancent comme explication "un rejet des grands partis" (Les échos- 30 mai), ce rejet n'exprime-t-il pas a contrario le souhait d'un système représentatif plus ouvert? Une assemblée nationale élue au scrutin proportionnelle ne permettrait-elle pas de pallier le besoin de reconnaissance du puzzle majoritaire des anti-s, et par là même de phagocyter les extrêmes ? Exclure du droit de cité 55% de la cité, est-ce réellement raisonnable ?
    Une deuxième série d’explication avancée par les commentateurs du résultat d’hier soir est « un vote sanction contre le gouvernement». Est-il normal que sur un sujet qui concerne la compétence et le domaine d’intervention du Président de la République, les Français répondent en sanctionnant le Premier Ministre, personnage parfaitement extérieur fonctionnellement à la question posée. On voit bien à quel point la réactivité que demande la politique contemporaine est en inadéquation avec les découpages fonctionnels de notre cinquième république. Les français dénoncent « un président qui ne gouverne pas » et sanctionnent un premier ministre dans lequel ils prétendent ne pas se reconnaître. La confusion qui s’installe dans l’esprit des français appelle à réformer nos institutions. Aujourd’hui, Autrement milite depuis sa création pour une 6éme république. Une constitution dans laquelle la fonction de premier ministre disparaîtrait pour un gouvernement présidentiel réactif, lié à un parlement représentatif de la diversité des opinions.
    Aujourd’hui, Autrement poursuit son action et sa réflexion ouverte sur la société, pour qu’au moins ce « non » prenne un sens, ce « non » qui nous appelle à faire de la politique autrement.

    Manuel Charrier

  • Je suis triste du resultat surtout que les Français n'ont pas repondut à la question posée
    Quentin Dezetter

  • On l'est tous Quentin.
    Il nous faut aujourd'hui changer nos méthodes politiques car beaucoup de Français ne nous entendent plus.
    Amitiés.

  • Bonsoir,

    J'ai été très choqué de la prise de position de certains représentants politiques ou associatifs au nom des homos. Je suis administrateur d'une association homo apolitique à Reims, et je savais que ce sujet était loin d'être rassembleur. Nous avons donc décidé sagement de ne pas prendre position à la place des homos (c'était une façon de les respecter). Je suis particulièrement choqué et attristé que des hommes politiques fassent l'amalgame entre mon "NON" qui est porteur d'espoir social par le rejet du libéralisme, et le NON de Le Pen qui est xénophobe et raciste. Par votre arrogance, votre mépris vous avez amplifier le mouvement de rejet de la constitution européenne. Assumez donc un peu vos responsabilités aujourd'hui. Une chose est sûre, vous êtes aujourd'hui contraint de jouer la carte de l'humilité, car le peuple souverain s'est majoritairement prononcé. Il ne vous reste plus qu'à porter le message social du peuple français au niveau européen, et surtout à abandonner vos politiques libérales régressive dans notre pays, sinon vous risquez de déclencher une vraie bataille syndicale et militante et je serai parmi les premier sur le front.

    Davy (petite précision, je n'ai aucune étiquette politique).

  • Merci cher davy pour votre commentaire.
    En ce qui me concerne, je n'ai pas parlé au nom des homos, mais en mon non.
    J'ai pris acte du résultat même s'il m'attriste.
    Je sais que ce n'est pas votre cas, mais demain dans un sondage fait auprès des électeurs du non, on va apprendre que 65% de ces électeurs trouvent qu'il y a trop d'étrangers dans notre pays.
    En ce qui me concerne, je crois que c'est en s'ouvrant qu'on gagne et non le contraire.

  • La couverture du livre "on m'a volé ma vérité" me rappelle l'affiche "Le Pen Président" du second tour...

  • Je ne trouve pas que la couverture de ce livre ressemble à l'affiche de le Pen.
    Si c'était le cas, ce ne peut être moi qui l'ai copié car ce livre est sorti en juin 2001... un an avant cette affiche que vous évoquez!
    Bien à vous.

  • Bien étrange comme commentaire Ludovic. Les valeurs de Jean-Luc Romero sont totalement a l'opposé de celle de Le Pen.

  • Je pense que le NON comporte un message de "detresse"... et de "desespoir"... la France déprime... manque d'enthousiasme ! Il est peut être encore temps de comprendre... et redonner confiance...

  • Vous avez raison, chère Nicole, il nous faut répondre aux inquiétudes de nos compatriotes.
    J'espère que le gouvernement ne sera pas sourd à cet appel venu du plus profond de notre pays.
    Fidèlement.

  • Bonjour jean-luc,

    Bravo pour la création de votre blog que je trouve très réussi.

    Pour ma part, je reste réservé sur la création d'une VI ème République.

    La Vème République a fait la preuve de sa souplesse. Et le système dyarchique, s'il est exceptionnel dans les démocraties occidentales, me paraît utile.

    Par ailleurs, je crois que l'on peut modifier certaines règles, comme la réforme du Sénat ou du système électoral, sans exiger pour autant un changement de régime.

    Enfin, je crois qu'aujourd'hui la demande de l'opinion porte moins sur la modification du cadre constitutionnel que sur les politiques suivies. En somme, ce n'est pas parce qu'on change le cadre d'un tableau que celui-ci change de couleur !

    Pour le reste, je suis en phase avec les propositions d'Aujourd'hui-Autrement. Malheureusement, ce n'est pas demain la veille qu'un gouvernement de droite va instaurer l'égalité de droits pour les homos.

    C'est pourquoi j'attends davantage d'un retour de la gauche au pouvoir.

    Amicalement.

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